Hachés menus il y a une semaine par le rouleau compresseur Chalon Sur Saône, les orléanais revenaient dans leur palais des sports avec la ferme envie de se refaire la cerise. Pour l'occasion, Le Mans et son armada se présentaient devant eux. Récit d'une dure soirée.
Le début d'empoignade est brouillon. Mael Lebrun glisse, Ludovic Vaty trébuche et recule face à la puissance de Batista dans la raquette. Michail Kakiouzis, l'ailier fort du Mans, en profite lui pour enfiler les paniers. Il inscrira 10pts en 10 petites minutes au cours de premier quart-temps. Maleye N'Doye inscrit 2pts, enfin, après plus de deux minutes de jeu. 5-5 à 6'06 de la fin du 1er QT. Mais la défense orléanaise se désagrège sous les coups de boutoirs manceaux. Philippe Hervé est obligé de prendre un temps et de lancer J.R Reynolds, encore convalescent, dans la bataille. Impensable. L'OLB connait un trou noir, le premier d'une longue série et voilà le Mans devant. 7-14 à 3'50 du gong. En grande réussite l'équipe mancelle vire en tête après 10 minutes 12-21. L'OLB n'y est déjà plus. L'évaluation collective des deux équipes en témoigne : 8 aux orléanais 30 au MSB. Affligeant.
Pas plus en rythme l'OLB ne refait pas l'écart prit par les manceaux, bien plus percutant. Acker se joue de Reynolds, les joueurs de Philippe Hervé sont débordés sur attaque placée. 17-30 puis 20-35. Les orléanais jouent de malachance, de dévaine. Comme depuis le début de la saison. Le cauchemar redouté a bien lieu. Moerman seul dans le corner manque son tir. Derrière, Alex Acker, ancienne gloire du basket européen, fait fructifier l'application et l'implication mancelle en marquant à longue distance.
Les locaux rentrent aux vestiaires avec 17pts de retard 29-46. Le mal est fait.
La deuxième mi-temps ne changera rien aux affaires des joueurs de Loiret. Kakiouzis n'a rien perdu de son tir durant la pause. Alex Acker non plus. Vaty ,dominé, commet imprécisions sur imprécisions. Rob Lewin s'amuse, drive, dunke. C'est la débandade. Pendant ce temps, les orléanais trouvent la mire... une fois en 9 minutes dans ce quart-temps. Oui, il a fallu attendre la dernière minute pour voir l'OLB marquer... Porter puis Pamba, sur la sirène inscrivait 6 autres points. Orléans Loiret Basket perdait cette troisième reprise 8-28. L'écart enflait 37-69. Un gouffre.
Aucun joueur n'a inscrit plus de 10pts côté orléanais à l'abord de cet ultime quart-temps. Le long chemin de croix n'est donc pas terminé. « Ils ont vraiment bien défendus et nous, on a été trop, hésitant en attaque, c'est ce qui explique le manque d'agressivité » mentionnait N'Doye. Le Mans en profite. Pellin lance Dewar aux alley-oop. Jadis orléanais, ces deux là crucifient définitivement l'OLB. 42-84 à 5'50 de la fin du calvaire. Passes dans les gradins, air-ball en pagaille, paniers ratés. Pas la moindre embellie. Pas le moindre élément positif auquel se rattacher. Tant bien que mal. « Collectivement ils nous ont mis sous l'éteignoir. Derrière individuellement on a pas les armes pour répondre » expliquait l'entraineur orléanais. Les locaux ont la tête dans le sceau depuis 40 minutes déjà. « C'est un petit peu un cauchemar. Ce qu'on a montré ce soir n'est pas digne de ce qu'on voulait faire. On est tous très très déçus » se lamentait Maleye N'Doye, ailier sénégalais de l'OLB, passé par le MSB la saison dernière. Le score final est sans appel. 50-90. Palais des sports éteint, abasourdi, des sifflets descendent même des gradins. Peu glorieux ces orléanais. Impitoyables, ces manceaux. « Je suis content de notre engagement, de notre qualité dans l'exécution et de notre niveau de combativité » analysait J.D Jackson, tout sourire.
En terrible déficit de réussite aux tirs, 31% contre 65% pour Le Mans, les orléanais n'auront jamais su rivaliser avec une équipe du MSB surprenante. « Il faut rendre au Mans ce qui lui appartient. On est tombé contre une excellente équipe » continuait Philippe Hervé. Ainsi, Orléans Loiret Basket s'enfonce encore un petit peu plus dans la crise. Pour Le Mans, le plus dur reste à faire... reconquérir le cœur d'Antarès une semaine après la terrible correction infligée par Vichy. « Rien n'est acquis. Dans le contexte d'Antarès, c'est à nous de faire le métier, de réagir et de faire bouger les choses » expliquait JD Jackson, le coach manceau. Les rives du Loiret n'accueilleront certainement pas les play-offs cette année, ceux-ci sont surement trop loin. Maleye N'Doye voulait encore y croire « Il n'y a pas de résignation. On va tout donner jusqu'au bout. Il reste encore 4 matchs à jouer, on va tous essayer de les gagner et on ne peut pas dire que c'est fini pour les play-offs alors qu'il reste des matchs à disputer ». Il était bien seul à penser cela.
Article réalisé par Paul Barcelonne / Images : Sébastien Leger