Ce qui fait la légende de la grande Boucle, ce n’est pas que les coureurs, c’est aussi des lieux et surtout les cols légendaires du Tour de France. Les Pyrénées sont passées, au revoir le Tourmalet, l’Aubisque, le Plateau de Beille. Place maintenant aux Alpes et à son mythique col du Galibier qui va être franchi à deux reprises cette année, cent ans après sa première ascension sur le Tour… Beau cadeau ? Pour les favoris, ce n’est pas certain…
Agnel, Izoard, Alpe d’Huez, voici le festin des Alpes ! Mais la star alpestre, cette année, c’est bien le Col du Galibier. Le Tour innove sans cesse, pour cette 98ème édition, la grande étape des alpes, pour la première fois, a été jugée au sommet de ce col mythique où les grands champions de jadis se sont livrés bataille. Et demain, rebelote ! Galibier encore au menu, les spectateurs vont être ravis. Sur une étape très courte, seulement 109,5 km, les coureurs devront franchir à nouveau ce col au kilomètre 48.5 soit à 60 kilomètres de la ligne finale. Demain, les grandes manœuvres auront-elles lieues dès le sommet de ce Tour ? Ou, le Galibier de cette 18ème étape aura-t-il été le col le plus marquant du Tour ?
Les Pyrénées n’ont pas été décisives pour le classement général, les leaders se sont épiés, Contador a suivi, s’est guéri et s’est ressourcé, rien n’a changé, seul Fränk Schleck a pris quelques secondes pas négligeables en haut de Luz-Ardiden. Les grands bonshommes des Pyrénées finalement s’appellent Samuel Sanchez et Jelle Vanendert, moins surveillés que les autres, sont sortis pour aller chercher la victoire finale. Sur les deux étapes pyrénéennes finissant en altitude, ils ont fait un et deux et vice-versa. Vanendert toujours avec son maillot de meilleur grimpeur est loin au général donc pas dangereux mais Sanchez est encore en lice pour gagner le Tour de France. Sur les pentes du Galibier, le Basque n’allait donc pas partir aussi facilement aujourd’hui, chose qu’il n’a pas pu faire, lâchant rapidement dans le Galibier. C’est fini pour le champion olympique.
Le Galibier a déjà été à l’honneur 57 fois sur le Tour dont celle de 1996 où la neige a neutralisé son passage. La météo a été très importante en cette édition 2011, d’ailleurs, il y a quelques jours, les camping-cars qui s’installaient sur les lacets du col n’ont pas eu la tâche facile ! Le temps s’est amélioré depuis ça, la neige revêt encore un peu les hautes altitudes, là où la bataille s’est déroulée à distance. Quel plaisir pour les yeux ! Les images ont été encore plus belles. La lutte encore plus dure car là-haut, l’air se fait plus rare. Les organismes sont mis à contribution comme le genou de Contador qui aura malgré tout tenu sur les forts pourcentages du parcours jusqu’au trois derniers kilomètres de l’étape.
Alberto Contador en reconnaissance au Galibier
2645m d’altitude, la plus haute arrivée du Tour, c’était bien aujourd’hui et la 18ème étape a sacré un grand coureur qui rejoint la longue liste de ces champions ayant franchi en tête le Galibier depuis son apparition sur le Tour. On peut citer notamment Emile Georget, le premier en 1911, les espagnols Ocaña, Bahamontes et les italiens Coppi et Pantani. En 2011, ce sont Evans, les Schleck et Voeckler qui ont été les plus marquants de ce Tour et de cette étape du Galibier. Andy Schleck en partant à 60 km de l’arrivée inscrit son nom parmi les grands forçats de la route et à la légende du Galibier. Au 15 derniers km, le luxembourgeois comptait 4 minutes d’avance sur le reste du peloton. Sur les pentes du Lautaret et du Galibier, on a assisté un duel à distance entre Cadel Evans et Andy Schleck. Sur la ligne, c’est Andy Schleck, pas avare d’efforts aujourd’hui qui rentre dans la légende et reprend plus de deux minutes laissant malgré tout le maillot jaune sur le dos de Thomas Voeckler. Une chevauchée fantastique qui va marquer sa jeune carrière et qui honore cette première arrivée en haut du Galibier. Le Tour dans l’absolu n’est gagné pour personne, d’autres l’ont perdu mais demain on retrouve le Galibier, le col du Tour 2011 ?
Andy Schleck sur les pentes du Galibier, entre dans la légende
Article réalisé par Emilie Drouet l Images : AFP - KEYSTONE