Il y a des marques qui ont laissé fortement leurs empreintes dans le sport. Qui ne connaît pas le partenariat entre Renault et différents sports. La marque française, implantée dans le secteur de l’automobile, s’est forgée un caractère sportif suite à ces différentes unions avec des disciplines automobiles, mais pas que… Renault et le sport, c’est aussi un bond en arrière de 30 ans avec l’aventure « Cyclisme ». L’équipe cycliste Renault, précisément, qui a connue de nombreux faits de gloire avec des coureurs de renoms. Retour sur une équipe qui a imposé son autorité sur la planète Cyclisme.
Renault n’est pas arrivée dans le cyclisme par hasard. Peugeot étant déjà dans la course à cette époque-là, la Régie comme elle était appelée, se devait d’entrer dans la danse. Elle saisit donc l’opportunité qui se présente à elle, racheter les cycles Gitane et ne former qu’une seule et grande équipe. La marque au losange a des ambitions très élevé et pour frapper fort, elle a frappé extrêmement fort devenant une ogresse de victoires, et pas n’importe lesquelles ! Avec à sa tête un directeur sportif novateur, Cyrille Guimard et le « encore jeune » Bernard Hinault comme leader, cette équipe n’allait pas se faire discrète.
Ornée de couleurs jaunes et noires, celles de Renault à l’époque, les coureurs avaient fières allure dans le peloton. Ressemblant à des abeilles, les hommes de Cyrille Guimard n’auront pas tardé à piquer. Dès son lancement en 1978, Bernard Hinault, le leader du groupe devient champion de France et remporte le Tour de France sous la marque Renault. Les débuts sont prometteurs. Avec des coureurs comme le « blaireau », Laurent Fignon, Jean-René Bernaudeau, Greg LeMond ou encore les frères Madiot, la Régie Renault avait des atouts à faire valoir sur de nombreux terrains.
Les victoires de prestige se sont enchainées, de 1978 à 1985, Renault a remporté six Tour de France (4 pour Hinault, 2 pour Fignon), deux Liège-Bastogne-Liège, un Tour de Lombardie, une Amstel Gold Race et un Paris-Roubaix entre autres grâce au breton Hinault. Rien que ça ! On peut aussi lui rajouter deux Giro et deux Vuelta. Derrière, les jeunes poussent, LeMond et Fignon inscrivent leurs noms au classement du meilleur jeune sur le Tour de France, ce dernier ira même chercher le maillot à pois en 1984. On n'oubliera pas non plus les deux titres de champions du monde de Hinault et LeMond. Pour Renault, tout roule, elle impose sa loi sur les courses, elle fait partie des meilleurs équipes des années 1980 mais ... tout à une fin.
Après tant de succès, on pouvait en espérer d’autres tant le potentiel des hommes de Renault laissait présager encore de nombreux coups d’éclats. Renault-Gitane puis Renault-Elf-Gitane ou encore Renault-Elf, la marque au losange a marqué ce sport mais quand une partie s’en va, c’est tout un processus qui prend fin. En 1985, juste après le Tour de France, le couperet s’abat, Renault cesse tout partenariat avec le sport. Ce fut « un traumatisme national » comme l’a dit Laurent Fignon. Pour Cyrille Guimard, la situation s’annonce critique, retrouver un sponsor en temps de crise est difficile. Bernard Hinault avait déjà quitté le navire en 1984 mais avec l’aide de Laurent Fignon, Cyrille Guimard ne va pas abdiquer et retrouver un repreneur mais ceci est une autre histoire… dans la continuation de l’équipe Renault, la marque aux multiples victoires !
Article réalisé par Emilie Drouet l Images : L’Equipe