Champion de Bretagne de poursuite par équipe, vice-champion de Bretagne de l'Américaine avec Gwenaël Simon, meilleur grimpeur à Plurien, 15ème de la Penn Ar Bed Junior, meilleur grimpeur sur La Ronde du Maquis (épreuves fédérales juniors)...Telles sont les principales lignes du palmarès de Mathieu Pleven, un jeune coureur breton qui a débuté le cyclisme à l'âge de huit ans dans le petit club du coin, au Vélo Sport Trégueusien (près de Saint Brieuc). Aujourd'hui il a bien grandit et évolu depuis cette année en première catégorie, à Hennebont Cyclisme. Coup de projecteur sur celui qui "aime surtout lire les articles qui relatent le passé des grands champions"!
Culture Sport : Depuis juniors tu as énormément progressé, en allant décrocher de nombreuses places sur des courses fédérales juniors.. As-tu réorganisé tes entrainements? T'attendais-tu à une progression aussi rapide?
Mathieu Pleven : Il est vrai qu'étant petit je n'avais pas un gros palmarès, pour ne pas dire rien du tout. J'étais un coureur moyen qui se contentait généralement de suivre et qui avait un peu peur en peloton.
Arrivé en junior j'ai commencé à suivre les plans d'entrainements de Jean-Michel Garel, (alors entraineurs des jeunes coureurs et qui prendra par la suite la direction du Vélo Sport Trégueusien).On se fixait des objectifs sur certaines belles courses et je m'entrainais en fonction du calendrier des épreuves. Je voulais y arriver et je m'entrainais dur pour y arriver mais je pensais qu'il m'aurais fallu plus de temps avant de faire de bons résultats donc les plans d'entrainements de Jean-Michel et des encadrants du VST, m'ont beaucoup apportés.
CS : Tu as quitté le Vélo Sport Trégueusin l'année dernière.Combien de temps as-tu passé au VST? Quels ont été tes moments marquant avec ce club?
MP : J'ai passé 9 ans dans les rangs du VST. J'ai donc connu beaucoup de choses et beaucoup de personnes. Les meilleurs moments c'était lors des stages où l'on rigolait, les repas et la présentation de l'équipe restent aussi de très bon moments, il y avait toujours une très bonne ambiance. Les déplacements avec le club reste de bons souvenirs on était tous ensemble pour faire du vélo mais toujours en s'amusant, on ne se prenait pas la tête. Il y a beaucoup de gens qui m'ont marqué au VST déjà les coureurs avec qui j'ai passé énormément de temps et de bons moments mais aussi grâce à qui j'ai su progresser car ce n'est pas dans tous les clubs que l'on a la chance de s'entraîner avec un champion du monde (ndlr Kévin Guillot) et plusieurs champions et championnes de France.(ndlr Judicaël Le Champion; Typhenn Garel)
En junior j'ai eu la chance de faire la connaissance de Steven Martin, qui était alors un jeune coureur qui s'est très vite attaqué à entraîner et diriger les juniors du club. Steven était très souvent là pour rouler avec nous mais ce qui me plaisais beaucoup chez lui, c'était son côté à toujours vouloir faire bouger les choses, amener plus de moyens aux coureurs et puis il était toujours disponible pour conduire la voiture sur les courses donc les déplacements avec le club se passaient toujours dans la bonne humeur et la rigolade. C'était vraiment une bonne époque le VST. On était une bande de copain et on aimait rouler ensemble. Le fait de se sentir à l'aise dans un club et d'être soutenu, conseillé et dirigé par des passionnés, fait qu'au final le résultat est plutôt bon et mon ascension est dû aussi à tout ça. A mes parents biensûr qui m'ont toujours soutenu et qui ont tout fait pour que je prenne du plaisir avec les copains et que je continue à mépanouir dans ma passion.
CS : Depuis quelques saisons nous t'avons beaucoup vu au avant poste alors y a t-il une échappée qui t'a marquée plus particulièrement?
MP : L'échappée qui m'a le plus marquée reste celle du tour du Pays Pourleth à Plouerdut (ndlr épreuve fédéral juniors) en junior 2. Je me suis glissé dans les coups dès le début de l'épreuve j'ai vu que l'on était plus d'une dizaine, on s'est mis à rouler et on a très vite creusé l'écart sur le peloton. Au bout d'une dizaine de kilomètre, je venais de franchir la ligne des points chauds en premier. Alors je me suis dis, maintenant tu n'a plus qu'à faire les autres et c'est ce que j'ai fait. On s'est fait reprendre à quatres tours de l'arrivée on avait fait à peu près quatre vingt dix kilomètres d'échappée.Je me suis accrocher dans le final pour terminer. J'étais très heureux de ce titre de meilleur animateur. En partant de la maison le matin j'avais dit à ma mère, "On ne sera pas de bonheur à rentrer ce soir, parce que je compte bien être sur le podium"! (rires)
Je garde aussi un très bon souvenir de mon échappée à Saint-Marcel sur la ronde du Maquis où je fais meilleur grimpeur. On avait fait 60 bornes devant à deux. Enfin c'est vrai que j'ai fait quelques belles échappées et toutes restes vraiment très marquantes pour moi.
CS : Depuis cette année tu cours sous les couleurs d'Hennebont Cyclisme, le club de David Chopin leader de cette équipe. Ne ressent-tu pas une certaine frustation à l'idée de courir pour un leader et non pour toi?
MP : Il n'y a pas vraiment de leader sur les courses, chacun fait sa course mais on donne des coups de main de temps en temps. Comme je suis moins rapide au sprint que certains de mes coéquipiers et bien j'essais de les emmener au maximum et dans les meilleurs conditions possibles. Quand il faut rouler pour ramener le peloton si on a personne à l'avant et bien chacun donne un petit coup de main et au final, ça fait plaisir de voir que notre travail à payé. Mais de toutes façons David est tellement fort et à tellement d'expérience à ce niveau, qu'il arrive à se débrouiller tout seul.
CS : Comme précisé précédemment, tu portes depuis le début de la saison les couleurs d'Hennebont Cyclisme. Quelles sont les changements par rapports à la saison passée, où tu étais au VST?
MP : Hennebont Cyclisme est une structure qui évolue cette saison en DN3, c'est un niveau qui est complètement nouveau pour moi alors forcément beaucoup de choses on changées par rapport à l'année dernière. Hennebont me permet de faire de belles courses dans de bonnes conditions car tout est mis en oeuvres pour que les gars se sentent bien et soient en pleine forme. Ce qui change aussi, c'est le fait de courir avec plus de coéquipiers et à Hennebont ce sont tous des gars super sympas qui me donnent des conseils, qui m'aident, qui m'encouragent. Les relations sont très bonnes avec les coureurs et aussi avec le staff, que ce soit avec Cédric le président ou avec Jo le directeur sportif. Tous sont là pour nous aider, nous former, nous accompagner et ça fait plaisir.
CS : Tu as décroché ton bac l'année dernière. Comment arrives-tu à t'organiser avec tes entraînements?
MP : J'ai décrocher mon Bac Economique et social l'année dernière. Puis je me suis tourné vers la fac et l'université de Rennes 2 mais sur l'antenne de St Brieuc. Je suis actuellement en première année de licence en Sciences et Tecniques des Activités Physiques et Sportives. J'ai déjà passé mes partiels et je suis dans l'attente de mes résultats. Avec le nombre d'heure de la fac qui est de l'ordre de 20heures, cela me laisse largement le temps de m'entraîner et puis en STAPS nous avons entre 6 et 7 heures de sport par semaine ce qui nous permet d'entretenir notre condition physique.
CS : As-tu des routes d'entraînement que tu apprécies plus particulièrement? Pour toi c'est quoi une " longue sortie" ?
MP : Pour moi une longue sortie c'est une sortie qui fait plus de 4 heures, soit un peu plus de 120 kilomètres. J'aime bien aller sur le Légué puis longer la côte voir la mer mais j'aime aussi les routes qui s'enfoncent plus dans les terres et les routes des Monts d'Arrée. J'aime bien découvrir des petites routes où l'on croise qu'une voiture toutes les heures ou alors des fois des routes qui ressemblent plus à des "ribines"! (rires) J'aime particulièrement les sorties avec Johan Le Bon (ndlr* Champion du Monde junior et actuel professionnel chez Bretagne Shuller) car on prend des toutes petites routes que je ne connais pas et on passe dans les cours des fermes entre les vaches et les juments, c'est vraiment super sympas! Enfin il faut faire attention car certaines fois les juments courent devant nous mais ça change des voitures, qui passent leurs temps à nous klaxonner et à nous gueuler dessus! (rires)
CS : Parlons de diététique. Accordes-tu une importance particulière à ce que tu mange pendant la saison, ou pas du tout? T'offres-tu de petits extra de temps en temps?
MP : Je n'ai pas encore atteind mon poids de forme donc biensûr que je fais attention à ce que je mange. J'ai éliminé de mon alimentation tout ce qui est trop riches, trop sucré. Les sauces, le fromage, le pain et les desserts. Ma mère fait extrêmement bien la cuisine, il y a toujours de quoi manger. Les desserts il y en a toujours à la maison en plus ils sont exellents mais je me raisonne à ne pas en manger ou alors un petit bout de temps en temps, ça fait pas de mal non plus!
Je mange de tout, je raffole de pattes, ça tombe plutôt bien pour un cycliste, non? (rires) J'aime bien les quiches préparées par ma maman, elles sont vraiment excellentes, mais j'aime bien aussi la viande. Je suis un peu moins friant de poisson mais j'en mange quand même minimum une fois par semaine. J'ai un faible pour les plats breton même si ce n'est pas ce qui'il y a de plus diététique!
CS : Quelles sont tes objectifs pour la saison prochaine ?
MP : Je n'ai pas d'objectifs clairement définis étant donné que c'est ma première année à ce niveau. Mais je suis là pour apprendre, alors je prends des conseils au près des coureurs et des directeurs sportifs. J'apprends sur chaques courses et je me découvre un peu plus à chaque fois. Mes objectifs pour le moment c'est de prendre du plaisir sur le vélo, de progresser, faire de belles courses avec le club et remonter dans les classements pour aller chercher des podiums et puis un peu plus tard des victoires.
CS : Justement zéro c'est ton nombre de victoire sur route. Alors quand penses-tu ouvrir le compteur?
MP : Oui c'est vrai que sur route je n'ai malheureusement aucune victoire et ce au grand désespoir de mes parents, de mes amis et de moi-même, biensûr. Donc j'espère gagner assez vite. Maintenant la forme commence à bien revenir mais ça ne va pas être évidant de gagner parce que je vais beaucoup courir avec les premières catégories, mais bon quand on prend le départ d'une course c'est pour gagner, non?
Merci beaucoup à Mathieu Pleven pour sa disponibilité et sa sympathie.
Article réalisé et propos recueillis par Pauline Buguellou l Images AFP/ sportbreizh.com