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Tennis - Monte Carlo - Bilan

Publié par Gwendal Le Priellec sur 17 Avril 2011, 17:21pm

Catégories : #TENNIS

 

            Ce dimanche 17 avril se clôture le prestigieux tournoi de Monte Carlo, tournoi de catégorie Masters 1000, premier du genre sur terre battue. Malgré quelques absences (Djokovic et Soderling entre autres) dues à l’organisation spécifique du tournoi (c’est le seul Masters 1000 où les meilleurs joueurs du circuit n’ont pas l’obligation de s’inscrire et donc de participer), la semaine n’en fut pas moins passionnante et haletante.

 

monte-carlo-rolex-masters-tennis-logo

 

Enjeu de la semaine :

            Monte Carlo est ainsi le premier tournoi sur ocre après 3 mois passés sur dur. La transition n’est pas simple, c’est pourquoi les surprises manquent rarement dans cette période d’acclimatation à une surface beaucoup plus rapide, glissante et exigeante. Bien évidemment, l’enjeu principal de cette semaine monégasque est de voir si Rafael Nadal, numéro 1 mondial et véritable « prince » de la terre, parvient à conserver son titre ici, lui qui reste sur 6 succès consécutifs en Principauté ! Un 7ème titre d’affilée serait tout simplement un record dans l’histoire du tennis moderne. Il n’a connu qu’une défaite ici, en 2003, face à Guillermo Coria, mais il n’avait pas encore 17 ans à l’époque. Il reste ainsi, avant le tournoi, sur 32 victoires consécutives, et n’a perdu qu’un set depuis l’édition 2007 du tournoi. De quoi affoler tous ses adversaires…

            Autre enjeu de taille, une préparation directe pour Roland Garros. En effet, des différents tournois de préparation, Monte Carlo est celui qui, par sa terre battue et ses conditions de jeu, se rapproche le plus du Grand Chelem Porte d’Auteuil. Les joueurs réalisant de bonnes opérations sur les terres monégasques se retrouvent fréquemment en bonne posture à Paris. Il faut donc éviter de se rater d’entrée.

 

masters-monte-carlo11

 

Qui pour contrer Nadal ?

            Les joueurs du circuit le savent bien, affronter Nadal sur terre et sur SA terre monégasque est très loin d’être simple, voir quasiment mission impossible. Qui peut donc faire douter l’épouvantail du circuit ? Les espagnols sont ici les premiers cités, étant à l’instar de leur leader ibère, spécialistes et ô combien réguliers sur terre. De plus, il n’est jamais évident de jouer contre des compatriotes, amis qui plus est. Citons à titre d’exemple Verdasco, finaliste malheureux l’an passé, Ferrer, toujours très à l’aise sur ocre, Almagro ou Robredo. Melzer est également un client potentiel, en raison de sa bonne dernière saison sur terre l’an passé (demi-finaliste à Roland Garros) notamment. C’est une surface sur laquelle il est plus efficace, plus puissant, et où il trouve très vite ses repères. La tâche semble plus délicate pour Federer, souvent en retrait face à Nadal sur terre.

            A noter l’absence de Djokovic, écrasant de supériorité depuis le début de saison, qui aurait pu inquiéter grandement le patron du circuit.

 

 

Têtes de série :

1.       Nadal

2.       Federer

3.       Murray

4.       Ferrer

5.       Berdych

6.       Verdasco

7.       Melzer

8.       Monfils

9.       Almagro

10.   Youzhny

11.   Troicki

12.   Tsonga

13.   Gasquet

14.   Dolgopolov

15.   Cilic

16.   Simon

 

            4 français se retrouvent donc têtes de série. Ils sont malheureusement tous dans la moitié de tableau la plus relevée, celle de Nadal. Néanmoins, Gasquet et Simon sont en pleine progression actuellement et peuvent espérer montrer de belles choses. Tsonga est de mieux en mieux alors que Monfils est en phase de reprise, enfin de retour après plusieurs mois d’absence suite à une blessure au poignet. Llodra, Chardy, Millot (Q) et Benneteau (Q) sont également dans le tableau principal.

Hormis ces têtes de série, quelques joueurs seront donc également à surveiller :

-     Ljubicic : très en forme ces dernières semaines, capable de faire tomber les tous meilleurs sur un match. Il a déjà atteint le dernier carré à Roland Garros (2006).

-     Raonic : véritable révélation de ce début de saison (il a déjà gagné 122 places au classement cette année), Monte Carlo est son premier tournoi sur terre. Un véritable apprentissage grandeur nature. A voir si ce jeune canadien va continuer à nous surprendre.

-     Gulbis : quart de finaliste de Roland Garros il y a de cela 3 saisons, il est capable du meilleur comme du pire sur terre.

 

 

Les premiers tours

            Transition oblige, les surprises sont au rendez vous. Un premier tour difficile à négocier pour certains, notamment pour Youzhny (n°10) et Dolgopolov (n°14), sortis d’entrée.    Sur ses 8 représentants dans le tableau, seul Monfils était d’ores et déjà qualifié d’office pour le tour suivant, bénéficiant du statut de tête de série. Pour les 7 autres, la partie fut moins aisée. Aux belles qualifications de Tsonga, Gasquet et Simon se succédèrent les éliminations de Benneteau, Millot, Chardy (face au redoutable serveur Ljubicic) et Llodra (face à Raonic).

            Le 2ème tour réservait encore quelques surprises de taille. Du côté des 5 premières têtes de série, c’est une véritable promenade de santé car ni Nadal,  ni Federer, ni Murray, ni Ferrer, ni Berdych ne perdent le moindre set. En revanche, pour le finaliste de l’édition précédente,  Verdasco, actuellement 8ème mondial, c’est une véritable désillusion. Défait par son compatriote Robredo, l’espagnol voit donc toutes ses chances de victoires s’envoler, tout en compromettant son début de saison sur terre. C’est en revanche une très bonne perf pour Robredo, auteur d’un début de saison plus que réussi (18 victoires en 24 matchs et déjà un titre sur terre battue à Santiago).

            Du côté tricolore, le bilan est plus que positif pour ce 2ème tour, avec 3 victoires pour 1 défaite. Opposés respectivement à 3 espagnols (Gimeno-Traver, Garcia-Lopez et Montanes), Monfils (pour un retour gagnant), Gasquet et Simon se sont tous 3 facilement qualifiés pour le tour suivant par 3 victoires en 2 sets. Tsonga, pourtant dominateur dans son match, s’incline face à l’ancien numéro 3 mondial Ljubicic, piégé par le faux rythme imposé par son adversaire et par des erreurs de concentration récalcitrantes.

 

 

Des 8ème noires pour les bleus

            Au stade des 8ème de finale, 3 français sont donc encore en lice, ce qui est, au vu des précédents résultats tricolores sur terre, une bonne performance. Malheureusement, l’euphorie va être de courte durée. De très courte durée même. Richard Gasquet, pourtant auteur d’un match très correct, ne peut rien face au rouleau compresseur qu’est Nadal. Sans démériter et tentant beaucoup (il réussira notamment à breaker l’espagnol dans le 2nd set), il s’inclinera logiquement 6-2, 6-4 , laissant le « Taureau de Manacor » remporter son 34ème succès monégasque d’affilée. Malgré la défaite, c’est un résultat de bonne augure en vu des prochains mois, Gasquet ayant largement justifié sa position au classement mondial avec une jeu très incisif et porté vers l’avant.

            Pour Gilles Simon, la tâche est tout aussi compliquée, opposée au britannique Andy Murray. Très indécis, le match va néanmoins connaître un tournant au 1er set, Simon se foulant la cheville. Dans le dur tout au long du match, il ne pourra jamais lutter à 100% pour la victoire, malgré une belle abnégation et un beau combat proposé.

            Après 2 défaites que l’on pourrait qualifier d’attendues au vu du classement des joueurs (même si elles n’ont pas été simples à se dessiner), Monfils chute également. Une défaite en revanche plutôt inattendue, puisque face à Gil, un portugais issu des qualifications. Au lendemain de son retour à la compétition après deux mois de blessure, Monfils n’avait pas l’énergie nécessaire pour s’imposer, ni la confiance.

            Dans les autres rencontres, à noter la très bonne performance de Ljubicic, tombeur de Berdych (n°5). Dans le bas du tableau, 1 espagnol sur 3 se hisse en quarts de finale : Ferrer. Robredo et Almagro sont respectivement défaits par Troicki et Melzer. Victoire également de Federer, auteur d’un très bon match, face au jeune Cilic.

 

 

Nadal Murray Ferrer OK, Federer au tapis

            Nadal, Federer, Murray et Ferrer sont donc toujours présent au stade des quarts de finale de la compétition. Le premier ne va avoir aucun mal à se défaire de Ljubicic, pourtant très en jambes, mais la force de l’espagnol est dans ce match sans égal. Le britannique va très facilement disposer de Gil, réalisant enfin une prestation correcte dans un tournoi, lui qui restait sur 3 défaites consécutives avant Monaco. Ferrer na va faire aucun cadeau à Troicki, se qualifiant en 2 sets.

            Mais les 4 premières têtes de série ne se retrouveront pas toutes dans le dernier carré. Opposé à Melzer, un très bon client sur ocre qui réalise un grand match, Federer va passer à côté et s’incliner logiquement 6-4, 6-4. Federer, qui n’avait jamais été battu par Melzer jusqu’alors (4 victoires en 4 confrontations), n’a pu trouver son rythme dans cette partie, hésitant notamment entre une stratégie offensive et défensive. Une déception pour le Suisse, qui avait jusqu’ici réalisé de bons matchs et qui semblait monter en puissance au fil des matchs.

·          Nadal (n°1) bat Ljubicic : 6-1, 6-3

·          Murray (n°3) bat Gil (Q) : 6-2, 6-1

·          Ferrer (n°4) bat Troicki (n°11) : 6-3, 6-3

·          Melzer (n°7) bat Federer (n°2) : 6-4, 6-4

 

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Des demis magistrales

            Ferrer va donc se retrouvé opposé à l’autrichien Melzer pour sa demi finale. Assumant parfaitement son statut de numéro 6 mondial et de « terrien », Ferrer va faire exploser son adversaire, le laissant sans solutions. Avec un mental d’acier, une couverture du terrain digne de Nadal, le maître du genre, il use Melzer au fil des minutes et se qualifie pour sa 1ère finale à Monte Carlo, perpétuant ainsi la « tradition » espagnole à Monaco (il y a eu un Ibérique en finale lors des dix dernières éditions à l'exception de 2004).

            Mais le combat suprême a lieu lors de la seconde opposition, mettant aux prises Nadal à Murray. Le combat fut magnifique, digne des plus grands matchs sur terre. La durée du match, 2h58, résume à elle seule la passe d’armes.  Après un combat spectaculaire, Nadal domine Murray sur le score de 6-4, 2-6, 6-1, laissant exploser le central monégasque. Mais Murray n’était pas loin. Prendre un set à Nadal sur terre battue est un évènement pour le Britannique (et pour n’importe quel autre joueur d’ailleurs), mais gagner contre lui relevait tout bonnement de l’exploit. Chaque point est un combat, et il faut se battre sur chacun de ces points pour espérer faire douter l’espagnol, qui donne l’impression de ne jamais souffler physiquement. L’exemple de ce combat sans répit est le 2ème set.  A 6-4, 1-2, Murray sauve 5 balles de break et remporte son service …. après 8 égalités et 19 minutes de jeu. Il enchaîne ensuite avec un double break, remporté au bout de 10 minutes d’efforts. Le temps d’un set pour le commun des joueurs est le temps de 2 jeux pour ces 2 champions ! Au bout de 2 heures de jeu (la durée moyenne d’un match en 3 sets), le score n’est que de 6-4, 1-3. L’intensité est donc bel et bien au rendez vous. Perdant 1 set pour la 2nde fois depuis 2007, Nadal va accélérer au début du 3ème set, au moment au Murray commence à décliner physiquement. Espérer vaincre Nadal sur terre est un combat de tous les instants. Et au bout de 2h30, Murray n’en peut plus. Sur une 47ème faute directe, il offre la possibilité à Nadal de remporter un 7ème sacre consécutif au terme d’un match simplement grandiose.

·          Nadal (n°1) bat Murray (n°3) : 6-4, 2-6, 6-1.

·          Ferrer (n°4) bat Melzer (n°7) : 6-3, 6-2.

 

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            La finale sur le rocher s’annonce donc indécise, même si Nadal part logiquement dans la peau du favori. Il bénéficie néanmoins d’un manque de récupération dû à son match épique de la veille. Mais cela ne l’inquiète pas outre mesure.

            Le premier set entre les 2 hommes, qui se connaissent par cœur, est un copié-collé du match opposant Nadal à Murray la veille : engagement sans limite de la part des 2 joueurs, coups phénoménaux, échanges qui n’en finissent plus de durer… le tout sous une chaleur écrasante. La preuve en est, après 1 heure de jeu, le score n’est que de 4-3, avec pas moins de 4 breaks au compteur.

            Mais la force de Nadal est aussi de disposer d’un ascendant psychologique sur son adversaire. Ferrer n’a en effet battu Nadal qu’une fois sur terre… en 2004. Le Nadal d’aujourd’hui est beaucoup plus aiguisé, et tout en puissance, par le biais de claques de coup droit monstrueuses et d’un lift toujours aussi dévastateur, dispose de son adversaire sur le score de 6-4, 7-5. Le mano a mano fut impressionnant, Ferrer refusant jusqu’au bout de s’avouer vaincu et Nadal ne parvenant à tuer le match (Nadal menait 4-2 dans le 2ème set avant de se faire breaker par un Ferrer qui semblait alors en deca). L’abnégation des 2 joueurs est le symbole fort de cette rencontre. Usé physiquement, Ferrer n’a pu, à l’instar de nombreux joueurs, tenir la cadence infernale du Majorquin. Néanmoins c’est l’un des (très) rares joueurs qui ait posé des problèmes au jeu de Nadal sur terre battue et qui ait réussi à s’accrocher au score. Belle performance donc de Ferrer, malgré la défaite.

·          Nadal (n°1) bat Ferrer (n°4) : 6-4, 7-5

 

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Stat de la semaine 

            Rafael Nadal, à seulement 24 ans, remporte son 44ème titre à Monte Carlo, son 30ème sur terre battue, devenant ainsi le 3ème joueur de l’histoire à réaliser une telle performance. Remportant son 37ème match consécutif à Monte Carlo et donc un 7ème titre d’affilée, Nadal est plus que jamais chez lui, sur le Rocher, où cette terre lui réussit tant. Le Majorquin y grave son histoire et l’histoire du tennis tout entier. Nadal est au 7ème ciel !

 

 

Enseignements de la semaine 

-     Murray est de retour. Inquiétant depuis quelques mois (éliminé d’entrée à Rotterdam, Indian Wells et Miami), Murray a retrouvé toute l’étendue de son tennis, lui qui n’est pourtant pas très à l’aise sur terre d’habitude. De bonne augure pour le Britannique.

-     Nadal toujours plus haut : avec ce titre, il ne perd aucun point au classement mondial et montre bien qui est le patron en ce début de saison sur terre. Il envoie donc un message fort à ses adversaires car même en ne jouant pas son meilleur tennis, il finit irrémédiablement par s’imposer.

-     Ferrer, avec sa 1ère finale à Monaco, ne pouvait espérer mieux commencer sa saison sur terre. Lui qui n’a jamais franchi les quarts à Roland Garros, peut donc espérer franchir un palier cette année s’il continue ainsi. Sa finale de haute lutte peut lui faire espérer accrocher un jour Nadal à son tableau de chasse, même si la marche est encore très haute.

-     Pour sa première participation à un tournoi sur terre (un Masters 100 qui plus est), Raonic n’a pas déçu. Se débarrassant de Llodra et de Gulbis, il n’a rien pu faire face à Ferrer. Son baptême du feu est donc réussi. Il faut maintenant voir comment il se comporte sur les prochains tournois.

-     Federer encore trop court. Barré par Djokovic et Nadal cette saison, il pouvait cette semaine profiter de l’absence du Serbe pour ne retrouver Nadal qu’en finale. Mais le Suisse a encore flanché, cette fois ci face à Melzer en quarts de finale. Inquiétant à 2 mois de Roland Garros, mais pas dramatique. Le suisse a néanmoins montré de belles choses cette semaines, et il semble plus pêcher au niveau du mental que du physique.  

 

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Article réalisé par Gwendal Le Priellec |Images : AFP, L'Equipe

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