Vuelta 2011 – La Guerre d'Espagne reprend ses droits

Publié par Emilie Drouet sur 20 Août 2011, 10:55am

Catégories : #Vuelta

Dernier grand Tour de la saison, la Vuelta a España commence bel et bien aujourd’hui, un peu en avance par rapport à l’an dernier. Cela n’influence en rien la qualité des coureurs engagés, au contraire, ils seront nombreux à vouloir briguer un podium délaissé par les Schleck, Contador et Evans. A quelques heures du départ, on se demande bien qui ajoutera son nom au plus jeune des grands Tours où des coureurs de renom se sont imposés. Presentación de la Vuelta a España.

Une Vuelta mi-plaine, mi-montagne

La 66eme édition de la Vuelta a España débute aujourd’hui de Benidorm, ville de la Province d’Alicante. La Vuelta va rapidement emprunter les routes de Sierra Nevada, de Salamanque, puis plus tard de l’impressionnant Alto de l’Angliru avant de rejoindre Madrid. Malgré un parcours attractif, voici un grand Tour qui n’a pas encore l’aspect d’une grande Boucle, avec ses étapes dispersées aux quatre coins de l'Espagne. Parmi ces 21 journées qui attendent nos coureurs, il y aura dix étapes de montagne dont six arrivées en altitude, neuf de plaines et les traditionnels contre-la-montre. La course à étapes espagnole retrouvera aussi le Pays Basque, terre de cyclisme. Réputé comme le grand Tour le moins difficile, il ne manquera pas cependant d’offrir du spectacle avec son tracé plus montagneux que précédemment. Des routes où jadis d’autres ont marqué l’Histoire…

La naissance de la Vuelta, encore une histoire de journal

Qui ne connait pas l’histoire de la grande Boucle hexagonale ? Par contre, celle de la Vuelta est moins connue. Né en 1935, le tour d’Espagne a une origine semblable à celle du Tour de France et du Giro. Inspirée par ces derniers, Juan Pujol, directeur du journal Informaciones se lance dans l’aventure cycliste. Il organise donc le premier Tour d'Espagne en 1935. Une édition qui s’implante fin avril. Au départ, ce n’est pas encore une course de trois semaines, elle ne comprend que 14 étapes la première année mais va se joindre au cercle fermé des courses de 21 jours. Née juste avant la Guerre d’Espagne et de la seconde Guerre Mondiale, elle ne sera courue qu’en 1941 et 1942 aux alentours d’avril-mai. Il faudra attendre 1995 pour que la Vuelta change de période. Depuis ce jour, elle se courre en septembre. Dans son Histoire, le Tour d’Espagne a aussi connu différents maillots dont le plus connu, le maillot de Oro et depuis 2010 le maillot Rojo, des tuniques que de nombreux coureurs ont revêtu.

Les Hommes de la Vuelta

Hinault, Poulidor, Anquetil, Ocaña, Zoetemelk ou encore Contador ; voici des hommes qui ont tous grimpé sur la plus haute marche du podium. Certains même ont joué la gagne à plusieurs reprises. Seuls deux hommes détiennent le record des trois victoires, Tony Rominger et Roberto Heras. Pour le classement par points, quatre titres ont été obtenus par Sean Kelly et Laurent Jalabert. Le record pour la montagne est toujours détenu par Laguia et ne vas pas encore tomber cette année. Ces dernières années ont été marquées par Menchov, Valverde, Contador, Heras et l’an dernier par Nibali. Sans oublier les nombreuses places sur le podium obtenues par la pléiade d’espagnols qui font de leur course, l’événement de l’année à ne pas rater.

Les enjeux de la Vuelta 2011

Dernière occasion de briller sur un grand Tour en cette saison 2011, les malheureux du Tour vont vouloir se rattraper. Klöden souffrirait encore du dos et souhaite tout donner pour Zubeldia et Brajkovic mais ne serait-il pas le vrai leader de la formation ? Van den Broeck et Wiggins, deux des abandons du Tour veulent tenir le premier podium de leur carrière sur une course de trois semaines. David Moncoutié revient à nouveau sur sa course fétiche, lui qui est le tenant en titre du classement de meilleur grimpeur peut enfoncer encore un peu le clou. Cela dit, en faisant le Tour cette année, aura-t-il encore l’envie et la force de ramener à la maison un nouveau maillot blanc à pois bleus ? S’il ne parvient pas à cet objectif, il visera sans aucun doute une voire deux victoires en montagne, il aura de quoi s’exprimer. Menchov et la Geox, non-présents sur le Tour de France vont viser clairement la victoire. Si le russe parvenait à gagner, il ferait jeu égal avec les détenteurs du plus grand nombre de victoires sur la course espagnole. Nibali va-t-il se succéder à lui-même ? Cavendish aura-t-il fort à faire sur le peu d’étapes réservées aux sprinteurs ? Fuglsang aura-t-il la grandeur d’un leader ? Les jeunes vont-ils confirmer ? Beaucoup de questions auxquelles ils souhaitent tous répondre positivement. Igor Anton, malheureux l’an dernier a une revanche à prendre. Le Basque, remarquable avant sa chute a le talent pour s’imposer sur un terrain qui lui convient. Il faudra faire cependant attention à la quinzaine de prétendants à la victoire. Et nos français ? Ils veulent des victoires, à défaut de ne pouvoir viser autre chose. Les organisateurs de la Vuelta, eux, souhaitent du spectacle sur leurs routes à l’instar des deux autres grands Tours, très périlleux cette année. Auront-ils réussi leur pari ? Réponse dans trois semaines. En attendant, Buena Vuelta !

Article réalisé par Emilie Drouet l Images : Vuelta.com / Graham Watson