Mondiaux de Cyclisme 2011 : Le Danemark sans leader à domicile ?

Publié par Emilie Drouet sur 24 Septembre 2011, 08:00am

Catégories : #CYCLISME

Comme dépecé, le pays hôte de ces championnats du Monde présentera une équipe amoindrie. Malgré tout, les danois s’élanceront demain avec l’envie de briller sur leurs terres malgré l’absence de Matti Breschel, un des favoris avant qu’il ne se blesse sur le Tour d’Espagne. L’atout principal n’étant plus là, les autres coureurs rouges et blancs peuvent-ils aller décrocher le maillot arc-en-ciel ?

La vie sans Breschel

Forcément, le forfait de Breschel change les plans de la nation danoise car ce dernier était incontestablement la pièce maitresse de cette équipe de six. Il y a un an à Melbourne, il devenait vice-champion du monde. Une place méritée sur le podium quand on connait ses qualités. Certes déçu de ne pas avoir gagné, il pensait déjà à 2011 et à Copenhague, à son championnat du monde chez lui mais la Vuelta en a décidé autrement. Une chute et tous les espoirs s’amenuisent. Le forfait était inévitable, ils ont dû revoir leurs plans pour faire honneur à leur pays et à leurs championnats.

Les jeunes ( Morkov et Lund)

Parmi les moins connus de ce groupe, nous retrouvons Anders Lund et Michael Morkov, deux jeunes de 26 ans. Alors que l’un s’exprime principalement sur les pistes, l’autre préfère les classiques du nord. En voici deux qui auront le champ libre pour aller se glisser dans l’échappée matinale. Certainement encore un peu juste sur une distance aussi longue, ils s’emploieront pour leurs compatriotes mais en cas de sprint massif, si Morkov est là, il ne faudra pas négliger ses qualités de sprinteur mais les derniers mètres pentus ne semblent pas être à son avantage.

Les expérimentés (Bak et N. Sorensen)

L’expérience, elle se trouve chez deux hommes, deux grands rouleurs, deux baroudeurs à qui les 266 kilomètres du parcours ne vont pas effrayer ces deux capitaines de routes capables de briller sur de nombreux terrains. Nicki Sorensen et Lars Yttink Bak auront certainement ce rôle-là demain, à la direction de la manœuvre. Ces deux patriarches du groupe ont en commun le fait d’avoir été plusieurs fois champions du Danemark mais du maillot rouge et blanc au maillot arc-en-ciel, il n’y a certainement pas qu’un seul pas à faire. Sauront-ils aller contre les multiples scénarios déjà évoqués aux quatre coins de la planète cyclisme ? A eux de nous le montrer !

Les grimpeurs (C.A. Sorensen et Fuglsang)

Et puis, il y a peut-être les plus médiatiques, les grimpeurs danois sont représentés par Jakob Fuglsang et Chris-Anker Sorensen. Tous les deux très doués sur les grands événements, le parcours proposé ne contient donc aucune difficulté pour eux mais à moins de finir en solitaire, leurs chances semblent réduites. Si la course se durcit, si un des deux s’accrochent à un petit groupe de cinq, le podium est alors possible mais il y aura toujours plus rapide au sprint. La tâche s’annonce donc compliquée pour les nouvelles stars du Danemark.

Aucun homme ne se détache vraiment du groupe, si Breschel avait été présent, l’histoire aurait été tout à fait différente. Il avait le potentiel pour briguer une nouvelle médaille. Qu’en sera-t-il de l’équipe sélectionnée ? Ils ont irrémédiablement le statut d’outsiders. Un statut qui est dommageable en cette année de mondial au Danemark. Plus de leader, moins de pression, juste l’envie d’offrir du plaisir à tout un pays et, dans l’euphorie du moment, ces six hommes feront peut-être frissonner tout un peuple en jouant les trouble-fêtes car même s’ils ne sont pas favoris, l’objectif est bien le maillot arc-en-ciel. Le maillot qui transcende. Donner tout pour la victoire.

Article réalisé par Emilie Drouet l Images : EPA/Nils Meilvang