L'oeil de Francis Lafargue #5

Publié par Francis Lafargue sur 22 Juillet 2011, 22:10pm

Catégories : #L'oeil de Francis Lafargue

Francis Lafargue est un ancien membre du staff de l’équipe Reynolds (1980-1989) devenue Banesto (1990-2003), Iles Baléares (2004-2006), Caisse d’Epargne (2007-2010) et maintenant Movistar (2011). Chargé de la communication avec la presse, il a vu passer de grands coureurs Espagnols et notamment gagné sept Tour de France. Un avec Pedro Delgado (1988), un second avec Oscar Pereiro Sio (2006) et cinq consécutifs avec Miguel Indurain (de 1991 et 1995). Il tiendra pendant ce Tour de France 2011 une rubrique appelée "L'oeil de Francis Lafargue".

Francis Lafargue aux côtés de Vladimir Karpets (maillot blanc du Tour 2004), Miguel Indurain (quintuple vainqueur de la Grande Boucle et de deux Giro) et Denis Menchov (lauréat du Giro 2009, de deux Vuelta et maillot blanc du Tour 2003), trois purs produits de la Banesto.

Du rouge dans les Alpes

Du bleu, blanc, rouge avec un super Tour des coureurs français. De Voeckler à Rolland, des anciens aux jeunes minots comme encore Roy, Jeannesson ou Coppel ce Tour restera riche d’enseignements pour le futur. Mais je commencerai par un carton rouge attribué à tous ceux qui voient déjà Pierre Rolland en futur vainqueur du Tour de France, le sauveur que le cyclisme français attendait et j’en passe. La chanson de Roland on connaît mais cette dernière aussi… Laissons lui de grâce d’abord savourer sa victoire mythique en haut de l’Alpe d’Huez et arriver sur les Champs avec le maillot blanc du meilleur jeune.

Des coureurs dans le rouge on en a compté beaucoup sur les pentes du Galibier avec la panne de cuisses du maillot jaune Voeckler en direct et qui aurait certainement du attendre le groupe de poursuivants après le sommet du Télégraphe. Une règle fondamentale veut qu’un coureur soit dans le premier ou le second groupe mais jamais entre les deux. Facile à dire mais c’est une évidence en cyclisme.

Le maillot rouge de Cadel Evans qui va probablement remporter l’épreuve a crevé l’écran. Toujours en poursuite, « en chasse-patate » derrière Andy Schleck, majestueux sur les pentes du Galibier et pas très inspiré le lendemain en accompagnant Contador, blessé dans son orgueil et formidable animateur. Le dossard rouge de l’attaquant du jour pour l’espagnol.

Autres cartons rouges aux hollandais du bas de l’Alpe assommés de bière depuis la nuit, qui ont sifflé Voeckler certainement pour la chute de leur compatriote Johnny Hoogerland rougi lui dans ses chairs par les barbelés sur la route de Saint-Flour et enfin pour les siffleurs «de rouge » et de Contador à l’arrivée de l’Alpe.

Je terminerai avec les frères Schleck, les Boni du Tour. Attaque de Andy depuis ses 22 mètres et essai superbe et d’anthologie au sommet du Galibier. Spectacle et décor grandioses, grand moment ! Franck, toujours à l’affût mais moins saignant sur la deuxième étape tout aussi épique que la précédente. Tactiquement je suis déçu pour eux, car malgré le maillot jaune de Andy le meilleur des deux et encore plein de fraîcheur, ils n’ont pas réussi à prendre du temps à leur principal rival pour la victoire finale Cadel Evans, l’homme en rouge et noir de la BMC.

Demain samedi en franchissant le dernier kilomètre, la flamme rouge, de ce contre-la-montre exigeant et fatidique certains d’entre eux rougiront de joie ou de larmes du côté de Grenoble pour quelques secondes.

Article réalisé par Francis Lafargue l Image : DR

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