Tour de France 2012 : Les réactions des principaux intéressés #3

Publié par Nicolas Gréno sur 28 Octobre 2011, 19:00pm

Le Tour de France 2012 a été dévoilé officiellement il y a plus d’une semaine, à présent, par le directeur de l’épreuve, Christian Prudhomme. Au Palais des Congrès à Paris, nous sommes allés à la rencontre de quelques coureurs mais aussi de directeurs sportifs et différents journalistes. En selle pour le troisième numéro avec des entretiens en compagnie d’hommes qui savent dirigent leurs coureurs. Le premier a remporté le dernier Tour de France avec Cadel Evans, le second était un excellent DS à l’époque du Crédit Agricole et le troisième gère depuis vingt ans maintenant la formation Ag2r, la seule équipe Française membre du World Tour en 2011.

John Lelangue : « La priorité reste et restera la défense du Maillot Jaune et arriver avec à Paris »

Le parcours 2012 est bien équilibré, il est plus difficile que ce que certains avaient dit après les fuites de la semaine passée (le lundi 10 octobre, ndlr). Sinon c’est un beau parcours comprenant de beaux contre-la-montre, de belles étapes de montagne, de belles étapes de transitions, bref, il y a de quoi faire !

Avec Thor Hushovd, Philippe Gilbert et Cadel Evans, il y a de belles cartes à jouer mais la priorité reste et restera toujours la défense du Maillot Jaune et arriver à Paris avec la tunique suprême. Disons que c’est un Tour qui n’est pas pour nous déplaire (en réponse à la question : c’est une édition pour Evans avec les kilomètres doublés en chrono par rapport à 2011).

Les frères Schleck et Contador seront toujours là de toute façon, on ne va pas les éliminer comme cela. Je pense que l’on aura trois belles semaines de vélo. Ca ne va pas se déterminer dès le départ et on va dire que jusqu’au dernier week-end tout est jouable. Surtout avec un chrono de cinquante-deux kilomètres, entre Bonneval et Chartes. Y’a du pain sur la planche !

Roger Legeay : « J’ai un seul petit regret : l’absence d’un contre-la-montre par équipe »

Je suis toujours assez content des tracés du Tour de France parce que l’on a de toute façon un peu un déroulé normal avec un peu de plaine puis après le massif des Alpes et le massif des Pyrénées. Mais cette année, il y a d’autres choses en plus par rapport à l’an dernier, c’est qu’il y a d’abord des cols inédits, toujours avec évidement les autres cols mythiques. Mais des cols inédits et difficiles, cela créé un peu d’incertitude, dans l’esprit des coureurs mais aussi des directeurs sportifs. On ne sait pas trop où on va dans la mesure où les cols seront durs. C’est nouveau et intéressant. Après c’est situé dans des périodes où normalement on retrouve des étapes de plaines. Il va donc y avoir plus d’animation et ce sera un peu plus difficile pour les sprinteurs.

Sinon, on revient à un peu plus de contre-la-montre, ce qui me parait bien. En 2011, le kilométrage des chronos était très court. Et c’est quand même un rouleur qui a remporté le Tour, les grimpeurs n’ayant pas saisi leur chance. Il y avait peu de contre-la-montre et pas mal d’arrivées au sommet et ils n’ont pas gagné. Et là, en 2012, il y aura encore un plus d’exercice chronométré… J’ai un seul petit regret, c’est qu’il n’y ait pas de contre-la-montre par équipe (il a remporté celui du Tour 2001 avec le Crédit Agricole, ndlr).

C’est un Tour qui est bien équilibré, assez intéressant. En terme de difficultés, on est plus dans l’équilibre un peu comme tout le monde (il sous entend le tracé du prochain Giro, ndlr) avec trois arrivées au sommet au lieu de quatre en 2011, deux cols de plus en 2012…

Vincent Lavenu : « Je pense que l’arrivée à La Toussuire sera une des arrivées phares, voire l’arrivée phare du Tour 2012 »

(Il s’adresse à un journal régional) Je suis toujours ravi quand le Tour passe en Haute-Savoie parce que l’on a nos supporters, nos amis, nos partenaires. L’équipe est basée à Chambéry donc on a une identité forte quand même. Je pense que l’arrivée à La Toussuire sera une des arrivées phares, si ce n’est l’arrivée phare du Tour 2012. C’est peut être l’étape la plus difficile de la prochaine Grande Boucle. L’équipe sera particulièrement motivée ce jour-là, parce que ce serait bien que l’on installe notre camp de base à La Toussuire régulièrement pour reconnaître cette étape. On ira reconnaître évidement cette étape là même si on la connaît déjà bien. Je pense que l’on aura beaucoup de supporters sur les bords des routes pour pousser les coureurs à faire des exploits.

Le Col du Mollard est un col piégeur, qui intervient après la montée de la Madeleine et du Glandon. Le Mollard et la montée vers la Toussuire vont rentre l’étape extrêmement exigeante. En plus elle est courte. Il va y avoir beaucoup de dégâts.

Compte tenu du parcours, au vu de comment il a été dessiné, les frères Schleck ont intérêt de dynamiter la course, parce que eux, à la base et ce dès le départ, avec Cadel Evans et Alberto Contador, ils ont un passif de cinq à six minutes avec les chronos. Ca veut dire que si ils veulent envisager de gagner le Tour, ils seront obligés de faire exploser la course. Cette étape-là sera pour dynamiser. Ce jour-là, je pense qu’Andy et Franck Schleck feront beaucoup de mal au peloton.

Cette année Nicolas Roche n’était pas bien dans son assiette parce qu’il abordait le Tour avec des lacunes et en plus il était tombé pendant le Critérium du Dauphiné, grosse chute. Il a repris juste avant la Grande Boucle. Il n’avait pas le fond nécessaire. Mais on y a tous cru : lui-même, le staff… Mais finalement il ne pouvait pas résister. Je pense que Nicolas est un coureur qui a encore de l’avenir dans les Grands Tours, il a du potentiel. Le top cinq me parait dur à viser pour lui, pas le top dix, déjà plus facile et plus envisageable. Au regard de ce qu’il a réalisé cette année, je pense qu’il devra faire parti des coureurs qui bougent, et pas qui attendent. Si il bouge et qu’il prend une bonne échappée, il pourra faire quelque chose de bien. Comme Voeckler par exemple. C’est un garçon qui a du talent, qui est capable de résister en montagne, qui ne se défend pas trop mal en contre-la-montre. Donc en bougeant et en prenant des initiatives, il a assez de solidité physique pour réaliser quelque chose de très correct.
Par contre je ne pense pas qu’il puisse gagner une étape de montagne à la pédale avec les Schleck, Contador ou autres, mais en sortant dans une échappée, avec quelques co-leaders, il pourrait le faire.

Les réactions des principaux intéressés
Numéro #1 (J.Pineau, Riblon, Minard)
Numéro #2 (Vinokourov, Roy, Voeckler)
Thor Hushovd
Philippe Gilbert

Article et propos recueillis par Nicolas Gréno l Images : DR/AFP

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