Le stade Pierre Antoine et ses 11 500 places vibrera cette année encore au rythme des exploits des joueurs du Castres Olympique, club mythique s'il en est. Les castrais, passés par le ventre mou du classement du championnat de France de rugby pendant de longs mois, peuvent aujourd'hui se targuer de figurer en tête de gondole de l'ovalie, à la française. Redorer le blason du CO, telle était la mission de Laurent Labit et Laurent Travers, deux entraineurs atypiques, fraichement débarqués du Tarn-et-Garonne en 2009. Retour sur le parcours de deux gars, qui font du bien au rugby hexagonal.
Eté 2009. Montauban. Deux Laurent font leurs bagages. 5 ans après leur arrivée au club de rugby du coin. Le Montauban Tarn-et-Garonne rugby XV a fait du chemin, franchit un cap, comme on dit. Passé du fin fond du panier du rugby professionnel, aux strass et paillettes du haut de tableau du top 14. La patte des Laurent. Travers et Labit faits pour se suivre. Faits pour vivre ensemble, coacher ensemble. Le duo est devenu le symbole d'un Montauban qui gagne, d'une ville qui pousse son équipe, d'un club qui attire les spectateurs et d'une équipe qui rêve de Coupe d'Europe. Mais l'ascension vers les sommets est stoppée, brutalement. Montauban est rattrapé par la patrouille. Problèmes financiers. Les verts et noirs ne s'en remettront pas. Fin de l'histoire.
Été 2011. Castres. Changement de décor. Les deux Laurent entrainent depuis 3 ans le CO. En l'entrainant, ils l'ont remis au goût du jour, l'ont replacé dans le haut du tableau. Avec eux, Castres est redevenue une ville « rugby » et un prétendant sérieux au bouclier de Brénus. Alors cette année encore, la préparation d'avant saison est source d'espoirs et d'envies. On flaire l'envie de toucher, une bonne fois pour toute, le Graal. Le CO n'a raté que de très peu le stade de France ces 2 dernières saisons. Cette fois ci, les 2 compères ne veulent pas louper le coche. Pour les aider, Chris Masoe légende du rugby neo-zélandais revêtira son costume de gladiateur, d'homme à tout faire. Ibrahim Diarra vaillant, comme à l'accoutumé, transfuge de Montauban arrivé dans leurs valises, répondra forcément présent. Romain Teulet, maintes fois meilleur réalisateur en top14 sera également de la partie. Assurément, robocop ne donnera pas sa part aux chiens, une fois de plus.
Toujours est-il que les Laurent seront sur le banc du CO, passionnés et terriblement concernés comme d'habitude. La casquette vissée sur la tête. On ne change pas une équipe qui gagne. Quoi que. A Castres, avec les deux inséparables, on a appris à recruter intelligemment. Max Evans, Brice Mach ou encore Remi Tales viendront donc compléter un effectif jeune, orphelin de son demi de mêlée Sébastien Thious-Bordes. A Castres, les jeunes ont la parole. L'avenir se construit dejà maintenant. Avant de parler du futur et des projets du club, le CO doit continuer de progresser. Alors, Castres défendra, encore et toujours. Avec Labit et Travers, c'est devenu une tradition. Comme des valeurs auxquelles on adhère, sans rechigner. Castres jouera au rugby, jouera au ballon. Régalera. La patte des Laurent, vous disais-je. De toutes façons, depuis que Laurent Labit, est castrais, tout va de Travers.
Malgré une défaite devant Perpignan 25-6, les castrais veulent confirmer. Se faire plaisir, donner du plaisir. Avec le Graal, au bout d'une saison qui s'annonce déjà comme palpitante. Ame sensible s'abstenir...
Article réalisé par Paul Barcelonne / Images : L'Equipe - Sport24