Un an ! Pendant un an on l'a attendu. Le 2 juillet dernier, il s'est enfin élancé pour notre plus grand plaisir. Et aujourd'hui c'est déjà fini. Ces trois dernières semaines sont passées tellement vite, qu'on croirait que la Grande Boucle a commencé hier. Après 21 étapes de bonheur ou de tristesse, de surprise ou de déception, de confirmation ou de désillusions, retour sur l'histoire des maillots distincifs durant l'épreuve. Pour finir la série, le maillot blanc.
Des « blancs » malchanceux
Le maillot blanc, c’est en quelques mots le maillot jaune des coureurs de moins de 25 ans. La première étape en ligne allait donc couvrir de blanc l’un des éléments les plus jeunes du peloton. Au Mont des Alouettes, Geraint Thomas se montrait le meilleur de sa catégorie. Le chrono par équipes du dimanche confortait sa position. L’Anglais était bien parti pour conserver sa tunique blanche un bout de temps. Du moins c’est ce que l’on imaginait. La chute de son leader, Bradley Wiggins, à quelques encablures de Châteauroux aura causé la perte du maillot pour le coureur de Sky. Après s’arrêté pour aider son compatriote, qui ne repartira finalement pas, Thomas n’est pas parvenu à rentrer dans le peloton. Geraint Thomas pensait sans doute perdre son maillot dans d’autres conditions. Du coup, Robert Gesink presque surpris, le récupérait. Le Hollandais n’allait pas connaître des jours heureux avec ce maillot distinctif. Impliqué dans une chute en début de Tour, il souffrait, mais s’accrochait. L’élastique finissait par craquer dans la première étape de haute montagne.
Jeannesson trop juste, Uran prometteur...
La répétition des cols fut fatale à Gesink vers Luz-Ardiden. La station pyrénéenne couronnait un jeune coureur peu connu du grand public, Arnold Jeannesson. Crossman en hiver, grimpeur en été, le Français parvenait à s’accrocher aux favoris du Tour jusque dans les derniers mètres. Une grosse performance qui lui donnait le maillot blanc. On tenait là l’une des révélations du Tour et elle était française. Pour autant le chemin jusqu’à Paris était encore long. Et ce « rêve blanc » s’arrêtait seulement 48 heures plus tard. Le coureur de la FDJ ne parvenait pas à s’accrocher dans l’ascension de Super Beille. A l’arrivée, tous les espoirs d’être le meilleur jeune s’étaient envolés au profit de Rigoberto Uran. Dans les roues des cadors durant la montée du col pyrénéen, le Colombien méritait bien sa nouvelle tunique. Arrivé sur le Tour pour entourer Bradley Wiggins, l’abandon du Britannique a favorisé la montée en puissance de son jeune équipier.
... Rolland trop fort
Une tunique qu'il conservait sans soucis sur les étapes accidentées à l'entrée des Alpes. Par contre, Uran prenait un éclat sur celle arrivant au Galibier et devait faire une croix sur ce classement. Rein Taaramae récupérait le maillot. On se dirigeait vers un match à deux pour ce maillot blanc. D'un côté, l'Estonien de la Cofidis, de l'autre Pierre Rolland. Taaramae possédait une trentaine de seconde d'avance sur le Français à la veille de l'étape menant à l'Alpe d'Huez. Une dix-neuvième étape que le jeune coureur tricolore allait éclabousser de son talent. Après avoir aidé son leader, Thomas Voeckler, pendant deux semaines, Rolland pouvait jouer sa carte personnelle en ce dernier jour de montagne à cause de la défaillance de Voeckler. Il n’en demandait pas tant ! A l’attaque au pied de l’Alpe d’Huez, il faisait une formidable ascension malgré le retour de Contador et Sanchez. Mieux encore, il avait le culot d’accélérer et de distancer les deux grands coureurs à deux bornes de la ligne pour s’offrir la plus belle victoire de sa carrière, et un matelas de 1’33’’ sur Taaramae avant le chrono décisif de Grenoble. Plus frais que son adversaire, mais moins bon en contre-la-montre, Pierre Rolland conservait 46" d'avance sur le coureur de la Cofidis. Il pouvait fêter son titre. Douze ans que la France attendait un maillot blanc, depuis Benoît Salmon. Il succède au palmarès à un certain Andy Schleck. Souhaitons à Pierre Rolland la même carrière que son prédécesseur.
Classement des jeunes final :
1. Pierre Rolland (FRA, Team Europcar) en 83h56'03"
2. Rein Taaramae (EST, Cofidis) à 46 sec.
3. Jérôme Coppel (FRA, Saur-Sojasun) à 7'53"
4. Arnold Jeannesson (FRA, FDJ) à 10'37"
5. Rob Ruijgh (PBS, Vacansoleil-DCM) à 22'21"
6. Rigoberto Uran (COL, Team Sky) à 32'05"
7. Geraint Thomas (GBR, Team Sky) à 50'05"
8. Robert Gesink (PBS, Rabobank) à 54'26"
9. Cyril Gautier (FRA, Team Europcar) à 1h17'00"
10. Andrey Zeits (KAZ, Astana) à 1h21'05"
Article réalisé par Jérémy Bazin l Images : AFP, Sirotti, Bettini l Montages : Jérémy Bazin
Le maillot blanc sur le Tour de France 2011
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