Ce n'est certes pas le club le plus connu ni celui qui a le nom le plus mélodieux de Russie mais, cette année c'est celui qui anime le marché des transferts. Durant le mercato, on a quasiment plus entendu parler de ce club que du Real de Madrid : c'est dire !
Pendant la période estivale, le club a enrôlé pas moins de dix-sept joueurs pour plus de cent millions d'euros. L'arrivée la plus médiatisée est bien sûr celle de Samuel Eto'o transféré pour la modique somme de trente millions. Le Camerounais devient au passage le joueur le mieux payé de l'histoire du football avec le salaire annuel de vingt millions. A côté, on a presque pitié de Christiano Ronaldo qui avec « seulement » treize millions fait figure d'orphelin déshérité, le pauvre. Le club du Daguestan à également transféré gratuitement l'ex-champion du monde Roberto Carlos, et le défenseur russe Yuri Zhirkov pour quinze millions. Le club fondé en 1991 a également fait son shopping en Belgique car il a acheté l'ex-anderlechtois Mbark Boussoufa (huit millions), l'ex-standardmen Mehdi Carcela (neuf millions) et le défenseur Joao Carlos (trois millions et demi).
Comment expliquer une telle abondance de liquide pour un club au palmarès presque vierge ?
La réponse est simple. Le propriétaire est une des plus grosses richesses mondiales (patrimoine estimé à vingt milliards d'euros). Suleyman Abuseydovich Kerimov, c'est son nom, a gagné le principal de sa fortune grâce à des gisements de pétrole et grâce à la finance. Il a investi à peu prés 750 millions dans la banque Fortis (banque belge). Suite à la faillite du groupe, Kerimov a essuyé la perte de 700 millions. L'homme d'affaire fait également de la politique puisqu'il est député du parti libéral démocrate au parlement russe. La Belgique joue un rôle important dans la biographie de l'oligarque russe. En 2006, sur la promenade des Anglais à Nice, il a détruit sa Ferrari Enzo lors d'un crash qu'il a lui même provoqué. Ce sera un hélicoptère de la Défense qui rapatriera, en Belgique, le blessé et sa passagère dans un hôpital spécialiste dans le soin des grands brûlés. En 2009, il fait passer des femmes thaïlandaises en France grâce à l'ambassadeur de Belgique en Russie qui leur aurait délivré des passeports. Il est vrai que l'ambassadeur était un ami du milliardaire qui l'invitait souvent sur son yacht au Cap d'Agde. En 2010, il devient le leader mondial de la potasse et contrôle près de quarante-cinq pour cent des ressources mondiales de cette substance. Son dernier caprice est le club d'Anzhi auquel il voudrait donner un statut mondial.
L'argent peut-il cependant tout acheter ? Non ! Le Real de Madrid n'a plus gagné la ligue des Champions depuis onze ans et n'a plus été champion depuis 2008. Chelsea n'a jamais gagné la C1, Manchester City malgré sa puissance financière sans limite ne gagne, quand même, pas de titres. Le meilleur club du monde est Barcelone, une équipe qui se limite à un seul transfert coûteux par an et qui s'appuie sur un centre de formation de très grandes qualités.
Mais ces dernières années on sent une mondialisation du football. Les bons joueurs et entraîneurs ne se trouvent plus seulement dans les clubs du « top » européen, mais aussi dans les clubs et pays issus du pétrole.
Alors, Anzhi vainqueur de la Champions League dans les dix prochaines années ? Affaire à suivre...
Article réalisé par Adrien Renkin l Image : AFP