Le Tour de France 2012 a été dévoilé officiellement hier par le directeur de l’épreuve, Christian Prudhomme. Officiellement car, comme tout le monde le sait, le tracé de la 99e édition avait fuité sur Internet il y a de ça une semaine. Au Palais des Congrès à Paris, nous sommes allés à la rencontre de quelques coureurs mais aussi de directeurs sportifs et différents journalistes. Voilà ce que ça donne. En selle pour le premier numéro avec les entretiens de Jérôme Pineau (futur membre d’Omega Pharma-Quick Step) mais aussi de Christophe Riblon et Sébastien Minard (Ag2r La Mondiale).
Jérôme Pineau : « Je ne pense pas être au départ du Tour de France 2012 »
Ce que je pense du tracé ? On verra ça en juillet ! (rires) Je pense que des coureurs comme Sylvain (Chavanel), ou d’autres gars qui aiment les échappées pourront s’exprimer parce qu’il n’y aura pas beaucoup d’arrivées au sommet. C’est tout ce que l’on peut dire pour le moment avant d’attendre le mois de juillet. Vous savez, ça c’est juste le menu. Les coureurs font le reste. Je n’ai pas coché d’étape à viser en particulier parce que je ne pense pas que je serai au départ du Tour de France 2012 en Belgique, à Liège.
Christophe Riblon : « C’est une bonne chose de donner l’avantage aux attaquants »
Je trouve ce parcours très bien, dans la même lignée que celui de 2011. Il n’y aura pas beaucoup d’étapes où l’on va être tranquille, même si ce n’est pas le but de courir tranquille ! (sourire) Mais il n’y aura pas vraiment beaucoup d’étapes définies pour les sprinteurs et où le peloton sera un peu résigné, donc c’est plutôt bien.
Après ce que je retiens personnellement c’est qu’il y a beaucoup d’opportunités pour aller chercher une ou des victoire(s) d’étape(s). C’est une bonne chose de donner l’avantage aux attaquants et aux échappés. Sauf pour ceux qui vont jouer le général. Ils vont devoir être compétitifs du premier au dernier jour. Pour moi, tous ces ingrédients réunis sont là pour faire un grand Tour de France, comme on a eu cette année, indécis jusqu’au bout. Il peut encore y avoir un coup à la Thomas Voeckler à réaliser (dix jours en jaune, nldr). Cela n’arrive pas tous les ans, mais il y aura forcement deux ou trois coureurs qui voudront tirer leur épingle du jeu et se retrouver à l’avant de la course. En espérant que ce soit moi ! (sourire)
Pendant la présentation de toutes les étapes, j’en avais coché quelques unes à viser. De toute façon, pour les étapes de montagne, je suis toujours intéressé sinon les étapes où moi, personnellement je me vois gagner, c’est celle qui arrive en Suisse, du côté de Porrentuy (ville arrivée d’une étape du dernier Tour de l’Avenir, ndlr) : très vallonné au milieu avec une arrivée sur le plat… Parce qu’on se doute que les arrivées au sommet, même si j’en ai gagné une (Ax-3 Domaines en 2010, ndlr), c’est toujours plus compliqué ! Mais je pense quand même qu’il y aura, maximum, sept à huit étapes qui peuvent me convenir et que j’ai dans la tête !
Sébastien Minard : « Le dernier chrono va limiter certains coureurs »
Je pense que c’est un beau tracé. Après, il faudra faire en sorte que je sois sélectionné par mon équipe pour disputer cette Grande Boucle (il a été au départ des trois dernières éditions, ndlr). Mais ça va être quand même un beau Tour, avec de belles étapes aussi. A noter qu’il n’y a pas beaucoup de haute montagne l’an prochain. Les baroudeurs et les puncheurs pourront donc réaliser des choses pas mal. Il y aura également un très beau départ de Belgique (Liège comme en 2004, ndlr). On va préparer 2012 avec attention pour pouvoir être présent.
Je pense qu’à cette période de l’année, il est difficile de dégager un favori potentiel. Mais je crois que les chronos (qui ont doublé en 2012, ndlr), surtout le dernier entre Bonneval et Chartes, avec cinquante-deux kilomètres, va limiter certains coureurs. A mon avis, ils vont faire des petites choses en amont. Ca sera une édition où il y aura du suspense jusqu’au bout.
Article et propos recueillis par Nicolas Gréno l Images : Site officiel d’Ag2r La Mondiale et de Quick Step