Francis Lafargue est un ancien membre du staff de l’équipe Reynolds (1980-1989) devenue Banesto (1990-2003), Iles Baléares (2004-2006), Caisse d’Epargne (2007-2010) et maintenant Movistar (2011). Chargé de la communication avec la presse, il a vu passer de grands coureurs Espagnols et notamment gagné sept Tour de France. Un avec Pedro Delgado (1988), un second avec Oscar Pereiro Sio (2006) et cinq consécutifs avec Miguel Indurain (de 1991 et 1995). Il tiendra pendant ce Tour de France 2011 une rubrique appelée "L'oeil de Francis Lafargue".
Francis Lafargue aux côtés de Vladimir Karpets (maillot blanc du Tour 2004), Miguel Indurain (quintuple vainqueur de la Grande Boucle et de deux Giro) et Denis Menchov (lauréat du Giro 2009, de deux Vuelta et maillot blanc du Tour 2003), trois purs produits de la Banesto.
Le Tour de France va partir de Vendée une nouvelle fois. Une région qui aime le cyclisme et qui reste toujours fidèle à Jean René Bernaudeau son dynamique et souriant porte drapeau. Les « gars de Vendée U » chez les amateurs puis La Boulangère avec le nouveau champion de France Sylvain Chavanel déjà, Bouygues Télécom et enfin le nouveau team Europcar avec Voeckler, illustrent parfaitement le retour sur investissement à moyen terme qu’entraînent le cyclisme et surtout la Grande Boucle.
Noirmoutier, noir de monde, le passage du Gois, inondé de photographes et caméras et le Tour 2011 démarrera sur les chapeaux de roue pour traverser le bocage, longeant l’Océan jusqu’aux Sables-d’Olonne et rentrer dans les terres pour rejoindre le Mont des Alouettes, une belle côte de 1,5km qui deviendra alors le centre du monde. Nervosité qui engendre des chutes, gare au vent également mais les forces intactes de chacun favoriseront probablement une arrivée groupée ou celle d’un puncheur type Gilbert, nouveau champion de Belgique.
Le contre-la-montre par équipes du lendemain, 23 kms seulement devrait installer les grosses écuries dont Sky avec Wiggins en tête du classement général pour cette première semaine nerveuse, piégeuse en Bretagne notamment, avant d’aborder les premiers cols du Massif Central le samedi suivant. Cette première partie de l’épreuve donnera lieu aux longues échappées dès les débuts d’étape, c’est bien connu, mais le Tour de France ressemble parfois à notre cher ballon ovale et ses rebonds sont aussi imprévisibles avant d’avoir franchi la ligne…Le vent qui souffle généralement de l’Ouest en Bretagne peut être inexistant avec la chaleur, un coureur dangereux peut s’infiltrer dans une fugue et les bordures peuvent survenir à tout moment. C’est ce qui fait la beauté de ce sport et les pronostiqueurs peuvent se tromper heureusement. Oublions les oreillettes mais aussi la Play Station, les amis. Six heures de vélo par jour, on n’est plus dans le virtuel !
Les temps ont bien changé et si Gino Bartali, Gino le Pieux, et ses équipiers italiens allaient s’agenouiller à la grotte de Lourdes, les sprinters ne se feront pas prier à l’arrivée de la plus longue étape à Lisieux. Peu de chance cette fois de retrouver le bouquet du vainqueur au pied de Notre Dame.
Le Tour c’est stressant, usant, les transferts et les heures d’arrivée tardives à l’hôtel s’accumulent et ajoutent à la fatigue de chaque coureur et suiveur. Arrivée à Lisieux en Normandie et départ du Mans dans la Sarthe, le lendemain. Bartali aurait fait comme les autres, me direz-vous…
Et les favoris de cette édition ? Alberto Contador me semble le mieux armé malgré ses soucis encore en cours et une décision tardive et décidément incomprise du grand le public en particulier.
L’espagnol domine son sujet, on l’a vu dans un Giro difficile et super montagneux et à mon sens il aura récupéré car ce ne serait pas le premier à réaliser le doublé. Son équipe reste le point d’interrogation mais dans un grand Tour on a toujours des alliés si l’équipe ne répond pas. C’est ainsi.
Forme, fraîcheur, santé, chance et donc bons équipiers pour gagner le Tour. Ce sont les ingrédients indispensables.
Les Schleck auront-ils les moyens de lui faire mal ? L’équipe Léopard –Trek semble mieux armée avec Cancellara comme lieutenant mais les paramètres et analyses ne suffisent pas, il faut surtout un moral de vainqueur pour ramener un maillot jaune à Paris. Alors Andy devra montrer autre chose qu’au Tour de Suisse couru il ya à peine quinze jours ou a-t-il justement raison, car la troisième semaine alpestre demandera un maximum de fraîcheur.
Tiens je vois bien Samuel Sanchez, affûté comme jamais, remporter une belle étape et rentrer dans les cinq premiers. Il n’a pas beaucoup couru et c’est vrai aussi que les temps et les méthodes de préparation ont bien changé. On retrouve les coureurs en altitude fin mai, début juin, Sierra Nevada, Font Romeu ou Saint Moritz, mais le GP du Midi Libre a disparu, j’oubliais.
J’oubliais aussi, mille excuses, de vous parler des coureurs français. Chavanel va briller et avant le 14 juillet, Coppel devrait s’affirmer mais je ne suis pas encore convaincu. Les Cofidis ont mis des jeunes c’est bien et Gallopin se montrera également comme l’épatant Voeckler.
Et puis le Tour avec ses montagnes remettra chacun à sa place, quelques révélations peut être Taaramäe, Gesink, Van Den Broeck s’il court avec la tête celui-là, quelques valeurs sûres Cadel Evans, Klöden, Vinokourov ou Basso et désignera enfin le lauréat final.
Article réalisé par Francis Lafargue l Image : DR
L'oeil de Francis Lafargue #1
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