La France a peur. Elle est inquiète et le fait manifestement savoir. Inutile de battre en retraite, je vous livre la raison de ce malaise : la pénurie de succès sportifs sur le plan international.
Et cela dure, dure…. Passé le foutoir des footeux, nous n’avions d’yeux que pour nos performeurs des bassins. Hélas, ceux-là nagent désormais en eaux troubles et leurs résultats s’en trouvent altérés. La faute à une crise hémorroïdaire. Là, c’est le Bou(s)quet !
En ces tristes temps sportifs, où la concurrence mondiale s’accroît, il nous faut donc miser sur des valeurs sûres. Notamment la pétanque. Justement, il y a quelques jours, la France a remporté, pour la vingt-sixième fois, le championnat du monde de la spécialité. Enfin une discipline où ce ne sont pas les Espagnols qui gagnent à la fin !
Certes, l’information s’est faite discrète dans les journaux. Discrète aussi la finale, diffusée sur France 3, en quatrième partie de soirée et en léger différé de … dix jours ! Pour attirer les téléspectateurs, la chaîne publique avait pourtant enrôlé aux côtés du transcendant Daniel Lauclair un consultant de renom : Jean-Marie Bigard. Car comme chacun le sait, l’humoriste est un spécialiste du jeu de boules. D’ailleurs, et cela ne s’invente pas, n’a-t-il pas déclaré dans la presse au sujet de ses nouvelles responsabilités de consultant : « Avec Daniel, nous formons une belle paire » ? Champion du monde, Bigard !
Champions du monde aussi, nos valeureux boulistes tricolores ! Des héros humbles : après leur triomphe, ils n’ont pas voulu descendre les Champs-Elysées en bus à impériale, ni être reçus en grande pompe sous les ors de la République pour recevoir une breloque dite « d’Honneur ». Cette même humilité les a poussés à refuser les sollicitations de la publicité, alors que LCL et Kinder voulaient en faire leurs nouvelles égéries, au grand dam des Benzema et autre Tsonga. Ne pas céder aux sirènes du vedettariat : c’est ça, l’esprit pétanque ! Respect, messieurs !
Nous voilà rassurés ! Nul doute que ce succès en appellera d’autres. Après la pétanque, qui sent bon l’eau, le pastis et les olives, la France brillera sûrement dans des compétitions aussi variées que la coupe du monde de quilles au maillet, les internationaux de joutes sétoises, ou encore le mondial de course landaise, avec ses fameuses vaches.
Tiens ! Pendant que nous sommes dans le bétail : un Français, Thomas Bouhail, est devenu ce dimanche champion du monde (ça commence à faire beaucoup) de saut de cheval. Et ça, paraît-il, c’est du sport, du vrai. Les temps sont durs ; on a les héros que l’on peut.
Article et montage réalisés par Vincent Davayat
La France a les boules
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