Très attendu, Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto) n’a pas déçu son monde. Vainqueur au Mont des Alouettes, il est logiquement emparé d’un Maillot Jaune qui le fait depuis longtemps rêver. En 2008, le coureur Wallon s’était classé à la deuxième place derrière Alejandro Valverde dans une arrivée similaire : celle de Plumelec. Avec sa tunique de champion de Belgique sur les épaules, il a tenu son rang et reste invaincu depuis sa victoire dans la Flèche Brabançonne en avril dernier. C’est tout simplement colossal. Le Djokovic du cyclisme actuel. Ca tombe bien, le Serbe va devenir numéro un mondial lundi, alors que Gilbert l’est déjà…
Retour sur cette première étape de l’édition de la Grande Boucle 2011. Une première journée de course déjà bien mouvementée.
Le chiffre du jour
1 Aujourd’hui, c’était la première étape de ce Tour de France 2011 mais aussi la toute première en ligne. Gilbert a remporté au sommet du Mont des Alouettes sa première victoire d’étape dans la Grande Boucle. C’est également la première fois qu’il va porter le Maillot Jaune, demain, lors du chrono par équipes. Le premier attaquant de cette 98e édition restera Perrig Quemeneur (Europcar). Ce Breton formé à l’école Bernaudeau, a placé un violent démarrage dès le premier mètre de ce Tour 2011. Le dossard numéro un, Alberto Contador (Saxo Bank-SunGard), le tenant du titre et triple lauréat de l’épreuve, s’est retrouvé distancé suite à une chute collective intervenue à quinze bornes de la ligne. Une minute et vingt secondes de perdues. Toujours au rayon chute, le premier malchanceux du Tour s’appelle… Anthony Charteau (Europcar), le meilleur grimpeur de l’an passé. Le coureur Français disait, avec une pointe d’humour, à son staff qu’il avait chuté dans la première étape en 2010 et que c’était bon signe. Vous voyez de quoi nous voulons parler…
La phrase du jour
« J'ai tout donné dans le final pour prendre du temps mais je vais perdre le Maillot demain. Je peux le reprendre mardi (à Mûr-de-Bretagne), cela vaut une belle motivation. » Philippe Gilbert.
Le vainqueur du jour ne se fait pas trop d’illusions, il sait qu’il va devoir céder le leadership du Tour à un autre coureur. Thor Hushovd (Garmin-Cervelo) troisième, Geraint Thomas (Team Sky) sixième, Andreas Klöden (Team RadioShack) septième ou bien encore Tony Martin (Team HTC-High Road) neuvième, se pareront peut être de jaune, demain, à l’arrivée du chrono par équipes, aux Essarts. Mais le champion de Belgique espère bien le récupérer très tôt, dès mardi pour le consolider, pourquoi pas, le lendemain à Cap Fréhel.
Le film du jour
Les 198 engagés se retrouvent enfin sur le fameux Passage du Gois, là où en 1999, Alex Zülle avait abandonné toute chance de victoire finale. Dès la première étape en ligne aussi… Le peuple Vendéen a répondu présent sur cette mythique route. Il s’est massé en nombre pour encourager et pousser tous les concurrents. Parce qu’ils en ont bien besoin : 3430,5 kilomètres les attendent encore. Sur l’image, on peut y apercevoir un Gilbert détendu aux côtés de l’Espagnol José Joaquin Rojas (Movistar), du Russe Pavel Brutt (Team Katusha), autres champions nationaux, et de Perrig Quemeneur, futur échappé.
191,5 kilomètres plus loin, Gilbert triomphe enfin dans la Grande Boucle. Il était venu pour ça cette année. Grand favori du jour, il a laissé sa grosse pancarte de côté et confirmé son statut de numéro un mondial. Il a contré le Suisse Fabian Cancellara (Team Leopard-Trek), un autre champion national (encore !), qui avait lui-même placé un démarrage après celui réalisé par Alexandre Vinokourov (Astana) dans le dernier kilomètre.
Le grand perdant du jour, c’est lui. Vous le reconnaissez. Alberto Contador, le tenant du titre, vient de boucler son étape. Loin des cadors et de ses rivaux. Pendant que Cadel Evans (BMC Racing Team) vient buter sur Gilbert à la seconde place et que Jürgen Van Den Broeck (Omega Pharma-Lotto) termine cinquième à six secondes, l’Espagnol est obligé de rouler fort pour perdre le moins de temps possible. Andy Schleck, son principal adversaire, termine dans le même groupe que lui (avec Bradley Wiggins et Samuel Sanchez entres autres)… Mais le Luxembourgeois hérite du même temps que son frère. C'est-à-dire qu’il est classé à six secondes de Gilbert au général. Pourquoi ? Car il a été pris dans la chute qui est intervenue à deux bornes de l’arrivée. C’est la règle des fameux trois kilomètres…
L’échappée du jour
C’était presque vital. Une obligation du boss Jean-René Bernaudeau. Avec un Grand Départ de Vendée, impossible de ne pas voir un coureur d’Europcar devant ! En 2005, lorsque le Tour s’était déjà élancé de Fromentine, Thomas Voeckler était passé à l’offensive le dimanche, pour aller chercher le maillot à pois. Cette année c’est le jeune Perrig Quemeneur qui s’y colle. Dans ses basques un autre compatriote : Jérémy Roy (FDJ) et un Hollandais, Lieuwe Westra (Vacansoleil) qui découvre la Grande Boucle comme Quemeuneur. Vouée à l’échec, l’échappée aura eu jusqu’à environ six minutes et demi d’avance. Ils sont revus par le peloton à vingt kilomètres de l’arrivée grosso modo.
L’homme du jour
Jürgen Van De Walle (Belgique, Omega Pharma-Lotto)
Anthony Charteau est allé à terre le premier, mais Jürgen Van De Walle est le premier coureur à chuter lourdement. Heureusement qu’il avait le casque bien fixé sur la tête l’équipier de Gilbert. Sinon, cela aurait pu être beaucoup plus grave pour le Belge. Ce dernier voulait juste indiquer à ses homologues, la présence d’un îlot directionnel non surveillé par les forces de l’ordre (drapeau jaune). Après l’étape, écorché et très amoché, Van De Walle a foncé à l’hôpital pour constater les dégâts. Mais il pouvait être fier du travail qu’il a réalisé pour son leader désormais en Jaune.
Article réalisé par Nicolas Gréno l Image : AFP
Le récap’ du Tour #1 : Philippe Gilbert, sans surprise
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article