Paris-Tours : Philippe Gilbert/Mark Cavendish, le duel

Publié par Nicolas Gréno sur 9 Octobre 2011, 11:00am

Catégories : #CYCLISME

Aujourd'hui a lieu en France la dernière grande classique sur le sol hexagonal. Autrefois, cette course centenaire (105ème édition) appartenait au circuit Mondial. Elle était classée dans l'élite des épreuves, aux côtés des plus grandes compétitions. Sauf qu'en 2008, l'UCI a décidé qu'elle n'en ferait plus partie. Il n'empêche, de part son profil ultra plat, elle attire les meilleurs sprinteurs de la planète. S'imposer sur l'avenue de Grammont est presque plus gratifiant que de lever les bras lors de l'ultime étape du Tour de France, sur les Champs-Elysées.
Il faut tout de même noter que des puncheurs ont inscrit leur nom au palmarès de Paris-Tours, notamment grâce à l'enchaînement de trois petites côtes (Crochu, Beau Soleil, Epan) placées à trente kilomètres de la ligne d'arrivée finale.

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Alors qui sont les favoris de cette épreuve ? Au sprint, le tout nouveau champion du Monde, Mark Cavendish est venu pour marquer un peu plus de son empreinte la saison 2011... Tout comme Philippe Gilbert, le puncheur par excellence, qui a réalisé jusqu'ici une année tonitruante et qui a remporté à deux reprises (2008, 2009) cette course d'un jour.

Leurs saisons

Philippe Gilbert
Que dire ? Qu’il mérite son statut de numéro un mondial, tout simplement… Auteur d’une année époustouflante, n’ayons pas peur des mots, Gilbert semble avoir encore un peu faim. « Phil’ » a dégusté son entrée, chez lui, lors des classiques de printemps (avec le triplé dans les Ardennaises), puis a enchaîné avec le plat principal (Tour de Belgique, championnat national, une étape du Tour, la Clasica San Sebastian, Grand Prix de Québec)…
Maintenant, il souhaite engloutir un bon dessert. Un deuxième doublé Paris-Tours/Tour de Lombardie ? Peut être bien. Avec ces deux succès, de prestige, supplémentaires, Philippe Gilbert décrocherait à coup sûr le Vélo d’Or Mondial. Comme si ce n’était déjà pas acquis pour lui… A moins que le vainqueur du Tour de France (Cadel Evans), ne continue à perpetuer la tradition d'élire le lauréat de la Grande Boucle.

Mark Cavendish
Le « Cav’ » a fait ses emplettes cette année. Non pas chez Harrods, mais sur le circuit World Tour. Il s’est non pas acheté mais offert quelques nouvelles tuniques. Un beau Maillot Vert sur le Tour de France (après quelques échecs cuisants), une magnifique tunique arc-en-ciel, une sublime tenue rose (portée une journée sur le Giro)… A moindre mesure, il a porté le Maillot Jaune du Tour de… Grande-Bretagne. C’est mieux que rien me direz-vous.
Plus sérieusement, Mark Cavendish a gagné treize courses jusqu’à maintenant en 2011. C’est mieux que l’an passé mais moins bien qu’il y a deux ans (vingt-trois bouquets). Le sprinteur le plus rapide au monde a remporté le Mondial à Copenhague, cinq étapes de la Grande Boucle (ça fait désormais vingt étapes en quatre éditions) mais aussi deux sur le Tour d’Italie ainsi que… les Jeux Olympiques de Londres. Les faux bien entendu. Il s’agissait simplement de l’épreuve de « repérage ».

Leurs passés sur Paris-Tours

Philippe Gilbert

Dans sa carrière, c’est étonnamment la classique qu’il n’a jamais loupé avec Milan-San Remo. Depuis 2004, soit un an après son passage chez les pros, Gilbert a toujours été aligné dans le huit de départ pour Paris-Tours. Douzième (2004) et treizième (2006), il prend ses marques avec la course d’un jour Française. Vingt-cinquième (2005) et Vingt-septième (2007), il s’impose ici même deux années de suite, sous deux maillots différents. Avec celui de la Française des Jeux en 2008 et de Silence-Lotto en 2009. L’an passé, il est passé à côté : soixante-troisième.

Mark Cavendish

Zéro participation. Vous y croyez à cette petite statistique ? Et pourtant… En effet, Mark Cavendish n'a jamais pris le départ d'une des courses les plus courtisées par les meilleurs sprinteurs de la planète cyclisme. Inutile, donc, d’aller plus loin dans l’analyse.

Leurs équipes

Philippe Gilbert
Omega Pharma-Lotto : Adam Blythe (Grb), David Boucher (Fra), Jurgen Van De Walle (Bel), Sven Vandousselaere (Bel), Jelle Vanendert (Bel), Jussi Veikkanen (Fin), Frederik Willems (Bel), Francis De Greef (Bel), Andre Greipel (All)
Malheureusement pour lui (ou pas), Gilbert détient dans son équipe deux bons sprinteurs (Blythe, considéré comme le futur... Cavendish et Greipel, grand rival de... Cavendish).

Mark Cavendish
Team HTC-High Road : Lars Ytting Bak (Dan), Matthew Brammeier (Irl), John Degenkolb (All), Zakkari Dempster (Aus), Patrick Gretsch (All), Martin Velits (Svq), Danny Pate (Usa)
Un train est mis à disposition du Roi Cavendish attendu en gare de Tours. Pate, Bak et Degenkolb voudront mettre une dernière fois sur orbite leur leader, avant de se séparer.

Les plus / Les moins

Philippe Gilbert
Le plus : Les côtes situées très près de l’avenue de Grammont. Il en a trois pour faire la différence et lâcher, pourquoi pas, Mark Cavendish. L’homme de l’Île de Man n’aime pas tellement dès que ça grimpe, même rien qu’un tout petit peu…
Le moins : Le sprint final en lui-même. On le sait, Gilbert possède une bonne pointe de vitesse. La preuve il a terminé deuxième au Cap Fréhel lors d’une arrivée massive. Second derrière… son adversaire dans ce duel. Mais bon, en Bretagne, les derniers mètres étaient en montée. A Tours, c’est tout plat !

Mark Cavendish
Le plus : Il sera motivé pour offrir une ultime victoire de prestige au Team HTC-High Road, avec le maillot frappé des cinq bandes multicolores. Offrir un succès avant de partir ? Philippe Gilbert n’avait pas fait la même chose en 2008 avant de quitter la FDJ pour rejoindre la Lotto ?
Le moins : La pression, l’émotion de son ultime grande course avec HTC. Outre une année dans le modeste Team Sparkasse, Mark a effectué toute sa carrière dans la même structure : de la T-Mobile (août 2006) à HTC (2011), en passant par Columbia ou High Road. A trop vouloir la claquer celle là, il va peut être passer à côté…

Notre côte

Philippe Gilbert
Puncheur ok, mais l'arrivée va se disputer au sprint probablement. A moins qu'il le fasse, il peut tirer son épingle du jeu, mais bon, y'a Cav' en face quand même. Gilbert, 30%...

Mark Cavendish
Nous sommes nettement plus confiants concernant le cas Britannique. En plus l'arc-en-ciel ça fait pousser des ailes non ? Allez, un petit 70% pour nous !

Article et montage réalisés par Nicolas Gréno l Images : AFP/Tim de Waele

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