Deux de nos rédacteurs chez Culture Sport, Rémi Le Tenier ainsi que Dylan Nizan (2e à gauche et 3e en partant de la droite sur l'image), ont été retenus pour couvrir le Tour de France en tant que « Jeunes reporters », avec quatre autres adolescents. Dans un journal, distribué au public, aux coureurs et aux journalistes présents dans le village départ, ils évoquent les à côtés de la Grande Boucle comme des professionnels.
Article de Rémi – «J’aurais aimé courir toute ma vie»
Bernard Hinault est un monument du cyclisme. Vainqueur de cinq tours de France et ambassadeur d’ASO, société organisatrice du tour, le «Blaireau» confie aux Jeunes Reporters ses impressions sur le cyclisme d’aujourd’hui.
Monsieur Hinault, avant toute chose, vous reconnaissez-vous dans le cyclisme d’aujourd’hui ?
Oui et non car beaucoup de choses ont changé, rien qu’au niveau des médias. Ils étaient bien moins présents à mon époque. Dans les années 80, il y avait 90 % de suiveurs en moins.
Cela signifie-t-il que vous auriez aimé courir en 2011 ?
En fait, j’aurais aimé courir toute ma vie car à chaque fois j’aurais découvert de nouveaux adversaires, et j’aurais été poussé dans mes derniers retranchements. L’émulation entraîne le dépassement de soi. Quand je suis arrivé dans le peloton, on m’a dit : «tu ne gagneras jamais rien, il y a Merckx». Et j’ai répondu : «Merckx il est comme moi, il a deux bras, deux jambes, une tête, il s’en sert et moi aussi». Il faut partir dans l’esprit de gagner.
Vous qui suivez de près leurs performances, quelles sont les qualités des coureurs français d’aujourd’hui ?
Les coureurs français ont les mêmes qualités que les autres, mais nous n’avons pas le coureur qui ressort du peloton. Malgré tout, beaucoup de jeunes ont de bons résultats, comme les Bretons olivier Le Gac et Johan Le Bon. Après, il est possible que d’autres coureurs inconnus explosent. Ils arriveront un peu plus tard, car un bon parcours chez les jeunes ne garantit pas une grande carrière chez les pros. On attend toujours votre successeur français au palmarès du Tour de France.
Quelles sont les conditions pour remporter le tour ?
Il faut être capable de grimper avec les meilleurs ou dominer les contre-la-montre, avoir un sens tactique aiguisé et rouler dans une très bonne équipe. Si tu réunis toutes ces conditions, tu es le meilleur !
Article de Dylan – Courons sous la pluie
En cette 98ème édition, on ne pourra pas dire que la première semaine ait été gâtée par le beau temps. Les coureurs ont été les premiers à en pâtir. Comment vivent-ils la situation ?
Il est tombé des seaux d’eau pendant dix jours consécutifs sur le Tour de France, entre Redon et Lavaur. Pas une seule éclaircie n’est venue encourager les coureurs qui, tous les jours, ont été dans la difficulté physique et morale. Samuel Dumoulin, de l’équipe Cofidis, n’est pas forcément dérangé par le mauvais temps, qui dure et multiplie le nombre de chutes. «Après une semaine de course dangereuse, la pluie n’a fait qu’aggraver le déroulement de la course», constate le coureur rhônalpin.
Sous les averses, chacun a trouvé sa technique pour se protéger. Pour Markel Irizar, de la Radioshack, le vêtement de pluie reste la meilleure protection. Il ne le quitte pas de la journée. Sébastien Hinault, le Breton de la formation Ag2r La Mondiale, préfère «l’huile de camphre pour que la pluie glisse sur la peau et que les muscles restent au chaud.» Cette huile à forte odeur est utilisée par toute son équipe. En plus d’avoir des vertus tonifiantes, elle stimule le corps.
On sent bien qu’au cœur du peloton, la plupart des cyclistes sont agacés par ces déferlantes. Mais d’autres coureurs le prennent avec le sourire, à l’image de Juan-Antonio Flecha, du Team Sky : «mais il fait beau», s’exclame-t-il avec le sourire. Le coureur espagnol n’a pas peur de l’eau. Il a tenté à plusieurs reprises de s’échapper à la recherche d’une victoire.
Le soir, une fois à l’hôtel, le travail des masseurs et kinésithérapeutes permet aux coureurs de reprendre la compétition sans difficulté dès le lendemain. «On passe plus de temps sur la table de massage à soigner les contractures et on est très vigilant aux éventuelles tendinites qui, avec le froid, se forment naturellement», explique Laurent Benacerraf, ostéopathe chez Europcar.
En espérant que le ciel change de couleur ces prochains jours, une chose est sûre, il faut s’acclimater aux mauvaises conditions météorologiques pour figurer en tête du classement général.
Article réalisé par Nicolas Gréno l Image : Vélo 101