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Nicolas Vilas : "Un championnat passionné"

Publié par Etienne Escuer sur 26 Février 2011, 16:25pm

Catégories : #Les interviews CS

Assez méconnu, le championnat portugais est l'un des meilleurs à l'échelle continentale. Et qui mieux que Nicolas Vilas pour vous en parler ? Journaliste sportif d'origine portugaise, il vous fait vivre les grands matches de la Liga Sagres sur Ma Chaine Sport, aux côtés de Rui Pataca. Rédacteur du Blogolo, un blog autour du foot guesh, Nicolas a gentiment accepté de répondre à quelques questions pour Culture Sport !


Culture Sport : Bonjour Nicolas. Tout d'abord, merci d'avoir accepté notre demande d'interview.
Nicolas Vilas : Mais de rien, je t'en prie, ça fait plaisir de voir que les gens s'intéressent au foot guesh, il le mérite.

Culture Sport : Justement, le foot guesh : peux-tu nous décrire le championnat portugais en quelques mots ?
Nicolas Vilas : Oula... (rires) C'est un championnat technique, avec pas mal de beaux joueurs. Par rapport à la Ligue 1, c'est différent en terme de contenu même. Il y a deux ou trois locomotives (Porto et Benfica, voire le Sporting). Éventuellement, on peut citer Braga la saison passée et Boavista il y a une dizaine d'années. Ensuite, viennent les poursuivants qui jouent l'Europe et ceux qui luttent pour le maintien. Mais les fameuses locomotives ont le niveau de très bonnes équipes européennes, il suffit de voir ce que réalisent les clubs portugais en Coupes d'Europe. Pour définir le championnat, je dirai qu'il est passionné à défaut d'être toujours passionnant...

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: C'est souvent ce qui est reproché au championnat portugais, il y a peu de suspense, contrairement à la Ligue 1. Pourquoi un si grand écart entre Porto et Benfica et le reste ?
Nicolas Vilas : On fait le reproche aux Portugais mais je pense que la question est surtout à poser aux Français : pourquoi ça n'est pas le cas en L1 ? Alors que partout ailleurs c'est ainsi. En Espagne, en Angleterre, en Italie (même si cette saison Naples est là) et en Allemagne, on retrouve toujours un noyau dur. Parce que dans ces pays, contrairement à la France, il y a de grands clubs avec de grandes équipes dans la durée. En France, aucun club n'a connu l'élite toute sa vie. C'est un phénomène structurel. Mieux vaut avoir trois bons clubs stables et qui font bonne figure à l'échelle européenne, qu'un club qui se qualifie en C1 pour jouer le maintien en L1 la saison suivante. Qui a dit Auxerre ? (rires)

Culture Sport : Au niveau européen, on constate que 3 clubs portugais sont encore engagés en Europa League (Porto, Benfica et Braga). L'un d'entre eux peut-il remporter cette compétition ?
Nicolas Vilas : Oui, deux même. Benfica est impressionnant en 2011, après avoir réalisé le pire début de saison de leur histoire en Liga, ils ont enchaîné leur seizième succès de rang à Stuttgart ! Un record là aussi pour le club ! C'est une équipe qui déroule, et franchement, le PSG a du souci à se faire... Sinon, Porto : le club est invaincu en championnat cette saison et s'appuie sur un Falcao (meilleur buteur de la compétition) à 100% et sur un Hulk repositionné sur le côté qui peut faire mal aussi. Mais le CSKA Moscou ça ne va pas être simple. Benfica et Porto, ce sont deux équipes avec une grande culture européenne : quatre C1 à eux deux... C'est quatre fois plus que les clubs français...




Culture Sport : Mais en Champions League, les clubs portugais ont plus de mal, même si Porto n'y participait pas cette année. Benfica avait pourtant un groupe à sa portée. Et l'on se souvient de la claque reçue par le Sporting face au Bayern (5-0 / 7-1) il y a quelques années. Pourquoi tant de mal en Champions League ?
Nicolas Vilas : Normal qu'ils aient plus de mal : ils ne sont plus que deux qualifiés dont un qui joue le tour préliminaire ! Benfica a en effet raté le coche, c'est tombé dans leur fameuse mauvaise période... Après le 1-7 du Sporting : les accidents arrivent parfois et l'on peut pas juger une équipe sur un match. Dans ce cas, le Sporting qui bat deux fois Lille leader de L1, ça veut dire que le LOSC en prend dix contre le Bayern ? Non. Et en plus, le Sporting a fait tourner contre Lille et traverse une crise sans précédent.

Culture Sport : Oui, c'est dur de voir les Lions ainsi. Vont-ils revenir au niveau malgré la terrible crise ? (démission du président Bettencourt, blessures obscures des cadres, dette gigantesque, ndlr) Le derby face à Benfica n'a rien arrangé, en plus...
Nicolas Vilas : Le derby n'a fait qu'accentuer l'écart qu'il y a entre eux et le duo de tête. Sinon, les élections ont lieu le 26 mars, dans un mois, donc. L'avenir va dépendre de ça. De plus, Paulo Sérgio (l'entraineur, ndlr) vient de quitter le club, c'est tombé dans la journée... Ce qui est inquiétant, plus que les résultats, ce sont les problèmes financiers. Cependant, ils ont un centre de formation hyper au point. En s'appuyant là dessus et en gérant bien derrière, ils reviendront. Le Sporting reste un grand club.

Culture Sport : Justement, le championnat portugais regorge de talents : on se souvient de Cristiano Ronaldo, Nani, Di Maria,... La Liga Sagres fournit aux grands clubs une importante quantité de joueurs. Pourquoi ne pas les garder ?
Nicolas Vilas : Parce que les clubs ne peuvent pas. Ils les dénichent et c'est déjà un grand travail. La Liga portugaise est un championnat intermédiaire vers le Big Four (voire Five). Il y a une réalité économique à prendre en considération. Le plus petit budget de Liga est de 1,4M€, c'est Olhanense. Et ce club est aux portes de l'Europe. Parce qu'il recrute intelligent. Les (grands) clubs portugais savent aller chercher les pépites sud-américaines mais ça bouche souvent le passage aux jeunes issus du centre de formation. Du coup, ces jeunes explosent dans des clubs comme Olhanense, ou Paços de Ferreira qui réalise aussi une très belle saison, ou à Rio Ave. La réalité et la force du foot portugais, ce sont aussi ces formations.

Culture Sport : Parlons de l'équipe nationale maintenant. Que penses-tu de son niveau actuel ?
Nicolas Vilas : Depuis que Paulo Bento est là, on sent qu'elle est libérée. Les qualités ont toujours été là mais il manquait la confiance. Avec Queiroz, les relations avec les joueurs étaient très tendues. La page est tournée. Le Selecção s'appuie aujourd'hui sur des joueurs comme CR7, Nani qui explose à Manchester United, ou Raul Meireles qui s'affirme à Liverpool, et même Fabio Coentrão. Mais il reste l'éternel problème : le buteur...



Culture Sport : Quelques petites questions : qui est ton favori pour le titre ?
Nicolas Vilas : Porto, avec huit points d'avance... Même si Benfica aujourd'hui joue mieux...

Culture Sport : Penses-tu que le Sporting, en pleine crise, parviendra à conserver sa troisième place ?
Nicolas Vilas : Oui, je pense. Je leur souhaite parce que sinon...

Culture Sport : Naval et Portimonense occupent actuellement les dernières places. Direction la deuxième division ?
Nicolas Vilas : Portimonense oui. Mais Mozer fait un bon boulot à Naval. Attention à Setubal en pleine crise aussi, et à tous les niveaux.

Culture Sport : Qui est le meilleur joueur du championnat pour toi ? Hulk ? Nico Gaitan ?
Nicolas Vilas : Hulk dans son style. Gaitan dans le sien. Il va être un grand. Sinon Coentrão aussi. Et il y avait David Luiz (parti à Chelsea au mercato, ndlr). Mais Hulk est une vraie locomotive, avec Falcao, un vrai tueur.

Culture Sport : Tu nous as dit que la Selecçao avait besoin d'un vrai buteur. Une petite idée ?
Nicolas Vilas : Ah la bonne question ! On a sorti des noms ces dernières années mais aucun n'a confirmé... On a évoqué Bebé mais il joue peu et pas dans l'axe à Manchester United. Nélson Oliveira peut être. Paulo Bento le suit attentivement. Benfica l'a prêté à Paços cette saison mais aurait l'intention de le faire revenir la saison prochaine. Encore faudra-t-il qu'il joue... Si Cardozo est vendu...

Culture Sport : Joao Moutinho, capitaine emblématique du Sporting, qui est transféré à Porto, tu en penses quoi ?
Nicolas Vilas : C'est dire la crise que traverse le Sporting. Non seulement leur capitaine accepte de partir chez un rival mais en plus le club accepte de le vendre tant il est acculé par les dettes. En plus, le président l'avait traité de « pomme pourrie » à l'époque. Pour un club qui se veut classe et notable...

Culture Sport : Des questions un peu plus personnelles, maintenant. Peux-tu nous décrire ton parcours ?
Nicolas Vilas : J'ai la chance de bosser de ma passion mais c'est surtout un hasard. Pour moi, c'était quelque chose d'impossible à atteindre sans connaissances ni pistons. J'ai fait un pari avec un pote qui allait se lancer dans une école de journalisme. J'ai réussi les concours. Et puis j'ai bossé, j'y suis allé au culot, on m'a offert une chance et je l'ai saisie. J'ai un parcours assez atypique. Avant de faire une école de journalisme, j'ai vendu des chaussures chez Go Sport, bossé dans les champs avec mes parents...

Culture Sport : Une terrible question : plutôt FC Porto, SL Benfica ou Sporting CP ?
Nicolas Vilas : Tu veux qu'on me tue, c'est ça ? (rires) Je ne m'en suis jamais caché, ma famille est plutôt à tendance portiste. Mais personne n'est socio. Mon idole de gamin était du FC Porto : Rui Barros. Personnellement, j'aime beaucoup le club de ma ville : Gil Vicente (D2). Après, surtout quand on fait ce boulot, on s'éloigne de tout ça. On apprécie les hommes, pas les couleurs des maillots. Ce qui me botte c'est d'avoir un beau championnat, déjà parce que mon boulot c'est ça ! Je le dis sans démagogie : que le meilleur gagne ! On me taxe souvent de benfiquiste mais faut dire ce qui est, ils jouent bien les mecs !

Culture Sport : Pour terminer, un petit prono pour la double confrontation Benfica–PSG ?
Nicolas Vilas : Je pense que Benfica va passer, je les vois bien gagner au Parc, où ils seront à domicile ! (rires)

Culture Sport remercie Nicolas Vilas pour sa gentilesse et sa disponibilité. Et conseille à tous les fans de foot d'aller faire un tour sur le Blogolo !

Propos recueillis et article réalisé par Etienne Escuer l Images : Facebook officiel de Nicolas Vilas / Ma Chaine Sport / Blogolo

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