25 Juin 2009, 56° sacre de Jeannie Longo en championnat de France, son 9° titre de championne de France du contre la montre. Vous me demanderez pourquoi ce choix, pourquoi ce titre ? Pourquoi pas son titre de championne olympique de 1996 ? Un de ses titres de championne du monde ? Un de ses Tour de France ?
Cela parce que ce 25 Juin 2009, comme beaucoup d’autres jours dans sa carrière, sa victoire n’a pas été que sportive, mais aussi morale. Elle a gagné un autre combat face à la fédération Française de cyclisme, un de plus ! Parce que des bâtons, ce sont ce que la fédération française de cyclisme se plait à mettre dans les roues du vélo de Jeannie Longo, et elle, avec son mari, Patrice parvient toujours à les enlever, sans jamais chuter.
Tout le monde le sait sa philosophie est contraire à celle de la fédération, et celle ci ne veut pas comprendre que c’est cette philosophie qui fait qu’elle a obtenu tous ses titres, qu’elle a TOUT eu dans sa carrière. Vous croyiez surement que tout cela était fini, que maintenant la fédération la supportait, l’aidait, et essayait de développer le cyclisme féminin. Non ! Même en 2009, s’ils peuvent empêcher Jeannie Longo de courir, de gagner, ils le feront.
La réglementation à propos des vélos, de leur poids, de leur taille est très stricte. Jeannie Longo, de part sa petite taille, a le droit à une dérogation comme de nombreux autres coureurs et coureuses. Aux championnats de France sur piste en 2008, Jeannie Longo était tombée sur un commissaire qui avait refusé son départ car son vélo n’était pas « conforme » ce qui était totalement faux. Malgré le fait que les commissaires de l’UCI étaient du côté de la championne Française, le commissaire n’a pas voulu en démordre mais le grondement du public aura eu raison de lui.
Et c’est durant ce contre-la-montre 2009 qu’elle a retrouvé le même commissaire, alors commissaire principal de la course. Celui-ci a encore refusé son départ après la mesure de son vélo. Malgré des discussions, des arguments fondés, le commissaire n’a rien voulu entendre, pour le chrono, c’était non, elle ne pouvait pas partir.
Alors qu’il ne lui restait que 10 secondes avant son départ, la Française n’avait toujours pas son vélo. C’est alors que Patrice, son mari, l’a arraché des mains du commissaire, est monté en trombe sur la rampe de départ, Jeannie est montée dessus et est partie, avec plusieurs secondes de retard. « Incroyable et révoltant » commentera-t-elle plus tard. Mais il en fallait plus pour déconcentrer la championne, car elle a vu pire dans sa carrière, et elle est venue s’imposer, avec plus de 30 secondes d’avance sur Edwige Pittel, sa dauphine, à près de 50 ans !
Cette victoire est donc surtout morale, elle a encore gagné face à la fédération française de cyclisme. Un 56° titre national pour la Française peut-être « un de plus », « pas le plus beau » pour certains, mais ce jour là, ce 25 Juin 2009 elle a encore enlevé un bâton de ses roues, déposé par le fédération française de cyclisme, et encore une fois, sans tomber.
Article réalisé par Chloé Lemarchand |Photo : AFP