Depuis son retour à la compétition cette année, la russe Yelena Isinbayeva retrouve les grands événements mondiaux de l’athlétisme. Cette semaine aux championnats du monde de Daegu, elle veut retrouver les sommets. Tsarine de la perche, elle était. Tsarine de la perche, est-elle encore ?
L’enfance de Yelena est tout d’abord marqué par la gymnastique mais à 15 ans, devenu trop grande pour cette discipline, elle se tourne vers le saut à la perche. Les performances suivent. Elle remporte en 1998, les Jeux mondiaux de la jeunesse, en 1999, le Championnat du monde de la jeunesse en réalisant 4,10m avant de décrocher le titre de championne du monde junior en 2000 avec un saut de 4,20m. Prometteur.
Alors que la perche masculine faisait partie des J.O depuis bientôt un siècle, la jeune Yelena Isinbayeva assiste à la première participation de la perche féminine aux Jeux Olympiques de Sydney. Elle en reste aux qualifications mais l’ascension de la future championne commence. A la lutte avec Feofanova en 2003, mais souvent surclassé par cette dernière, il faut attendre 2004 pour voir Isinbayeva s’offrir des titres prestigieux comme l’or aux Championnats du monde en salle avec 4,86 m. Le clou de sa saison sera son titre Olympique à Athènes en réalisant 4,91 m. La Tsarine comme on l’appelle s’envole.
Elle cumule les records que ce soit en salle et ou en plein air. Lors de la saison 2005, elle franchit la barre des 5 mètres. Détentrice de 27 records, elle détient actuellement le record du monde avec une barre à 5,06m établi en 2009 à la Golden League de Zurich. Fin 2005, elle change d’entraineur, choisissant celui de Sergey Bubka, Vitaly Petrov qui estime qu’elle peut atteindre 5,15 voire 5,20m. Régnant sur la perche féminine, son objectif avoué de battre le nombre de records de Bubka qui est de 35. Une quête qui s’essoufle début 2010 où des places inhabituelles se sont ajoutées à son palmarès. Avril 2010, elle stoppe sa carrière pour une durée indéterminée gardant en tête son objectif de records.
La Corée du Sud pour retrouver le sommet ?
De retour à la compétition avec son premier entraineur de l'époque, Evgeniy Trofimov, et ayant retrouvé sa ville d’enfance Volgograd, son break semble lui avoir redonné le sourire et un corps prêt à toutes les épreuves pour briller dans les prochains mois, voire plus tôt. Le mental sera-t-il aussi de retour ?
Revenue il y a seulement un mois et demi, la tsarine n’a pourtant pas eu de mal à se qualifier il y a deux jours, un seul saut à 4m55 a suffi à la russe pour aller en finale. Le reste allait-il être une formalité pour la meilleure perchiste du monde ?
Aujourd’hui, 13h38 heure française, la russe commence son concours à 4,75m tandis que ses adversaires ont commencé bien plus tôt, certaines comme Rogowska et Pyrek sont déjà out. Premier essai, la russe doit repasser mais pas par cette hauteur. Elle garde ses deux essais à 4,80m mais en vain. Trois petits tours et puis s’en va… La tsarine n’a pas dominé. Son regard est maintenant tourné vers l’avenir, vers 2012 mais derrière la concurrence est là. Fabiana Murer la brésilienne prend de la hauteur et sera à surveiller, elle, la nouvelle championne du monde 2011. En grande championne, la russe Isinbayeva va-t-elle franchir la barre, celle de ses échecs et rebondir au plus vite ? L’avenir nous le dira…
Article réalisé par Emilie Drouet l Images : Ansa/Getty