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L'AfSud : Scheckter(re) de F1 ?

Publié par Etienne Escuer sur 25 Avril 2011, 14:30pm

Catégories : #Divers

Abu Dhabi, l'Inde, la Corée du Sud, Bahreïn, la Russie (bientôt !), autant de destinations toujours plus exotiques pour cette discipline de moins en moins attrayante qu'est la Formule 1. Seuls les « nouveaux riches » semblent encore s'intéresser à un sport dont l'avenir est incertain. Mais cela n'a pas toujours été ainsi. Il fut une époque où des contrées historiques accueillaient la discipline reine du sport automobile. Aussi loin que remonte l'Histoire de l'homme, celle-ci a commencé en Afrique. Il était naturel que ce continent ait son Grand Prix. Il l'a eu. En Afrique du Sud. Il a eu son champion, aussi. Jody Scheckter. Voyage, voyage.

 


La F1 en Afrique du Sud : un Grand Prix à part(heid).

 

Marqué par un climat politique difficile en Afrique du Sud, la tenue du Grand Prix aura été souvent remise en cause tout au long de son existence. C'est aussi ce qui fait l'histoire de cette course. Récit.

A partir des années 1930, l'Afrique du Sud accueille quelques Grand Prix, mais non-officiels. Cinq courses auront lieu dans la décennie, et il faudra attendre les années 1960 pour revoir des traces de Formule 1 en Afrique. Officiellement, 1962, date du premier Grand Prix d'Afrique du Sud comptant pour le championnat du monde, sur le Circuit d'East London. C'est la dernière épreuve de la saison, l'Anglais Graham Hill est à lutte avec l'Écossais Jim Clark pour le titre. Clark mène la course mais son moteur le lâche. Hill est champion du monde. L'Histoire est en marche. Jim Clark fera de ce Grand Prix sa spécialité, puisqu'il s'imposa en 1961 (non-officiel), 1963 et 1965. 1965, c'est aussi la date du dernier Grand Prix organisé sur le circuit d'East London. En 1967, le circuit de Kyalami accueille la course nationale, manche d'ouverture de la saison, remportée par... un Mexicain, Pedro Rodriguez ! L'année suivante, la course s'inscrit dans l'histoire de la F1. Jim Clark (encore lui !) s'impose et s'empare du record de victoires détenu par Fangio. Ce sera aussi la dernière victoire de Clark, qui décèdera 3 mois plus tard lors d'une course de Formule 2.

Les années 1970 furent marquées par 2 grandes tragédies : l'écurie Shadow perdit 2 pilotes en Afrique du Sud : en 1974, Peter Revson trouva la mort lors d'une séance d'essais ; en 1977, c'est Tom Pryce qui décède en course en heurtant un commissaire qui traversait la ligne des stands. La course de 1977 marque aussi la première victoire de Niki Lauda depuis son grave accident l'année précédente. Au fil de la décennie 1970, 9 pilotes vont inscrire leur nom au palmarès du Grand Prix d'Afrique du Sud : Jack Brabham, Mario Andretti, Denny Hulme, Jackie Stewart (déjà vainqueur en 1969), Carlos Reutemann, le local Jody Scheckter, Niki Lauda par deux fois, Ronnie Peterson et Gilles Villeneuve.

 

 

Durant les années 1980, les conflits deviennent plus importants que la course. Le début de la décennie avait plutôt laissé entrevoir de belles choses, avec un podium 100% français (Arnoux-Laffite-Pironi), le premier de l'histoire, en 1980. Mais l'année suivante, un premier conflit, sportif, éclate. C'est la guerre FISA-FOCA : la Fédération Internationale du Sport Automobile et la Formula One Constructors Association se disputent le pouvoir et l'argent de la F1. Les deux instances se livrent une lutte sans merci et négligent le sport. Ainsi, l'édition 1981 du Grand Prix d'Afrique du Sud se déroule sous l'égide de la FOCA et Reutemann remporte une course non-officielle. L'année 1982 est, elle, marquée par un conflit entre les pilotes et les deux grandes instances (FISA-FOCA). Les premiers font grève, pour marquer leur opposition à un projet de « super-licence ». Finalement, les deux parties trouvent un accord et Prost remporte la course. En 1983, rien d'exceptionnel. Patrese s'impose, Piquet Sr est sacré champion ; en 1984, Lauda s'impose devant Prost, tandis que Ghinzani est victime d'un grave accident mais s'en sort. Un nouveau conflit a lieu en 1985, mais avec, cette fois, une dimension politique. Plusieurs pays dénoncent la politique d'Apartheid mise en place par l'Afrique du Sud. La France ordonne à ses écuries, Renault et Ligier, de ne pas prendre part à la course. L'écurie allemande Zakspeed ne participera pas non plus. C'est le début de la fin pour la F1 en Afrique du Sud. Les instances automobiles décident ne plus organiser de courses dans ce pays, à cause de sa situation politique et sociale.

Entre 1986 et 1991, le championnat ne passe plus par l'Afrique. La F1 ne reviendra qu'en 1992, pour une pige de deux ans, durant laquelle s'imposeront Mansell puis Prost lors d'une course chaotique. Chaotique, comme l'histoire de la Formule 1 en Afrique du Sud.

 

 

Jody Scheckter, un petit tour et puis s'en va.

 


Parmi les champions du monde, il convient d'en distinguer deux grandes catégories : les champions d'un jour, et les champions de toujours. Jody Scheckter fait partie de ces premiers. Le Sud-africain n'avait ni le charisme d'Ayrton Senna, ni l'arrogance de Michael Schumacher, ni la fougue de Fernando Alonso, ni le talent de Juan Manuel Fangio ou d'Alain Prost, ni même la moustache de Nigel Mansell, autant de qualités qui auraient fait de lui un double ou triple champion du monde. Scheckter faisait juste partie de ces pilotes qui avaient la bonne voiture au bon moment, comme tant d'autres, Jacques Villeneuve en 1997 ou Jenson Button en 2009.

La réputation d'un pilote est souvent forgée sur ses premières courses, et c'est bien ce qui va pénaliser Jody Scheckter. Le Sud-africain, fougueux et inexpérimenté, va payer son arrivée à seulement 22 ans dans la discipline reine. Lors de sa première saison, il va nous montrer l'étendue de son talent : au Grand Prix de France 1973, il envoie Monsieur Emerson Fittipaldi, champion du monde en titre, dans le décor. La semaine suivante, en Angleterre, il part en tête-à-queue dès le premier tour et provoque l'un des plus gros carambolages de la F1. Au Canada, c'est François Cevert qui fait les frais d'une mauvais manœuvre du Sud-africain. Ça promet.

Malgré sa « belle » réputation, Scheckter est recruté par Ken Tyrell, propriétaire de l'écurie Tyrell, pour remplacer Sir Jackie Stewart, triple champion du monde partant à la retraite. Jody Scheckter est alors métamorphosé, et justifie les espoirs placés en lui : il remporte deux courses la première année et termine troisième du championnat du monde. Cependant, sa voiture sera moins performante les années suivantes et le Sud-africain décide de quitter l'écurie. Il fait alors un choix assez surprenant en rejoignant Wolf, une nouvelle écurie, chez qui il restera deux ans. Scheckter remporte, à la surprise générale, sa première course sous ses nouvelles couleurs et réalise une excellente saison, puisqu'il termine vice-champion du monde derrière Lauda. La seconde saison s'annonce plus difficile pour lui, et il conclut son aventure chez Wolf par une septième place au général. Suffisant pour passer chez Ferrari en 1979. Scheckter connait alors la consécration : il remporte 3 Grands Prix (en Belgique, à Monaco et Italie) et s'offre le titre de champion de monde, devant son coéquipier Gilles Villeneuve, grâce à une Ferrari extrêmement performante. Malheureusement pour le Sud-africain, la Ferrari est totalement dépassée l'année suivante et Scheckter annonce sa retraite.

Au cours de sa carrière, Jody Scheckter aura disputé 112 Grands Prix, pour 10 victoires. Il restera dans l'Histoire comme le seul champion du monde africain, et devrait le rester encore longtemps.

 

 

Article réalisé par Etienne Escuer l Images : lemagdelaF1 / allF1 / uniwatch / academic

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