
C’est désormais certain. L’unique Grand Chelem Français se jouera encore, et pendant de longues décennies, Porte d’Auteuil. C’est un soulagement pour certains, une déception pour d’autres. Les habitués et les conservateurs doivent être heureux du dénouement final contrairement aux personnes qui aiment l’innovation et le voyage. Gros coup dur pour les trois candidatures qui étaient en course avec Paris.
Gonesse, out direct, dès le premier tour, n’a pas convaincu les membres de l’Assemblée Générale de la Fédération Françaisede tennis (FFT). Versailles a été sorti au second tour malgré un très beau dossier. L’ultime adversaire, Marne-la-Vallée, lieu de résidence du couple Disney, Mickey et Minnie, n’a pas pu rivaliser avec le dessein Parisien (30% contre soixante-dix). La veille lors d’un « tour de chauffe », Paris avait amassé trente voix, Marne-la-Vallée et Versailles six unités et Gonesse un vote. Pas de grande surprise donc aujourd’hui, jour du verdict. Au final on pourra dire tout ça, pour ça !
Actuellement le stade Roland-Garros a une superficie de 8,5 hectares. Avec des travaux de rénovation (toit rétractable sur le Philippe Chatrier) et d’agrandissement (avec un nouveau court dans les serres), elle passera à 13,5 (aux alentours de la saison 2015) contre trente-cinq environ pour les trois autres rivaux. Le projet de la capitale doit coûter deux fois moins cher que les autres candidatures. Le budget est de deux cent cinquante millions. Le bail de la Fédé a été prolongé pour les quatre vingt dix-neuf ans à venir.
Quelques réactions
Jean Gachassin, Président de la Fédération Française : " Nous avons lancé il y a plus de deux ans ce processus. C'était un projet ambitieux, prestigieux. Tout le monde a répondu à nos attentes. Ce fut un choix passionnant mais très très difficile. Parce qu'il engage le tournoi de Roland-Garros mais aussi la FFT et l'ensemble du tennis français pour les 25 prochaines années... Je remercie les quatre équipes pour leur travail. Avec plus de 70%, les élus ont choisi la Ville de Paris. Un choix hautement stratégique, à l'encontre du gigantisme à la mode. Ce sera un projet unique, résolument tourné vers l'avenir, respectueux de notre histoire. Je félicite tous les acteurs de ce projet et particulièrement Bertrand Delanoë. Roland-Garros a un rayonnement unique parce qu'il est à Paris. Je ne peux que vibrer à l'idée de ce Roland-Garros, avec un central ultra-moderne, et qui permettra des sessions de soirée. C'est un nouveau stade de Roland-Garros qui va être en place. Ce sera le plus beau stade des quatre Grand Chelem. J'étais attiré par Versailles. Les sponsors auraient accepté. Puis le projet parisien s'est embelli."
Gilbert Ysern, Directeur Général de la Fédération Française : "Nous voulons cultiver notre singularité. C'est un coix courageux. Il y a eu des moments où la délocalisation était plutôt dans nos têtes. Beaucouup dans le monde sont soulagés par notre choix. Le court Suzanne-Lenglen n'aura pas de toit dans un futur immédiat. Nous avons distinguer l'essentiel de l'accessoire. Nos besoins étaient d'une vingtaine d'hectares. Les hectares supplémentaires que nous aurions pu avoir ailleurs ne l'étaient pas. L'essentiel, c'était l'avenir du tournoi."
Bertrand Delanoë, maire de Paris : "Je suis réjoui. Le site de Roland-Garros pourra se développer pour conserver son rang de Tournoi du Grand Chelem. La fidélité, l'histoire, le prestige, la FFT a privilégié à 70% la fidélité à l'histoire de ce tournoi mais aussi la conviction que rester dans Paris, dans le cadre prestigieux de la porte d'Auteuil, constitue un atout majeur dans la compétition à laquelle se livrent les grands tournois de tennis internationaux. Dès 2015 Roland-Garros devrait bénéficier de 60 % d'espaces en plus pour mieux accueillir le public, les joueurs, les médias et les sponsors, notamment grâce à un nouveau court de tennis de 5 000 places dans le Jardin des serres d'Auteuil. La Ville s'engage dès aujourd'hui, de manière déterminée, et avec la plus grande sécurité juridique, dans la mise en oeuvre de ce projet massivement approuvé par le Conseil de Paris en décembre dernier."
Amélie Mauresmo, ancienne numéro un mondiale : "Je l'avais dit avant la décision, je pensais qu'il fallait bouger. Je pense qu'il y a pas mal de politique derrière ce choix. Les côtés tennistique ou fluidité du public n'ont peut-être pas primé. Mais je ne connais pas réellement le détail des dossiers. Pour être ambitieux, je pense qu'il faut de la place et j'ai l'impression qu'on aura du mal à repousser les murs même si on va gagner de la place."
Les résultats
Premier tour : Paris (54,84%), Marne-la-Vallée (25,07%), Versailles (16,82%) et Gonesse (3,37%) - Gonesse éliminé.
Deuxième tour : Paris (64,19%), Marne-la-Vallée (21,34%) et Versailles (14,47%) - Versailles éliminé.
Troisième tour : Paris (70,13%), Marne-la-Vallée (29,87%) – Paris vainqueur.
Article réalisé par Nicolas Gréno l Images : AFP/Candidature de Paris