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Riccardo Ricco, le récidiviste

Publié par Nicolas Gréno sur 13 Février 2011, 10:00am

Catégories : #CYCLISME

Déjà rattrapé par la patrouille lors du Tour de France 2008, alors qu’il portait le maillot à pois et qu’il dominait le classement des jeunes, le sulfureux coureur Italien est retombé dans ses travers à peine quelques mois après son retour de… suspension (vingt mois au total) !


http://img844.imageshack.us/img844/262/riccardoriccoadroitaune.jpg
Sa promesse n’aura donc pas tenu longtemps. Onze mois à peine. « Le cobra » voulait se refaire une virginité mais il a vite été confronté à ses vieux démons : les produits dopants. Enfin, cette fois-ci, le transalpin est passé à un niveau bien supérieur. Après l’EPO Cera il y a trois ans, Ricco a tenté une transfusion sanguine. Un malheureux malaise aura eu raison de lui. Souffrant d’une insuffisance rénale, le membre de la Vacansoleil-DCM a été directement transporté à l’hôpital de Modène. Ricco avait aussi des douleurs aux poumons et aux intestins. Obligé de tout avouer aux médecins par peur pour sa santé, l’Italien vient de prouver une fois de plus qu’il est un tricheur.

Vingt-cinq jours. Presque un mois qu’il conservait son sang dans un frigo. De nombreux comprimés et des fioles suspectes ont été trouvés par les carabiniers de la brigade antistupéfiants italienne. Aujourd’hui, Aldo Sassi doit se retourner dans sa tombe et nous sommes tous bien triste pour lui. Son travail est réduit à néant. Ce fervent entraîneur, luttant contre le dopage, commençait tout juste de coacher Riccardo Ricco, histoire de le relancer et de le mettre à l’écart du dopage. Que nenni.

http://www.ladepeche.fr/content/photo/biz/2008/07/17/photo_1216295005211-6-0_zoom.jpg
Son nouveau poulain a failli le rejoindre. Il s’en est fallu de peu. C’est sa carrière cycliste qui est morte par contre. Suspendu par sa formation, Ricco devrait prendre très cher. En effet, mardi, le Comité Olympique Italien (CONI) ainsi que le Parquet de Modène vont ouvrir une procédure disciplinaire pour dopage. Il risque trois mois à trois ans de prison et une radiation sportive à vie.

Voilà jusqu’où sont prêts certains sportifs pour gagner… Triste mentalité.

http://media.rtl.fr/online/image/2008/0718/694002_De-l-EPO-de-deuxieme-generation-a-ete-detecte-dans-les-urines-de-Riccardo-Ricco.jpgDe nombreux coureurs présents au Tour du Qatar, ou membres hauts placés dans le monde cycliste, ont réagit, pour la plupart dans les colonnes de l’Equipe, à l’affaire Ricco, Acte 2. Ils sont tous, bien évidemment, très énervés et pas tendre.

Fabian Cancellara, coureur du Team Leopard-Trek : «Riccardo va de nouveau faire du cyclisme un synonyme de dopage. C'est terrible pour notre sport. Qu'on le remette sur pied puis qu'on l'envoie sur la lune. C’est étrange que des équipes continuent d’engager ce type de coureurs.»

Giovanni Visconti, Champion d'Italie et coureur de Farnese-Vini : «C’est son problème. Il y a des limites à tout. Riccardo les a largement dépassées.»

Manuel Quinziato, coureur du BMC Racing Team : «C’est un trou du cul ! Il n’y a que des gens fous comme lui pour penser qu’ils peuvent passer au travers des contrôles.»

Bradley Wiggins, coureur du Team Sky : «C’est dommage qu’un mec comme lui n’ait pas compris qu’il avait une deuxième chance.»

Valerio Piva, directeur sportif du Team HTC-High Road : «Ricco est malade et ne mérite plus de deuxième chance.»

Bernhard Eisel, coureur du Team HTC-High Road : «Ce type s’est presque tué pour gagner une course… Je suis triste pour notre sport, triste pour lui. Sa vie est finie. Si, à cause de la législation italienne, il passe un an en prison, ce sera un bon moment pour tout le monde. Il faudrait cinq ans pour le dopage sanguin. Je ne comprends pas pourquoi Vacansoleil l’a engagé. On ne devrait pas embaucher un coureur simplement pour se faire de la publicité. On avait signé une déclaration qui disait que tout coureur contrôlé positif ne pouvait plus courir pendant quatre ans à l’échelon Pro Tour. Mais elle n’a jamais été appliquée. Il est temps d’y repenser.»

Filippo Pozzato, coureur du Team Katusha : «Ricco détruit en un jour tout ce que font les cyclistes pour donner une nouvelle image au cyclisme. Ce n’est pas que le problème personnel de Ricco, c’est un problème général pour tout le monde du cyclisme. Quand une information comme celle-ci sort, c'est un coup dur pour le vélo et pour tous les cyclistes. Espèrons que c'est la dernière fois qu'on aura affaire à cela.»

Sean Kelly, ancien coureur cycliste : «Ricco? Ce mec est fou. Il n'avait rien à faire de nouveau dans un peloton. Quand tu connais son histoire, qui a débuté avant qu'il ne devienne professionnel, c'est incompréhensible que l'équipe Vacansoleil l'ait embauché en lui proposant un tel salaire. C'est injuste pour les coureurs honnêtes. Moi, si j'étais manager d'une grande équipe, je ne reprendrais pas des gars qui ont été suspendus deux ans pour dopage à l'EPO ou par transfusion. On voit ce que ça donne, c'est un désastre !»

Roger Hammond, coureur de la Garmin-Cervelo : «Ricco est un idiot, mais ça nous le savions déjà, alors j’espère vraiment que ce sera un signal fort envoyé aux managers.»

Romain Feillu, coureur de la Vacansoleil-DCM : «Il a toujours eu une attitude un peu distante et arrogante même en course. Là-dessus, je pense qu'il a changé un petit peu mais pas sur tous les points. Sur son passé sulfureux et sur ce qu'il est aujourd'hui, je ne peux pas m'avancer d'un côté ou de l'autre. C'est un personnage assez atypique. Après avoir purgé sa peine, il avait été très fort. J'ose espérer qu'il était propre mais avec ce qui arrive aujourd'hui, finalement on n'en sait rien. Dans le peloton, il est craint par ses performances. Maintenant, étant de la même équipe que lui, il n'y a pas beaucoup de coureurs qui viennent me parler de lui depuis son retour. Et à vrai dire, ça ne me dérange pas.»

Renato Di Rocco, Président de la Fédération Italienne : «Il n'y a pas de demi-mesure : pour son bien et celui du cyclisme, Riccardo Ricco doit quitter le cyclisme. Il doit sortir du tunnel pervers dans lequel il est entré, il doit se retrouver avant tout. Il a commis une faute grave malgré une première condamnation en mettant sa propre vie en péril. L'amertume est grande. Nous sommes face à un garçon malade, intoxiqué par les objectifs de visibilité et de victoire par tous les moyens qui lui ont été donnés. Tout cela lui a fait perdre le sens de la réalité. Le désastre moral est épouvantable.»

Pat McQuaid, Président de l’Union Cycliste Internationale (UCI) : «Le cas Ricco est la preuve qu’il faut infliger quatre ans à la première suspension.»

Article réalisé par Nicolas Gréno l Images : AFP

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