Quoi de neuf en Ligue 2 ?

Dix journées de disputées, le championnat de France de Ligue 2 va bon train. Des buts en fanfare, des rencontres de prestige, le tiers du championnat est achevé que déjà l’heure d’un premier bilan se profile. De Lens à Monaco, de Guingamp a Metz, vingt équipes livrent une lutte acharnée qui trouvera son dénouement au mois de mai. Petit tour d’horizon des forteresses de seconde division.

Amiens (18eme, 9 points)

Promus de National, les Amiénois s’attendaient à une saison difficile. Pronostic malheureusement gagnant au tiers du championnat puisque les Nordistes sont 18eme et premiers relégables. Un parcours désastreux devant son public (seulement une victoire) pour des prestations décevantes à l’extérieur, l’année promet d’être longue pour Amiens. Ils n’ont certes perdu que trois fois mais les nuls (six matchs nuls au total) ne suffisent pas pour avancer.

Angers (9eme, 13 points)

Des Angevins noyés en plein milieu de tableau, cela en deviendrait presque une habitude. Boostés par le meilleur buteur du championnat (Charbonnier, 6 buts), les angevins ne font pas dans la demi mesure sur le front de l’attaque. La défense étant leur pêché mignon, ceci contre balance le tout. Trois victoires pour autant de défaites, bilan correct donc pour le club de Maine-et-Loire.

Arles-Avignon (12eme, 12 points)

Relégués de Ligue 1, les provençaux auraient pu réaliser meilleur départ dans la compétition. Avec seulement trois succès au compteur, cela n’est guère flatteur. Ils pourront toujours se targuer que la sauce a bien pris à la maison (cinquième équipe à domicile), mais le parcours catastrophique à l’extérieur (dernière équipe à l’extérieur avec deux points) est un frein réel dans l’ambition de la montée.

Bastia (3eme, 17 points)

Un début de saison en fanfare pour des corses volontaires et généreux sur le terrain. Leader du championnat à trois reprises et présent six fois sur le podium, le vainqueur du championnat de National 2011 est l’équipe surprise de ce début de saison. Deuxième meilleure attaque de l’exercice en cours, les Corses misent avant tout sur leur solidité à domicile, n’y ayant toujours pas connu la défaite. Le promu jouerait-il la montée ?

Boulogne (19eme, 9 points)

Le club de la Côte d’Opale ne vit pas de paisibles débuts. Abonné aux matchs nuls depuis le début de saison (six déjà), la seule victoire de l’année décrochée face à Guingamp n’aura pas suffit à maintenir sur le banc Michel Estevan, tout juste limogé et remplacé par Pascal Plancque. Un climat délicat pour une équipe en manque de confiance. Candidat déclaré aux premières places, Boulogne va devoir revoir ses ambitions à la baisse s’il continue comme cela.

Châteauroux (16eme, 11 points)

Aux portes de la zone de relégation, les Castelroussins ne sont pas en très bonne posture cette année. Peu de puissance offensive pour une défense bien friable, pas de quoi décoller donc. Seuls trois succès viennent redonner un petit sourire aux troupes de Châteauroux, qui ne sont efficaces ni à domicile ni à l’extérieur. Habitué au milieu du classement, Châteauroux va devoir se méfier de ne pas passer du ventre mou aux tréfonds du championnat.

Clermont (2eme, 19 points)

Tous les voyants sont au vert pour les Clermontois après un départ pied au plancher. Six victoires, meilleure défense et première équipe à l’extérieur, Clermont est bien garni dans tous les domaines en ce début de saison. Activité maximale également sur le front de l’attaque avec le meilleur buteur du championnat (Rivière, 6 buts). Leader à une reprise cette année, le septième du dernier exercice s’attache de plus en plus au haut de tableau, avec sans doute des envies de montée qui émergent.

Guingamp (15eme, 12 points)

Débuts également difficiles pour le promu breton, à l’image d’Amiens. Globalement à l’aise à domicile, les Guingampais n’ont pas les mêmes facilités hors de leurs bases (avec une 15eme position décevante). Une attaque en berne, la pire du championnat (cinq petits buts en dix rencontres), ne parvient pas à les mener à la victoire, alors que la défense reste friable. Un équilibre délicat dans un bloc équipe plutôt timoré. Malgré quelques performances, le bilan demeure très moyen.

Istres (11eme, 13 points)

Les Istréens perdent beaucoup (cinq défaites) mais à l’inverse remportent de nombreuses victoires (quatre). Ce qui explique leur position en plein milieu du classement. Deuxième meilleure attaque mais pire défense, les Istréens ont donc une arrière garde fragile mais se démènent sans répit sur le front offensif. Point faible du club : les fautes et le fair-play, cinq cartons rouges étant déjà au tableau de chasse, ce qui en fait la pire formation du championnat et qui n’aide pas à prendre des points.

Laval (7eme, 14 points)

Lavallois, rois du nul, un match sur deux s’étant terminé sur un score de parité depuis le début de la saison. Trois victoires viennent ensuite remplir la corbeille points pour une formation qui trottine dans le milieu de tableau. Un tantinet meilleurs à l’extérieur qu’à domicile, les quinzièmes du dernier exercice sont à créditer de quelques bonnes performances. Eliminés en Coupe de la Ligue, les Lavallois ont la voie libre pour continuer à progresser au classement.

Le Havre (6eme, 15 points)

Une sixième place au classement porteuse d’espoir pour des Havrais qui gagnent fréquemment et prennent souvent des points (trois défaites pour quatre victoires). Une attaque et une défense moyennes qui permettent à l’équipe d’obtenir de bons résultats, aucun déficit n’étant à signaler dans ces secteurs. Mal en point ces derniers temps (deux points récoltés lors des quatre dernières journées), Le Havre s’éloigne du podium qu’il a déjà côtoyé à cinq reprises.

Le Mans (17eme, 9 points)

Case déception, bonjour. A égalité de points avec le dernier, sept fois dans la zone de relégation dont trois fois dernier, on ne reconnait plus l’équipe mancelle, qui visait pourtant la montée après l’avoir manquée d’un rien l’an passé, à la différence de buts. Une attaque complètement en berne, un manque de confiance certain, dominé à domicile (dernier à la maison avec quatre points), le travail ne manque pas au Mans. La montée est d’ores et déjà à oublier.

Lens (14eme, 12 points)

Premiers au … fair-play, les Sang et Or rêveraient sans doute d’occuper pareille position au classement général. Peine perdue suite à un début de saison désastreux (dernier au bout de deux journées). Avec seulement trois victoires au compteur, les Lensois ont bien du mal à renouer avec l’échelon inférieur, qui les avait pourtant vu champions en 2009. Tout comme les déplacements (seulement trois points au compteur), faire l’ascenseur n’est pas leur point fort. 

Metz (13eme, 12 points)

Placés comme chaque année comme prétendant à la montée, Metz n’a pas raté le coche mais effectue un début de saison timoré. Noyé dans les profondeurs du classement, le club peine à trouver un niveau de jeu suffisant, notamment à domicile, où seule une victoire a été enregistrée (seul Le Mans a fait pire en terme de résultats à domicile cette saison), pour voir plus haut. Marquant peu mais s’appuyant sur un solide buteur (Duhamel marque plus de 50% des buts de l’équipe), la formation messine a ainsi du mal à trouver le chemin de la victoire.

Monaco (20eme, 9 points)

Le désastre de l’année. Le club de la principauté coule d’échec en échec, le dernier en date étant le limogeage de Banide, remplacé par Simone. Derniers au général avec une des pires défenses de Ligue 2, les envies de remontée en Ligue 1 sont d’ores et déjà à oublier. Trop de talents gâchés dans une équipe qui a pourtant les moyens de ses ambitions. Mais visiblement, la sauce est loin d’avoir pris. Il faut pour cela retrouver une confiance qui fuit le club, qui n’a cette saison remporté qu’un match.

Nantes (10eme, 13 points)

Cela en deviendrait presque une habitude. Comme depuis quelques saisons, Nantes peine à prendre des points pour une montée qu’on lui promet chaque année. A seulement quatre points du podium mais trois de la surface de relégation, les Nantais constituent le parfait ventre mou de l’exercice. Gagnant autant qu’ils perdent, marquant en nombre mais encaissant de nombreux buts, le rendement nantais est similaire à domicile et à l’extérieur. Mais reste trop faible pour le mythique club qu’est Nantes.

Reims (1er, 22 points)

S’appuyant sur une des meilleurs gâchettes du championnat (cinq buts pour Ghilas), les Rémois font forte impression en ce début d’année. Un peu à la surprise générale, les voila en tête. Une position qui est loin d’être due au hasard, les Rémois écrasant tout sur leur passage à domicile (cinq victoires en autant de matchs) tout en assurant à l’extérieur. Une entame parfaite pour les dixièmes du dernier exercice. Désormais meilleure attaque, il ne leur reste plus qu’à confirmer sur la durée.

Sedan (4eme, 16 points)

Un début de saison en fanfare pour les Sangliers, qui ont occupé quatre fois cette saison une place sur le podium. Perdant très peu, les sedanais se montrent très combattifs sur le terrain même si les victoires ne sont pas toujours à l’ordre du jour (quatre matchs nuls). Plus en réussite à la maison, les cinquième de la saison passée se sont donc mis en position idéale en vue d’une future éventuelle montée.

Tours (8eme, 14 points)

Un tour de chauffe tardif mais correct. Toujours dans les dix premiers, les tourangeaux font leur petit bonhomme de chemin, relativement discrètement mais en étant toujours présents. Surtout en vue à l’extérieur (troisième au classement hors de ses bases), Tours est une équipe physique (quatre cartons rouges concédés) qui marque peu mais encaisse relativement peu de buts. Une équipe homogène qui se place, en attendant pourquoi pas mieux.

Troyes (5eme, 15 points)

Les rois du match nul, ce sont eux, six étant à comptabiliser au total. Ce qui leur permet de perdre peu (seulement une défaite) mais qui ne leur permet pas de goûter souvent à la victoire. Mais l’accumulation de points suffit à se trouver au pied du podium. Une solidité défensive couplée à une attaque quelque peu terne en font une équipe difficile à jouer, le bloc équipe étant très compact et ne renonçant jamais.

Les plus

·     Un trio de tête inattendu. Outre la performance de Bastia, un promu que l’on attendait pas à pareille fête, Reims et Clermont sont des clubs plutôt habitués au milieu de tableau. Dans un championnat si homogène que la Ligue 2, il n’est cependant pas surprenant de les retrouver à ces places là, surtout que seul le quart du championnat s’est déroulé. Mais leur début de saison reste révélateur pour trois équipes qui ont d’ores et déjà marqué de leur empreinte cette saison.

·     Angers et Tours. Marqués par une intersaison plus que mouvementée, déficits financiers oblige, ces deux clubs qui ont risqué de descendre en National ont su courber l’échine et ne pas plier pour se relever. Pour obtenir des résultats corrects qui leur permettent de se positionner à portée d’un éventuel podium.

Les moins

·     Difficile débuts pour les relégués de première division. Monaco vingtième et dernier, Lens aux abois imité par un Arles-Avignon peu reluisant… La transition est souvent difficile, cette année en fait à nouveau la démonstration. Voir le club de la Principauté en dernière position fait tout de même froid dans le dos. Peu aidés par des effectifs bien dégraissés durant l’intersaison, le vie n’est pas rose pour ces trois clubs.

·     Le Mans et Boulogne en perdition. Habitués au haut de tableau, Manceaux et Boulonnais ne s’y retrouvent pas cette année. Dire que Le Mans avait raté la montée à la différence de buts. Un coup de massue toujours ressenti par le club au vu des décevants résultats. Rois du nul, les Boulonnais ne font guère mieux, incapables de s’imposer cette année. Metz qui n’est que treizième pourrait même venir les rejoindre dans cette liste. Des débuts bien compliqués pour la plupart des prétendants à la montée.

Stats en tous genres, ce dont on vous parle peu !

Amiens ne va pas bien en terme de points mais est premier au Championnat des tribunes. Au niveau de l’ambiance, de l’animation dans le stade, de la fidélité des supporters à domicile et à l’extérieur, les Amiénois devancent le stade de Reims et Lens.

Un taux de remplissage moyen de 40% dans les stades de seconde division. Un score peu mirobolant, mais qui permet de retrouver en moyenne près de 8000 (7 973 pour être précis) spectateurs dans nos enceintes.

A noter que Bastia, devant Amiens et Boulogne, a le taux le plus élevé de remplissage, le stade étant aux 79% pleins. Istres, qui ne remplit que 12% de son stade, ferme tristement la marche.

Rivière le Clermontois, accompagné de l’angevin Charbonnier, occupent la tête du classement des buteurs, avec six réalisations chacun. Ils devancent le duo Ghilas (Reims) - Duhamel (Metz), qui ont tous deux scoré cinq fois.

Gomez l’Angevin est le meilleur passeur du championnat, avec cinq passes décisives délivrées. Il devance Orinel de Châteauroux et Obbadi de Troyes, qui sont eux auteurs de quatre passes décisives.

Reims, Bastia et Troyes sont les équipes les plus performantes à domicile, au contraire de Monaco, Metz et Le Mans qui ferment la marche. A l’extérieur, Clermont, Reims et Tours sont à la fête tandis que Boulogne, Lens et Arles-Avignon font grise mine.

Lens, Nantes et Reims occupent la tête du classement du fair-play, étant avec Laval quatrième les seules équipes n’ayant pris aucun carton rouge. A l’inverse, Le Mans, Tours et Istres sont de grands consommateurs de cartons.

Article réalisé par Gwendal Le Priellec | Images : LFP