Vettel, sans KERS et sans reproche

Poleman et vainqueur deux semaines auparavant, Sebastian Vettel partait tout naturellement en favori de cette deuxième manche de la saison. Inquiété par Lewis Hamilton en qualifications, l'Allemand a (une fois de plus) parfaitement géré sa course pour s'imposer et conforter sa place de leader du championnat.

Le Big Three ( Red Bull - McLaren - Ferrari )

Comme l'an dernier, Sebastian Vettel tente de plier le championnat dès les premiers Grands Prix. Malheureux la saison passée, l'Allemand connait plus de réussite cette saison, avec une monoplace plus fiable. Et comme l'an dernier, Baby Schumi enchaîne les poles-position. Deuxième course, deuxième pole, deuxième victoire. What else ? L'analyse est simple : Vettel a fait du Vettel. Jamais inquiet, jamais inquiété. Il y avait Vettel et les autres, quoique l'écart se réduit. Pourtant, tout n'a pas été simple pour l'Allemand car son écurie, Red Bull, lui a ordonné ne pas utiliser le KERS durant la course. Un handicap qui aurait pu lui coûter cher, puisque ses concurrents directs pouvaient eux l'utiliser à volonté, mis à part Webber. Et malgré tout, Vettel s'impose, nonchalamment, comme à Melbourne. Impertubable, l'ami Sebastian. Pour son coéquipier australien, la course fut plus difficile : auteur d'un mauvais départ (il s'est retrouvé neuvième après le premier tour), Webber a enchaîné les mauvaises aventures : problème de KERS, problème de pneus, l'Australien aurait pu boire le calice jusqu'à la lie s'il n'avait pas connu un dernier relais plus heureux, pour finalement échouer au pied du podium. Mais Mark Webber est bien là, c'est l'essentiel. Pour contrer l'armada Red Bull, les McLaren étaient attendues au tournant. Nouveau podium pour l'écurie de Martin Whitmarsh, mais pas avec celui que l'on attendait. En effet, si Lewis Hamilton était parti en première ligne, c'est bien Jenson Button qui termine l'épreuve derrière Vettel. La faute à un arrêt raté au stand et à un accrochage avec son "meilleur ami" Fernando Alonso au 46ème tour. Week end noir, pardonnez moi le jeu de mots, pour le jeune anglais qui signe une bien peu glorieuse huitième place, dûe à une pénalité de 20 secondes post-course infilgée par les commissaires, à qui les "zigzags" du Britannique n'ont pas plu. La deuxième place de Button, auteur d'une course simple et propre, sauve le week-end de McLaren. Enfin, chez Ferrari, le week-end s'est mieux passé qu'en Australie. Certes derrière Red Bull et McLaren, les Rouges ont enregistré un net regain de forme, avec une monoplace au potentiel assez limité. Massa termine cinquième, juste devant son coéquipier Fernando Alonso. L'Ibère a perdu toutes chances de podium lors de son accrochage avec Hamilton, dans lequel il est clairement fautif. Trop optimiste, Alonso a heurté l'arrière de la McLaren, et brisé la dérive de son aileron avant. Mais comme Webber, la Scuderia a montré qu'il ne fallait pas l'enterrer trop vite. A confirmer en Chine.

Les outsiders ( Mercedes - Renault )

 Comme il y a deux semaines, week-end mitigé et fortunes diverses pour les outsiders. Sourires chez Renault, soupes à la grimace chez Mercedes. Deuxième podium consécutif pour l'écurie d'Eric Boullier. Cette fois, le joyeux luron se nomme Nick Heidfeld et non Vitaly Petrov. Douzième en Australie, l'Allemand a eu, depuis, le temps de s'adapter à la R31. Et quelle adaptation. Auteur d'un départ exceptionnel, anticipant le second virage, Heidfeld a montré qu'il n'était pas qu'un simple intérimaire. Profitant des erreurs des autres et gérant parfaitement sa course, il s'offre un podium sur lequel il n'était plus monté depuis un certain Grand Prix en... Malaisie. Pour Petrov, on est passé du rêve au cauchemar. Le Russe tenait une solide septième place jusqu'à une grossière erreur à 4 tours de la fin. Sorti de la piste, Petrov a décollé sur une bosse, présente en dehors de la piste on ne sait pourquoi, et s'est écrasé sur le bitume. Trop lourdement, puisque la colonne de direction n'a pas résisté au choc. Mais l'essentiel est là : Renault viendra titiller Ferrari, voire McLaren et Red Bull cette saison. On en est certain. Et c'est tant mieux. Chez Mercedes, l'ambiance était encore assez morose. Et la course de l'écurie allemande se passe de commentaires. Rosberg termine à un tour de Vettel et Schumi marque, on se sait comment, 2 énormes points. Plus inquiétant, Schumacher a encore échoué en Q2 et Di Resta et Kobayashi ont doublé les Mercedes durant la course. Ross Brawn veut croire au potentiel de son équipe mais il est bien le seul...



Le club des Quatre ( Sauber - Williams - Force India - Toro Rosso )

Chez Sauber, le week-end a été plus calme qu'en Australie. Kobayashi a encore fait étalage de son talent, avec une jolie septième place bien méritée. Le Japonais a confirmé sa réputation d'animateur, avec de nombreux dépassements à la clé encore une fois. Voilà qui pourrait taper dans l'oeil des grosses écuries en vue de la saison prochaine. Son coéquipier, Sergio Perez, a été moins chanceux puisqu'il ne rééditera pas sa performance d'il y a deux semaines. Problème mécanique sur la Sauber du Mexicain au 23ème tour. Du côté de chez Williams, on s'étripe : comme en Australie, aucune voiture ne termine la course ! Les belles promesses de l'an dernier semblent bien loin... Les têtes pensantes de l'écurie vont avoir du boulot pour le week-end prochain... Force India et Toro Rosso terminent encore dans le ventre mou. Di Resta 10ème et de justesse dans les points, juste devant Sutil, pour l'écurie indienne. Chez Toro Rosso, le spectre Ricciardo se rapproche de Buemi (13ème) et Alguersuari (14ème). La lutte risque d'être sanglante entre les deux pilotes, aussi copains que Hamilton et Alonso... Lequel sauvera son baquet ? Réponse dans quelques semaines.

La queue de peloton ( Team Lotus - Hispania - Virgin )

Attention, exploit pour Hispania ! L'écurie espagnole, non, ce n'est pas une blague, a pris le départ ! Une victoire pour eux. Voir l'une des monoplaces à l'arrivée était bien sûr trop demandé. Karthikeyan a bouclé 14 tours, Liuzzi 46. Quant aux deux autres écuries, elles ont fait jeu égal : une voiture classée (Kova 15ème pour Lotus, Glock 16ème pour Virgin) et une non classée (abandons de D'Ambrosio et Trulli). Comme d'habitude, quoi.

Les tops

Sebastian Vettel : C'est sûr : l'Allemand est une véritable machine à gagner, comme sa voiture. Qui l'arrêtera ? Peut-être personne.

Lotus Renault : Deuxième course, deuxième podium. Petrov aurait même pu marquer des points. Le potentiel de la R31 est énorme. A Heidfeld et Petrov d'en faire bon usage. Excellente tactique de départ de la part de l'écurie anglaise.

Kamui Kobayashi : Malheureux à Melbourne, le Japonais marque de beaux points en Malaisie. Ce n'est que justice, il nous offre du spectacle, il en est remercié. Continue comme ça, jeune homme !

Le DRS et le KERS : Peu en vue en Australie, nos deux gadgets auront été plus efficacés à Sepang. Une chance. C'est Bernie qui va être content. Le spectacle revient lentement mais sûrement. On ne va pas s'en plaindre.

Felipe Massa : Mine de rien, le Brésilien a fait sa course et termine, à la surprise générale, devant Alonso. Cela devrait lui remonter le moral, lui qui était si souvent dominé par l'Ibère.

Les flops

Mercedes : Sur les terres de Petronas, Mercedes aurait bien voulu briller. C'est raté. Schumi à peine dans les points et Rosberg à la ramasse. Dur, dur...

Williams : Nouveau zéro pointé pour Williams. Il va falloir sérieusement se mettre au boulot pour rattraper le retard, déjà conséquent, sur Renault.

Les commissaires : A quand une interdiction de doubler en F1 ? La moindre touchette est sanctionnée, dorénavant. Dommage pour les preneurs d'initiatives.

Le KERS de Red Bull : Et oui, on peut être la meilleure écurie et ne pas arriver un développer un KERS... Malgré tout, la voiture gagne, alors bon... Et puis Newey va regler le problème. Mais on s'attendait au moins à un KERS qui fonctionne pour les champions du monde.

Les mécanos mal réveillés : Allez les gars, réveillez vous ! Il va falloir changer les roues ! 59 arrêts aux stands en 100 minutes de course. Gare aux mécanos assoupis. Dommage pour Hamilton et Petrov, qui ont perdu un peu de temps aux stands...

Les classements

Vettel (50 points) s'envole. Loin derrière, on retrouve Button (26) et Hamilton (22). Webber (22) est là aussi, tout comme Alonso (20) et Massa (16). Viennent ensuite les Renault (Petrov et Heidfeld, 15).

Red Bull donne des ailes, avec 72 points. McLaren est déjà loin (48). Ferrari (36) se bagarre avec Renault (30).