La montagne dans ce Tour de France 2011, c’est fini. Il ne reste plus que le contre-la-montre de ce samedi pour permettre aux coureurs bien classés de se jouer la victoire finale, un podium ou un top 10. A quelques heures de ce grand rendez-vous, retour sur les deux dernières étapes. Du panache, des attaques, du grand cyclisme comme on n’en avait pas vu depuis bien longtemps.
La cote des favoris : On n’y voit plus clair. Le classement général final commence à vraiment prendre forme. Ils sont encore trois à pouvoir espérer le sacre sur les Champs-Elysées. Le premier Andy Schleck, le maillot jaune. Parti à l’aventure à plus de 60 km du sommet du Galibier, le Luxembourgeois aura fait un numéro digne des plus grands. Prenant du temps dans le col de L’Izoard, résistant dans la plaine, le coureur de Leopard aura pris plus de deux minutes à tous ses adversaires. Il a, pour le moment, 53’’ d’avance sur son frère Fränk Schleck au général, le deuxième prétendant au maillot jaune final. Même si ces chances de remporter la Grande Boucle sont assez restreintes à cause d’un niveau très moyen dans le contre-la-montre, on n’est jamais à l’abri d’une surprise sur un parcours vallonné. Finalement c’est Cadel Evans qui se trouve, sans doute, dans la meilleure position. A 57’’ du cadet des frères Schleck, l’Australien est un très bon rouleur et peut rattraper son retard sur les 42,5 km du chrono tracé autour de Grenoble. Suspense garanti cet après-midi.
Les autres favoris ont craqué. Alberto Contador, malgré une superbe réaction vendredi, n’a pas pu reprendre le temps perdu sur le Galibier, tout comme Samuel Sanchez. Thomas Voeckler a, lui, flanché dans l’ascension vers l’Alpe d’Huez, sans doute à cause des gros efforts fournis en début d’étape derrière le duo Contador-Andy Schleck. Le coureur d’Europcar devrait finir quatrième. A moins qu’il ne sorte le chrono de sa vie, et que Fränk Schleck fléchisse, ce qui lui permettrait d’accrocher un podium mérité vu son excellent Tour. Voeckler aura fait vibrer la France, et ramener l’espoir de voir, enfin, un coureur tricolore remporter la Grande Boucle.
La victoire : L’Alpe d’Huez est une terre de grands champions. Cette année, c’est un jeune coureur qui aura éclaboussé l’ascension de son talent. Ce coureur s’est Pierre Rolland. Près de 25 ans après Bernard Hinault, un Français s’impose dans la station alpine. Un succès impensable. Personne ne pariait sur un succès du coureur d’Europcar ce vendredi. Seulement 24 ans, mais déjà tout d’un très grand. Pendant deux semaines, il s’est mis au service de son leader Thomas Voeckler. Cette fois, il a eu sa chance et il a su la saisir. Et de quelle manière ! Parti dès le pied du col, Rolland a vu Alberto Contador le reprendre puis le lâcher. Sans s’affoler, le Français est resté à distance respectable avant de recevoir le soutien de Samuel Sanchez. La jonction s’est opérée à deux bornes de la ligne. Le temps pour Pierre Rolland de distancer les deux grimpeurs reconnus, pour aller chercher la plus grande victoire de sa carrière. A présent il doit défendre son maillot blanc sur les 42,5 km du chrono autour de Grenoble. Ça promet pour la suite !
Le montagnard : Samuel Sanchez remporte le classement de la montagne du Tour 2011. Avec sa victoire à Luz-Ardiden, puis sa deuxième place à Super Beille, l’Espagnol avait engrangé de nombreux points. Dans les Alpes, il est arrivé avec un seul objectif, devenir le meilleur grimpeur de la Grande Boucle. Son numéro dans l’Alpe d’Huez lui aura permis de prendre, à nouveau, la seconde position sur la ligne. Lui assurant du même coup le gain du maillot à pois puisque Andy Schleck arrivait trop tard pour prendre des points et que Jelle Vanendert, leader du classement après les Pyrénées, a complétement explosé dans les Alpes. Depuis Perurena, en 1974, aucun Espagnol n’était parvenu à ramener les pois à Paris. Ce sera chose faite à condition que le coureur d’Euskaltel-Euskadi finisse le Tour.
Article réalisé par Jérémy Bazin l Images : AFP
Baromètre du Tour # 8 : Trois pour un sacre
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