Rennes a bien changé

Publié par Gwendal Le Priellec sur 9 Octobre 2011, 15:16pm

Catégories : #Ligue 1

Trêve internationale oblige, le championnat de France de Ligue 1 est à l’arrêt. L’occasion pour Culture Sport de faire le point sur un club qui, ces dernières semaines, en a surpris plus d’un, à savoir le Stade Rennais. Septièmes au classement après un quart du championnat effectué, le club, qui joue l’Europa League jusqu’en décembre minimum, affiche cette année un visage qu’on ne lui connaissait pas jusqu’alors. Retour sur un début breton en fanfare avec ses joies mais aussi ses frustrations.

Nouveau visage pour le Stade Rennais

Un bilan comptable correct

Après neuf matchs disputés en championnat, les Rennais se classent septièmes, avec 15 points au compteur. Un bilan plutôt moyen pour un club qui vise l’Europe en fin de saison. Mais il reste encore du temps, beaucoup de temps. Avec quatre victoires, pour trois nuls et deux défaites, l’équipe coachée par Frédéric Antonetti pouvait en effet prétendre à mieux, même si la seconde place n’est à l’heure actuelle qu’à deux petits points. Une victoire d’entrée à Dijon, avec la manière (cinq buts marqués) avait lancé l’équipe sur de bons rails. La victoire décrochée à Marseille est également révélatrice de la solidité de la formation bretonne sur le plan mental. La large victoire (6-2) à Sochaux est également l’une des grosses satisfactions de ce début de saison prolifique. Convaincante, l’équipe le fut également lors de ses premiers tours de chauffe de la saison, face au Paris Saint Germain notamment où le point du match nul fut accroché. Plus décevante, la formation rouge et noire le fut à quelques reprises, le voyage à Montpellier étant certainement la déroute phare de la saison (0-4). Avec plusieurs nuls rageurs au compteur et deux défaites logiques, le Stade Rennais version 2011/2012 s’est donc positionné d’entrée en haut du classement, malgré quelques déceptions. Parti pour durer ?

En Europa League, le bilan comptable est beaucoup moins bon, un point seulement étant à mettre à l’actif de Rennes. Un petit point glané contre l’Atletico de Madrid, au terme d’un match pourtant maîtrisé et dominé. Au terme de deux prestations convaincantes, les Rouge et Noir auraient mérité de repartir avec plus de points, mais le sport en a voulu ainsi. Un bien maigre point pour avoir dominé (avant de s’effondrer à 10 contre 11) l’Udinese et l’Atletico de Madrid, cela reste peu. C’est la grande difficulté de ce début de saison pour Rennes, à savoir de jongler entre le Championnat et l’Europe, en attendant les coupes. Mais plus qu’au niveau comptable, c’est par le jeu et sur le terrain que le Stade Rennais a cette année innové et séduit.

A noter également que la solidité à domicile n’est plus ce qu’elle était. Avec des points laissés trop facilement à domicile (nuls contre Nancy et Saint-Etienne entre autres), Rennes n’est pas imprenable chez soi. Même s’ils n’ont pas connu la défaite à domicile, les Rouges et Noir ne s’y sont imposés qu’à une reprise, pour trois autres résultats nuls. En revanche, la formation bretonne évolue à l’extérieur comme elle évolue à domicile, c'est-à-dire très offensivement. Et c’est donc à juste titre que Rennes occupe la première position du classement à l’extérieur. L’attaque y est également plus prolifique, car 12 des 18 buts bretons ont été inscrits hors de leurs bases. Il ne leur reste plus désormais qu’à obtenir pareil rendement à la maison.

Le Stade Rennais cette année, c’est :

· 15 matchs disputés (9 en Ligue 1, 6 en Europa League)

· 7eme en Championnat avec 15 points : meilleure attaque avec 18 buts, seizième défense avec 14 buts. Premier à l’extérieur, onzième à domicile. Troisième au classement du fair-play (22 cartons jaunes, aucun carton rouge). Montaño meilleur buteur (4 buts), Féret meilleur passeur (3 passes décisives).

· 3eme en Europa League avec 1 point

· 21 joueurs utilisés

De l’arrière à l’avant

Un recrutement ingénieux et en nombre, afin d’étoffer un groupe trop réduit par le passé, une place importante laissée aux jeunes, un meilleur couplage entre jeunesse et expérience, le Stade Rennais, à l’orée de cette nouvelle saison, a bien changé.

De l’avant à l’arrière. L’an passé meilleure défense de l’Hexagone et treizième attaque, le Stade Rennais est actuellement la meilleure attaque, avec 18 buts compteur, mais la seizième défense, avec 14 buts encaissés. Une transformation radicale en l’espace de quelques mois seulement. Transformation étrange du point de vue de la défense, car l’arrière garde rennaise n’a pas cette année été modifiée. Mangane et Kana-Biyik, en attendant un éventuel retour d’Apam, ont été confirmés en défense centrale, tout comme Danzé dans son couloir droit fétiche. Seul Mavinga est arrivé pour suppléer Théophile Catherine sur le flanc gauche. Dans les cages, Costil a remplacé Douchez, parti au PSG, mais il l’a très rapidement fait oublier. Comment expliquer alors que la forteresse qui n’avait pris que 35 buts l’an passé en ait déjà concédé 14 au quart du championnat ? La ligne de défense est certes très jeune (un peu plus de 23 ans de moyenne d’âge cette année, parfois même à peine 20 ans lors de certaines rencontres) mais les blessures ont également eu leur rôle à jouer, l’effectif n’étant pas énormément fourni dans le domaine défensif. Ceci explique cela. Une jeunesse qui peut également expliquer une des difficultés récurrentes de la saison côté rennais, à savoir de ne pas pouvoir tenir le score. Un peu d’expérience en plus pour ce genre de situations ne serait pas de refus. La moyenne d’âge de l’équipe est en effet de 24 ans, une des plus basses de Ligue 1.

Transformation de bonne augure en revanche sur le front de l’attaque. Dire que Rennes n’avait marqué que 38 petits buts lors du dernier exercice… Bien peu au vu des 18 réalisations déjà inscrites. Il faut dire que l’effort a été mis sur le recrutement lors du mercato. Les Pitroipa, Hadji, Féret, ainsi que les jeunes pousses Diarra et Qasmi, ont ainsi rejoint les Montaño, Boukari, Brahimi et autres Kembo. De quoi faire saliver et faire plier de nombreuses défenses. Grâce à une profondeur de banc confortable, Frédéric Antonetti peut ainsi se permettre de faire tourner son bloc équipe, lors des matchs de Coupe d’Europe notamment, afin de faire souffler ses troupes, si les blessures le laissent bien évidemment tranquille.

Ainsi, le jeu rennais est, par rapport à l’an passé, beaucoup plus porté vers l’avant. Il est bien loin le temps où Rennes se contentait d’opérer en contres. Même s’ils restent très affutés dans le domaine, les Bretons prennent désormais l’initiative du jeu. Oubliées ainsi les critiques sur le manque de spectacle. Grâce à cette conquête du ballon, Rennes se porte nettement plus vers l’avant et marque ainsi beaucoup plus. Revers de la médaille, l’équipe est alors exposée à de plus nombreux contres, ce qui explique également le plus grand nombre de buts encaissés. Dans son 4-3-3 de base, les Rouges Noirs misent donc avant tout sur la puissance physique, force de la maison rennaise depuis bien des années, le jeu rapide vers l’avant, la profondeur et la vitesse.

Voici en revanche une chose qui n’a pas changé cette année Route de Lorient : les blessures. Déjà récurrentes l’an passé (quatre à cinq joueurs majeurs indisponibles fréquemment en moyenne), les blessures assombrissent à nouveau le tableau cette année. Le seul exemple du match de Lille lors de la 9eme journée est révélateur. L’équipe bretonne était alors privée de Mangane, Boukari, Brahimi, Apam, Boye et Dalmat, Mavinga et Théophile Catherine étant eux incertains. Une cascade de blessures qui peut vite s’avérer préoccupante, sur le terrain tout d’abord car l’équipe désirée ne peut être alignée (Mandjeck, milieu récupérateur a ainsi « bricolé » deux matchs en défense centrale par exemple), mais cela empêche également tout turn-over, ce qui est indispensable pour un club tel que Rennes qui joue sur différents tableaux et qui a donc besoin de faire souffler ses cadres.

Pitroipa, Hadji, Kembo : symboles d'une attaque rennaise en plein renouveau

Quel avenir ?

L’avenir Rennais s’écrit tout d’abord sur trois tableaux, la Coupe de la Ligue (Rennes se déplacera au Mans fin octobre) s’ajoutant à un calendrier déjà bien rempli par l’Europe et la Ligue 1. L’objectif prioritaire du club reste bien entendu le Championnat. Mais Rennes n’entend pas lâcher, loin de là, la compétition européenne, comme l’ont prouvé ses deux belles prestations jusqu’ici. Ne reste plus à espérer que les blessures ne seront alors pas trop handicapantes pour pouvoir jouer plus sereinement sur plusieurs tableaux. En décembre, Rennes sera alors fixé sur un éventuel avenir européen, avant de replonger dans une deuxième partie de championnat qui s’annonce difficile. En effet, avec la Coupe d’Afrique des Nations en janvier, Rennes verra de nombreux joueurs cadres quitter le navire pendant un peu plus d’un mois. Le championnat est long est difficile mais le Stade Rennais a cette année les moyens de ses ambitions, à savoir accrocher l’Europe et finir dans les cinq premiers. Bon vent à eux.

L'avenir rennais aura rendez-vous sous peu à Glasgow

Voici pour conclure une petite vidéo qui résume le bilan du Stade rennais en ce début de saison

Article réalisé par Gwendal Le Priellec | Images et vidéo : Site Officiel du Stade Rennais

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09/10/2011 18:41

Le jeu rennais est assez plaisant cette saison comparé aux années précédentes, ils accumulent de l'expérience en Coupe d'Europe, même si pour le moment les résultats ne sont pas là... mais en effet, la CAN risque de faire mal... espérons qu'ils pourront quand même jouer les premiers rôles

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