Voilà un peu comment les supporters stéphanois aimaient, ces derniers jours, s'adonner à qualifier ce match contre l'équipe de la capitale. Pour eux, d'un côté l'argent qatari venu dénaturé le football, de l'autre l'esprit vert si légendaire dans l'hexagone. Le problème, c'est que quand on lisait les propos des joueurs stéphanois après la victoire à Dijon, cet esprit était surtout celui des supporters se disait-on. En effet, à l'exception de Galtier qui parlait d'un match de championnat comme un autre, avec trois points à prendre, les joueurs y voyaient un match bonus, avec la nécessité de prendre plaisir sans vraiment se fixer comme objectif la victoire. Le message était clair: offrir du jeu, pas des points.
On le sentait dans les tribunes, il s'agissait d'un match de gala. Argent en question ou pas, forcé de dire qu'on aime voir des stars dans nos stades en France. Les tifos et les chants d'un chaudron chaud bouillant malgré la tribune en travaux avaient donné le ton à un match qui s'annonçait passionnant, tout au moins dans les tribunes. Il fallait que cette envie des supporters se transfert dans les pieds et les corps des joueurs pour que l'on assiste au match tant attendu.
Sur un terrain glissant du fait de la pluie, les joueurs ne tardaient pas à mettre le match dans un rythme effréné. Après quelques tentatives de part et d'autres sans véritable aboutissement, la première occasion fut le fait de Gameiro. Bien servi par l'homme qui valait quarante deux millions, il tardait à tirer et un retour bien à propos d'un Marchal des grands soirs sauvaient l'ASSE d'une ouverture du score prématurée (neuvième minute).
Le match s'emballait, il y avait du rythme et on ne s'attardait pas trop au milieu de terrain. Pour autant, il n'y avait pas de véritable occasion. Sur un centre, Sako récupérait la balle et tirait fort devant la cage. Sinama-Pongolle héritait de la balle et mettait à contribution Sirigu qui sauvait le ballon à deux reprises. Sur la même occasion, Lemoine frappait de loin et catapultait un ballon puissant détourné en corner par un défenseur. Le chaudron poussait de plus belle. Auparavant, Sako avait eu l'occasion de s'essayer sur une reprise de volée puis sur une frappe à ras de terre sans plus de réussite, tout comme Aubameyang qui bénéficiait d'un ballon récupérer par Sinama-Pongolle sur une erreur d'appréciation de Camara. Les verts poussaient mais restaient brouillon tout en mettant de l'envie, à l'instar de leur ailier gauche Bakary Sako venu suppléer l'absence pour suspension de l'homme en forme Nicolita.
Cette envie stéphanoise, la persévérance défensive d'un axe souvent absent depuis le début de l'année et ici très présent par l'intermédiaire des Marchal-Mignot très concentrés, cette envie et cette persévérance furent pourtant mal récompensées à la demi heure de jeu. Sur un corner bêtement concédé par l'ASSE, Nene trouvait la tête de Bodmer, largement dominateur par sa taille depuis le début du match. Le ballon s'écrasait sur le poteau mais venait rebondir contre le bras de Ruffier qui s'était étendu pour capter le cuir: 0-1, le ballon était rentré et tous les efforts stéphanois étaient à refaire pour maintenant revenir au score.
Les verts avaient de l'envie, mais c'était encore une fois Paris, par sa maîtrise technique et ce même sans Pastore totalement transparent, qui se montrait le plus dangereux et Jallet mettait à contribution le portier stéphanois sur une frappe sèche des vingt mètres. La mi-temps venait à point pour recharger les accus. Les verts avaient dominé, mais de manière assez fouillis tandis que Paris avait su construire ses actions et être plus décisif dans le dernier geste, même si le but relevait d'une petite part de chance.
La deuxième mi-temps repartait sur le même tempo. Les verts donnaient tout, mais Paris se créait les occasions. Gameiro touchait le poteau sur un débordement et un ballon piqué par dessus Ruffier. Les verts ne lâchaient rien cependant dans une ambiance des grands soirs. Aubameyang échouait de nouveau face à un Sirigu chaud bouillant dans un froid glacial. Gameiro quant à lui continuait à échouer face à l'homologue de l'italien côté vert. C'était un vrai mano a mano entre les deux gardiens, qui tournait à l'avantage de celui de l'équipe parisienne. La fin de match était très emballé. Comme tout au long de la rencontre, les verts tentaient, mais de manière infructueuse. On en restait donc là, et Paris grâce à cette victoire 1/0 en terre forézienne s'emparait de la première place et du titre de champion d'automne.
Tous les observateurs pourront dire en tout cas qu'ils ont vu un grand match à Geoffroy Guichard. Face à des verts plein de volonté, mais plutôt maladroit, à l'instar de Bakary Sako, Paris a su maîtriser son sujet et tenir la victoire. Les changements dans les dernières minutes montrent tout de même ô combien Paris a souffert, puisque Kombouaré a fait sortir successivement Pastore, Gameiro, Menez, pour Armand, Tiéné et Hoarau, chargé de repousser les assauts stéphanois. De leur côté, les joueurs de l'ASSE ont offert le spectacle qu'ils voulaient offrir à leur spectateur, ont tout donné, la preuve d'un Sinama-Pongolle qui finissait le match sur les rotules comme tous ces coéquipiers. Le public savait les en remercier en leur réservant une ovation à leur sortie. On attend avec impatience ces deux équipes dans la deuxième partie de saison.
Article réalisé par Julien Bonnaud l Images : Icon Sport, AFP
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