Lyon - Real Madrid, et si la série se poursuivait ?

Quatre fois, Gerland a été le théâtre d’un Olympique Lyonnais-Real Madrid. Lyon n’a jamais  perdu. Encore mieux les Gones ont gagné à trois reprises, inscrivant en tout sept buts et n’en concédant qu’un seul. Pour cette cinquième opposition la tâche s’annonce encore plus ardue, Madrid étant considéré à juste titre par certains comme la meilleure équipe européenne de ce début de saison. C’est dire ce qui attend l’OL. Alors pour gagner, il faudra être fort. Et pourquoi ne pas se souvenir du passé ? Un passé si glorieux…


2005-2006 : La démonstration
Ce soir-là Lyon était sur une autre planète. Ce 14 septembre 2005, l’OL commençait sa campagne européenne par la réception du grand  Real Madrid. Un match qui devait grandir un peu plus l’équipe de Gérard Houllier. Grandir oui, mais personne n’aurait prédit au coup d’envoi que Lyon allait devenir un grand d’Europe après 90 minutes de jeu. Dès le début Lyon met le pied sur le ballon, presse haut, se crée des occasions. Pourtant Madrid laisse faire, croyant sans doute que les locaux ne tiendraient pas ce rythme bien longtemps. Ils ont eu tort ! On arrive à la vingtième minute de jeu. Lyon obtient un premier coup-franc. Salgado fait barrage de la main, l’arbitre accorde un nouveau coup de pied arrêté, plus près de la cage cette fois. Junininho dépose le ballon au point de pénalty, Carew reprend de la tête et ouvre le score (1-0, 20’). Gerland est en folie mais n’imagine pas encore la suite. Cinq minutes plus tard, nouveau coup de sifflet. L'artificier Brésilien de l’OL ne plaisante pas et inflige à Casillas un deuxième supplice d'un coup de pâte dont lui seul a le secret (2-0, 25’). Ce n’est pas fini ! A la demi-heure, Lyon récupère le cuir dans son camp. En quelques passes, Réveillère se retrouve en position de centre. Wiltord reprend parfaitement et offre le troisième but (3-0, 30’). Non ce n’est pas rêve. Juninho rate même un pénalty. Madrid est KO. Malgré quelques petites réactions en seconde mi-temps de leur part, le score ne changera pas. Fantastiques Lyonnais.

Réaction de Gérard Houllier : « Un match de Champions League, c'est d'abord un combat physique avec un gros mental. Il ne fallait pas jouer le Real avant de nos têtes. C'est la raison pour laquelle, nous avons commencé à en parler lors de la mise au vert. Nous avons fait un bon match contre une bonne équipe, plus équilibrée que d'habitudes. Nous, nous étions prêts. Il n'y avait pas de raison d'avoir la trouille. Je trouve que les joueurs se rapprochent dans leur préparation de ceux du Championnat Anglais : ils sont concentrés mais décontractés. Bon après, il faut avoir les joueurs pour faire de telle performance. J'ai aimé l'attitude du banc de touche et des gars qui sont restés en tribune. Ils étaient heureux et ce n'était pas feint. Il y a une osmose affective. La victoire, elle est importante pour le club, les supporters…moi j'ai passé l'âge. Vous savez, on ne gagne jamais seul. »


2006-2007 : L’OL est galactique
Le tirage au sort réserve parfois quelques surprises. Comme la saison passée, Lyon entame la Ligue des Champions par la réception du Real Madrid. Comme la saison passée, on aura l’impression de n’avoir qu’une équipe sur le terrain. Le match démarrait sur un rythme énorme et le douzième homme était le premier à se faire remarquer en sortant le grand jeu, et de magnifiques tifos. Des tifos et des chants à la gloire de l’OL dès la douzième minute. Juninho lançait parfaitement Fred en profondeur. L’attaquant lyonnais bonifiait cette offrande d’un lob millimétré (1-0, 12’). Voilà le match reparti sur les mêmes bases que l’acte un. Incapables de réagir, la maison blanche sombrait un peu plus après trente minutes de jeu. Sur un contre et un ballon qui traînait dans la surface, Tiago trouvait le chemin des filets en taclant le cuir de manière très opportuniste (2-0, 31’). Casillas devait s’employer pour ne pas encaisser un troisième but. Le gardien espagnol sortait des arrêts de grande classe, et était secondé par ses montants. L’animation offensive de Madrid ne voyait pas le jour. Ce jour-là, Lyon aurait pu battre Madrid sur un score très large. Finalement, les deux formations se quittèrent sur ce score de 2-0. Un score suffisant au bonheur lyonnais.


2009-2010 : L’histoire est en marche
Pour une fois ce n’est pas en phase de poule que Lyon accueille Madrid, mais bien dans une double-confrontation à élimination directe. Le Real est logiquement favori de ce huitième de finale. Oui mais voilà, Madrid a un chat noir en Ligue des Champions : l’OL. Le début de rencontre fut  équilibré. Les deux formations se jaugeaient, chacune hésitant à se découvrir. Si bien que la première mi-temps passait sans que le public n’ait pu se mettre la moindre action chaude sous la dent. Du moins jusqu’à la quarantième minute. Sur un corner mal renvoyé par les blancs, Chelito Delgado réalisa le geste de la première période en expédiant une volée sur le poteau de Casillas. Lyon avait pris l’ascendant juste avant la pause et confirmait dès la reprise. Après une percée plein axe, Jean II Makoun adressa une frappe monumentale qui allait  se loger dans la lucarne de Casillas (1-0, 47’). Sifflé par Gerland depuis quelques mois, le Camerounais débloquait la situation. La fin de match fut tendue, mais le tableau d’affichage ne bougea plus. Pour la troisième fois consécutive, les Gones venaient de battre à Gerland le Real Madrid. Un succès qui ouvrait la voie à la qualification en quart à l’équipe de Puel. Au retour, les Gones étaient héroïques et sortaient Madrid !

Réaction de Claude Puel : « C’est la Ligue des Champions donc ça rassemble les énergies, ça fédère. Tout ce qu’on peut travailler se met en place. C’est bien. Félicitations aux joueurs. C’est une première étape. On n’a pas l’ambition de simplement jouer contre le Real, on veut éliminer cette équipe. On sait que seule la moitié du chemin est faite. Là-bas ça sera un match encore plus difficile et il faudra répondre présent. On sera satisfait que lorsqu’on sera qualifié, pas avant. Avant le match retour on a des matchs important. On doit remonter au classement en championnat. Maintenant il ne faut rien lâcher. »


2010-2011 : Histoire de Lyonnais
Pour la seconde année consécutive, Lyonnais et Madrilènes  avaient rendez-vous à Gerland pour jouer le huitième de finale aller de Ligue des Champions. L’ambiance des très grands soirs régnait sur Gerland. Mais contrairement aux trois rencontres précédentes, le spectacle n’allait pas être du même niveau. Non pas que l’OL ou Madrid ne souhaitaient s’imposer, mais les deux formations avaient un peu peur l’une de l’autre. Bastos, Cris ou Delgado tentaient bien de lancer le match de l’OL mais leurs frappes n’inquiétaient pas Casillas. Toutefois, cette première période fut parfaitement négociée par les joueurs de Claude Puel et même si la possession fut madrilène, les meilleures occasions avaient été olympiennes. Lyon n’avait pas su concrétiser, et les Gones allaient être punis… par un ancien de la maison. Gerland ovationnait l’entrée de Karim Benzema mais ce dernier s’en allait crucifier l’OL sur son premier ballon qu’il glissa entre les jambes d’Hugo Lloris (0-1, 64’). Un retour fracassant à Gerland pour le natif de la banlieue lyonnaise. Lyon avait reçu un gros coup sur la tête, mais le septuple champion de France allait se relever. Sur coup franc lointain de Pjanic bien dévié par Lovren, Bafétimbi Gomis fusilla Casillas à bout portant (1-1, 83’). Gerland explosait. Les efforts des Gones pour arracher la victoire étaient vains. Pour la première  fois, l’OL ne dominait pas les Espagnols à domicile, mais au vue du scénario personne ne se plaindra de ce nul. Malheureusement, au retour Lyon était atomisé (3-0), et cette campagne européenne s’arrêtait prématurément.

Réaction de Claude Puel : « On n’est pas très satisfait du résultat mais c’était un match de haut niveau avec beaucoup de densité. On a fait une belle première mi-temps avec beaucoup de qualités, nos actions auraient méritées d’être concrétisées. On a eu un coup de moins bien en deuxième mi-temps mais on a su se ressaisir. C’était un beau match de haut niveau avec beaucoup de caractère. Il y a eu du courage et du caractère surtout après l’ouverture de score. Le groupe a bien  réagi, notamment avec les entrants. C’est un bon match dans le contenu qui nous laisse des opportunités. Le Real était conforme à ce qu’on en attendait et on lui a opposé un bel effectif dès la récupération. On a su se projeter intelligemment, on a été un peu naïf en première mi-temps. On a répondu présent sur tous les aspects, on sait ce que l’on est capables de faire. Il y eu beaucoup de choses intéressantes ce soir à rééditer… »


2011-2012 : Rien à perdre
Lire ces quelques lignes rappelle forcément de très grands souvenirs aux supporters lyonnais. Après la claque infligée par les madrilènes il y a deux semaines (4-0), l’OL n’a qu’une idée, montrer son vrai niveau. Même si ce sera extrêmement compliqué notamment en raison d’absents de marque comme Lisandro, Bastos, Vercoutre, Grenier et bien d’autres. Mais Lyon n’a rien à perdre, alors autant jouer décomplexé et on fera le bilan au coup de sifflet final. Il y a un coup à jouer !

Article réalisé par Jérémy Bazin l Images : AFP, Le Progrès l Réactions : OLTV