Les arrivées du Tour de France 2011 en photo (3/3)

Un an ! Pendant un an on l'a attendu. Le 2 juillet dernier, il s'est enfin élancé pour notre plus grand plaisir. Et aujourd'hui c'est déjà fini. Ces trois dernières semaines sont passées tellement vite, qu'on croirait que la Grande Boucle a commencé hier. Après 21 étapes de bonheur ou de tristesse, de surprise ou de déception, de confirmation ou de désillusions, retour sur les "images d'arrivée" qui ont écrit l'histoire du Tour de France 2011. Troisième partie : la dernière semaine de course qui a conduit le peloton sur les Champs-Elysées.

• 16ème étape (mardi 19 juillet) : Saint-Paul-Trois-Châteaux - Gap (162,5 km)

De cette seizième étape du Tour, on aura pu tirer beaucoup plus d'enseignements que ce qu'on pouvait penser. D'abord sur la victoire d'étape. Thor Hushovd signait un doublé et pas n'importe lequel puisqu'après Lourdes, il s'imposait à Gap. Le champion du monde aime décidément la montagne sur cette Grande Boucle. Un succès qui permet à la Garmin-Cervélo de monter son total à quatre victoires. Garmin qui n'avait jamais gagné sur le Tour a pris une superbe revanche cette année. Hushovd apporte aussi un troisième succès à la Norvège. Avec seulement deux représentants sur le Tour, Edvald Boassen Hagen et donc Thor Hushovd, jamais la nation scandinave n'aurait pu espérer autant de gloire. C'est même un record. Concernant le général, le chamboulement prévu dans les Alpes avait déjà commencé. Alberto Contador plaçait plusieurs attaques dans le col de Manse, provoquant la sélection. Seuls Cadel Evans et Samuel Sanchez parvenaient à le suivre. Mieux encore pour l'Australien, qui grâce à une belle descente finale, reprenait trois petites secondes à ses deux compagnons. Derrière, Thomas Voeckler, Fränk Schleck, Ivan Basso notamment passaient la ligne une vingtaine de seconde après Evans. Voeckler conservait donc son maillot jaune. La mauvaise opération était à mettre à l'actif d'Andy Schleck. Maladroit dans la descente, le Luxembourgeois concédait 1'08'' à Evans ! Une affaire bien mal embarquée...

• 17ème étape (mercredi 20 juillet) : Gap - Pinerolo (179 km)

On prend les mêmes et on recommence ? Le résumé de cette dix-septième étape pourrait être le même que celui de la veille. Un profil similaire dans le final avec une côte à huit bornes de l'arrivée, une descente sinueuse, une échappée qui va au bout, et un Norvégien qui gagne. Encore un Norvégien qui gagne ! Battu par Hushovd à Gap, Edvald Boasson Hagen a pris sa revanche en ce mercredi 20 juillet. A l'attaque à dix kilomètres de la ligne, il a d'abord été suivi par Sylvain Chavanel, mais le champion de France n'est pas parvenu à tenir la cadence. Après une descente impeccable, le coureur de la Sky a pu savourer dans les derniers hectomètres. Il empôche ainsi une seconde étape sur ce Tour 2011 qui réussit parfaitement bien aux deux Norvégiens présents. Si l'étape s'est jouée dans la montée, le classement général allait connaître quelques modifications dans la descente. Personne n'ayant su faire l'écart lorsque la route s'élevait, certains voulaient faire une descente à bloc pour prendre quelques précieuses secondes aux adversaires. Alberto Contador et Samuel Sanchez donnaient du fil à retordre au reste du groupe des favoris, mais étaient finalement rejoints à deux cent mètres de Pinerolo. Le grand perdant du jour n'était autre que le maillot jaune. Thomas Voeckler accélérait dès les premiers rivages. Trop de risques pour le Français qui sortait à plusieurs reprises de la route. A l'arrivée il perdait une trentaine de secondes, mais relativisait sachant qu'il conservait sa tunique et que ces sorties, assez impressionnantes, auraient pu lui coûter beaucoup plus qu'une perte de temps.

• 18ème étape (jeudi 21 juillet) : Pinerolo - Galibier Serre-Chevalier (200,5 km)

Dans un décor somptueux, Andy Schleck a écrit, ce jeudi 21 juillet, une grande page de l'histoire du Tour de France. Après une épopée digne des plus grands, comme on n'en avait pas vu depuis longtemps, le Luxembourgeois s'est réaffirmé comme étant, sans doute, le grand prétendant à la victoire finale, du moins en montagne. Parti seul à 60 bornes de l'arrivée, dans l'ascension de l'Izoard, il a repris un à un tous les membres de l'échappée matinale, trouvant du soutien avec son équipier Maxime Monfort dans la plaine, le leader de Leopard-Trek a parfaitement géré son effort dans le Galibier, pour conserver plus de deux minutes au sommet sur le groupe des favoris. Du moins sur certains. Alberto Contador, Samuel Sanchez ont fait les frais du gros tempo imposé par Cadel Evans dans les derniers kilomètres. Seuls cinq hommes sont parvenus à tenir la roue de l'Australien : Fränk Schleck, Ivan Basso, Damiano Cunego et les deux héroïques coureurs d'Europcar Thomas Voeckler et Pierre Rolland. Au prix d'une montée remarquable, Voeckler conservait encore son maillot jaune... à trois étapes de la fin du Tour. Mieux encore, ils n'étaient plus que quatre à pouvoir jouer le général, Voeckler donc, les frères Schleck et Evans. Le Galibier aura fait une sélection naturelle, la première vraie de cette Grande Boucle. L'Alpe d'Huez devait en faire une autre, alors que la France continuait à croire en Thomas Voeckler. Comme en 2004, le double chammpion de France passait, au moins, dix jours en jaune.

• 19ème étape (vendredi 22 juillet) : Modane - Alpe d'Huez (109,5 km)

Enfin ! Enfin une victoire française ! Il aura fallu attendre la dix-neuvième étape, mais quelle victoire ! Au sommet de l'Alpe d'Huez, aucun français ne s'était imposé depuis le grand Bernard Hinault. Ce vendredi 22 juillet, Pierre Rolland a montré tout son talent dans l'ascension finale. Non, ce n'est pas grâce à une échappée au long cours qu'il a gagné, mais bien en distançant un à un tous les grands grimpeurs. Rejoint par Alberto Contador à mi-pente, le Français aura su gérer sa montée pour rester à une distance respectable de l'Espagnol avant de recevoir l'aide de Samuel Sanchez. Le champion olympique, se battant pour le maillot à pois, ramenait Rolland sur Contador. Le coureur d'Europcar trouvait les ressources pour s'envoler vers son plus grand succès  à deux bornes de l'arrivée, prenant au passage le maillot blanc de meilleur jeune. Pierre Rolland, un nom à retenir. Journée de gloire pour lui, journée noire pour son leader Thomas Voeckler. Fortunes diverses chez Europcar. Voeckler a payé dans la dernière ascension ses efforts effectués dans le Télégraphe et le Galibier en chasse derrière le duo Contador-Andy Schleck parti très tôt. Sur ces 110 km de course, on aura vécu une magnifique étape, qui restera à coup sûr dans la légende du Tour. Andy Schleck ne pensait plus qu'à une chose lui, entrer dans la légende en inscrivant son nom dans le palmarès de la Grande Boucle. Il était à 42,5 km d'un rêve...

• 20ème étape (samedi 23 juillet) : Grenoble - Grenoble (42,5 km CLM)

La victoire de Tony Martin dans l'unique chrono individuel du Tour de France passe presque inaperçue même s'il a largement devancé un spécialiste comme Fabian Cancellara. L'Allemand a pris rendez-vous pour fin septembre et les championnats du  monde de Copenhague. Ce samedi c'est le général qui était en jeu : la première place, le podium, voir le top 10, et même le maillot blanc. On a assisté à un  contre-la-montre à suspense comme on en voit peu, qui est venu clôturer, ou presque, un extraordinaire Tour de France 2011. Pour une somptueuse course, il fallait un grand vainqueur. Cadel Evans, impressionnant sur les 42,5 km de parcours, n'aura laissé aucune chance à ses adversaires. L'Australien était en passe de remporter sa première grande boucle, offrant ainsi le premier Tour de France à son pays. Les frères Schleck auront, eux, payer très cher leur manque de puissance dans ce genre d'épreuve, mais devraient tout de même finir sur le podium : Andy second, Fränk troisième. Autre bonne note, Thomas Voeckler a conservé sa quatrième place au général à l'issue du chrono. Lui qui aura fait vibrer les Français échoue au pied du podium pour moins d'une minute. Europcar se réconforte avec le maillot blanc du très prometteur Pierre Rolland. Pour en finir avec les Français, on remarquera que Jean-Christophe Péraud prenait la dixième place au classement général grâce à un excellent temps. Des positions qui ne devaient plus bouger à la veille de l'arrivée finale.

• 21ème étape (dimanche 24 juillet) : Créteil - Paris (95 km)

La dernière étape du Tour n'aura apporté que des confirmations. Mark Cavendish est bel est bien le meilleur sprinter sur une route plate, HTC est parfaitement organisée pour permettre à son homme rapide d'accumuler les victoires. Ce succès aux Champs-Elysées aura permis au  Britannique de ne pas être mis en danger pour l'obtention du maillot vert et d'entrer un peu plus dans la légende du Tour. Il est le premier Britannique a remporté le classement à points, il est aussi le premier coureur à gagner à trois reprises sur les Champs (2009, 2010, 2011) alors que des coureurs comme Robbie McEwen, Djamolidine Abdoujaparov ou encore Bernard Hinault en sont restés à deux. Concernant les autres maillots distinctifs, aucune surprise. Cadel Evans remporte son premier tour de France, Samuel Sanchez est le meilleur grimpeur et Pierre Rolland le meilleur jeune. Voilà ce Tour de France a pris fin dimanche soir. Après trois semaines de bonheur à le suivre, la page se tourne. On attend déjà avec beaucoup d'impatience le 30 juin 2012 et le départ de Liège. En attendant, les classiques d'été vont  reprendre leurs droits dès samedi avec la Classica San Sebastian, puis le peloton ira à Hambourg, Plouay et au Canada, pendant que d'autres prendront part à la Vuelta à partir du 20 août. C'est avec un pincement au coeur que nous devons nous tourner vers les prochaines courses après un Tour 2011 véritablement sensationnel !

Article réalisé par Jérémy Bazin l Images : Bettini, Sirotti