Tour de France 2011 : L'Alpe pour Rolland et Schleck en jaune

Publié par Emilie Drouet sur 22 Juillet 2011, 18:00pm

19^ème étape entre Modane et l’Alpe d’Huez, le programme nous a donné l’eau à la bouche. Nous l’avons tant attendu, nous l’avons désormais vécu. La Grande Boucle a quasiment fait le tour de la question cette année. Plus qu’une centaine de kilomètres pour cette 98^ème édition et nous dirons au revoir au Tour de France 2011 et au futur vainqueur du Tour de France, un vainqueur inédit… En attendant, ce n’est pas encore fini, revivons la dernière grande étape des Alpes, animée par un certain Alberto Contador…

Modane recevait pour la première fois le Tour de France comme ville départ. Charmante petite commune de 3500 habitants au cœur des Alpes, Modane a été le point de départ de cette 19^ème étape relativement courte, 109.5 km seulement. Peu de distance mais des difficultés à faire pâlir les moins grimpeurs du peloton qui se sont attelés pour arriver au bout de l’étape dans les délais. Seul Leukemans ne verra pas Paris. La Montagne passée, se profilent les Champs Elysées. Mais avant, les coureurs ont dû faire face au col du Télégraphe suivi du Galibier et enfin l’Alpe d’Huez… Un programme somptueux !

Quand le drapeau s’abaisse, des courageux ne perdent pas de temps pour quitter le peloton. Aujourd’hui, une échappée de 14 s’est dessinée très rapidement. Peu de temps après, le spectacle a été ailleurs, seulement après une dizaine de kilomètres, le grand champion qu’est Alberto Contador a attaqué dans le Télégraphe. Le Tour est fou. Seul Andy Schleck, Cadel Evans et Thomas Voeckler ont suivi. Scénario extraordinaire pour un Tour qui finit sur les chapeaux de roues. Derrière, le maillot vert de Cavendish a grimacé. Pour certains, ces 100kms ont été encore trop longs… Contador insatiable a fait le show, seul Schleck un peu plus haut a pu suivre ! Evans en panne de vélo … ou de jambes a réintégré le peloton. La bataille à distance a repris.

En haut du Télégraphe, Andy Schleck a fait les pois… Il est à ce moment-là maillot jaune virtuel à nouveau. De peu, car le vaillant Thomas Voeckler s’est battu comme un lion pour revenir ou tout du moins ne pas perdre trop de temps. Quand les pourcentages se sont accentués, Voeckler a rétrogradé. Dans les voitures, les cerveaux ont dû cogités fortement. Maillot blanc, maillot jaune, maillot à pois, maillot vert, le suspense était entier et à différents niveaux. Que le Tour est beau ! Le maillot jaune a réintégré le groupe Evans puis a perdu du terrain pendant que le luxembourgeois franchissait en tête le Galibier comme hier en fin d’après-midi. Le maillot de meilleur grimpeur n’était pas encore acquis pour Andy.

Avant d’arriver au pied de l’Alpe, les coureurs se sont lancés à l’assaut de la descente, une longue route large, rapide menant tout droit à la dernière difficulté mais 5 kilomètres avant, Evans est revenu. A 20km du sommet, personne ne peut dire qui va gagner le Tour. Le scénario est incroyable. A 15km, Voeckler est revenu pendant que devant son coéquipier Pierre Rolland veut la victoire. Rien n’est joué, la montée finale sera-t-elle décisive ? Les premiers lacets étaient noirs de monde, ça bougeait de partout. C’était la grande fête du cyclisme aujourd’hui et c’est Contador, le grand bonhomme du jour qui s’est refait la cerise…pour une place sur le podium ? Situation à 2km de la ligne, Contador, Rolland et Sanchez étaient là pour la victoire. Alors que Voeckler a perdu du terrain et surtout le Tour, Pierre Rolland a gagné à l'Alpe d'Huez, il redonne des couleurs à Europcar et s’offre le maillot blanc. Alberto Contador a fait preuve d’un grand tempérament, une grande étape pour le grand champion espagnol. Sanchez deuxième prend les pois et Andy Schleck prend le maillot jaune mais pour combien de temps ? Le Tour 2011 est fantastique, mesdames, messieurs !

Article réalisé par Emilie Drouet l Images : AFP - MAXPPP - Sirotti

Suivons nos deux "Jeunes reporters du Tour" #8

Les Gens de Juillet #4 - La boutique de Laure

Commenter cet article

Serge ULESKI

22/07/2011 21:19

Ouvert à cent quatre-vingt pays répartis sur deux continents, avec en prime, un ou deux Australiens venus tenter leur chance… Né du sol, de la terre et de l’histoire d’un pays, la France... Le Tour c’est une boucle, La Grande Boucle qui ne finit jamais là où elle a commencé. Mer, montagne, plaine, vallées, cols, montées, descentes… en grappe indissociable, ou bien solitaire après une échappée d’un peloton trop attentiste, la ruche travailleuse aux couleurs des maillots des sponsors - et pas toujours pour un salaire en or -, les petits souliers, comme ailleurs... les petites mains, veille au grain, protège et couve leurs leaders pour lesquels tous pédalent… Et six heures de selle plus tard, écarlates, les jambes aussi lourdes qu’une responsabilité quand elle est collective, c’est le témoignage d’un Tour de France véritable tour de force qui nous est apporté là, dans des interviews données à bout de souffle, le visage grimaçant de fatigue et de douleur. Car le Tour n’épargne personne, même les plus talentueux. *** Entre deux crises de dopage, le Tour demeure infatigable ; depuis sa première épreuve en 1903, 350 000 km ont été parcourus, soit approximativement la distance terre-lune, 2 000 étapes et prologues. Le Tour c’est aussi le Carnaval avec sa Caravane aux mille objets dérivés et publicitaires ; caravane privée de chameaux et de dromadaires avec pour seul désert le sable d’un bord de mer, le long d’un littoral hilare à corps et à cris, qui précédera dans le bruit et la fureur le passage de 180 cyclistes casqués partis à l’assaut du granite, du marbre, du goudron, sous la pluie, le soleil, le vent… Une seconde d’inattention, une mauvaise trajectoire, et c’est la chute… Coppi, Bobet, Anquetil, Eddy Merckx, Indurain, Armstrong… Pédalez ! Pédalez ! Il en restera toujours quelque chose !

Répondre

Culture Sport

23/07/2011 00:29

Nous vous remercions chaleureusement pour le copié/collé de votre article.

Serge ULESKI

22/07/2011 21:17

Bien que mondial, avec le Tour, le local reprend tous ses droits, du continent au village, du champion australien à l’enfant du pays, de la région, du département, du canton, de la ville, du village que le Tour ne manquera pas de traverser… voire même une étape ?! Fabrique médiatique par excellence - 200 journalistes, hélicoptères, motos et caméras, retransmis dans plus de 180 pays (la communauté onusienne)… Le Tour de France c’est 100 millions d’Euros de chiffre d’affaires. Machine commerciale - mais pas plus que les autres épreuves sportives -, on oublie trop souvent que cette Entreprise privée est sans doute la plus nationale qui soit. Car, c'est dans les années 60, que la Télévision viendra prêter main forte au Tour pour une mise en image de tout un territoire et de tout un public alors encore invisible : tables, chaises, tentes, camping-car, sous un parasol ou sous un parapluie, c’est tout un peuple que la Télévision qui fera du Tour de France la 3e manifestation sportive la plus regardée au monde, nous proposera comme spectacle… Sans aucun doute la meilleure des vitrines et la plus exhaustive brochure touristique jamais conçue cette représentation d’un enthousiasme frénétique car, le moment venu on pourra même courir aux côtés des cyclistes ! Faire un bout de route avec eux, les encourager, hurler qu’ils ne doivent pas relâcher leur effort. Et même si sept à quinze millions de Français mobilisés autour de cet événement ne font pas une nation, pour un peu, on en viendrait presque à penser que c’est toute la France qui s’est réunie là, toutes nationalités confondues, au bord des routes ou devant son écran de télévision ; tout un Peuple aux côtés d’un Tour de France réconciliateur et consolateur. Irremplaçables ils sont ! car, qui peut nier le fait que sans eux, sans ce petit Peuple du Tour de France, le Tour ne serait plus vraiment Le Tour… ***

Répondre

Serge ULESKI

22/07/2011 21:15

Répondre