Pour faire plus ample connaissance avec notre équipe, nous vous proposons nos meilleurs souvenirs sportifs. Qu’ils soient vécus pendant notre enfance, notre adolescence ou plus récemment, il sera résumé avec la photo qui va avec.
Lieu : Paris, 8ème arrondissement, avenue des Champs-Élysées
Date : le dimanche 24 juillet 2005
Course : Tour de France, 21e et dernière étape
Des souvenirs sportifs, j’en ai. Pas mal même. Mais le premier qui saute instinctivement à mon esprit est la victoire d’Alexandre Vinokourov sur les Champs-Élysées, lors du Tour de France 2005. Reprenons le scénario. Sixième au départ de la dernière étape, Vino, connu pour ne rien lâcher jusqu’au bout, veut entrer dans le top cinq final.
A deux petites secondes de Levi Leipheimer, alors cinquième, le Kazakh sait qu’il doit disputer un des deux sprints bonifications et/ou la victoire d’étape pour réaliser son souhait. Vainqueur du sprint bonification de Châtenay-Malabry, il gagne alors six secondes précieuses sur Leipheimer. Mais l’Américain, qui avait senti le coup venir, a suivi. Il est deuxième et empoche donc quatre secondes. Egalité parfaite entre les deux coureurs. Le membre de la Gerolsteiner avait même envoyé au charbon son équipier Fabian Wegmann pour qu’il barre la route de Vinokourov. Sans succès.
Mais peu importe. Il la veut sa cinquième place. Il se dit aussi qu’une victoire sur la plus belle avenue du monde ne se refuse pas. En finisseur, il suit le démarrage de Bradley McGee (vainqueur d’une étape lors du Tour 2002 et du prologue un an pendant l’édition du Centenaire) dans l’ultime kilomètre de cette Grande Boucle. Ils sont suivis par Fabian Cancellara (porteur de la tunique blanche en début de course en Vendée et lauréat du prologue à Liège en 2004, ce qui lui a valu de porter le Maillot Jaune).
Le Champion du Kazakhstan dépose ses deux compagnons d’échappée (si ça en est une…) proche de la ligne d’arrivée. Jamais, depuis 1994 et un certain Eddy Seigneur, un « non-sprinteur » n’avait gagné cette étape sur les « Champs ». Alexandre Vinokourov a donc fait tomber cette habitude, vieille de onze ans, qui veut qu’un spécialiste des emballages massif s’impose à Paris. Il devance l’Australien McGee et le Suisse Cancellara. Les sprinteurs sont repoussés hors du podium de l’étape. Ils se jouent les accessits. Les « Aussies » Robbie McEwen (double vainqueur ici même en 1999 et 2002) ainsi que Stuart O’Grady complètent le top cinq.
En plus de triompher avec son maillot de champion national sur les épaules (tunique sans la bande jaune (mettre lien), il faudra m’expliquer pourquoi le fond blanc depuis le temps) à Paris, Vino engrange vingt secondes de bonifications en plus des six (deux de différence) déjà acquises sur Leipheimer lors du premier sprint bonif’. Ce dernier rétrograde donc à la sixième place. Il a rompu sous la fougue et le panache d’Alexandre Vinokourov ! C’était l’époque où presque tout le monde l’adorait, l’adulait. Le chouchou du public, devenu depuis un héros zéro d’après notre bon (vieux) Gérard Holtz national, qui félicitait ce même héros près du podium protocolaire installé sur la longue avenue des « Champs ».
Heureux comme un gosse lors de sa première victoire d’étape, à Briançon, après une longue échappée (accompagné par Santiago Botero pendant quelques kilomètres), Alex Vino fond littéralement en larme dans la capitale. Peut être venait-il de réaliser la portée de son exploit ! Quel animateur, quel dynamiteur, quel attaquant ce Vino ! Un grand moment de cyclisme. Pour moi, du moins.
Classement général au départ
1. Lance Armstrong (Usa, Discovery Channel) en 82h34’05"
…
5. Levi Leipheimer (Usa, Gerolsteiner) à 11'25"
6. Alexandre Vinokourov (Kaz, Team T-Mobile) à 11'27"
(différence : - 2 secondes)
Classement général après le sprint bonification de Châtenay-Malabry
1. Lance Armstrong (Usa, Discovery Channel)
…
5. Levi Leipheimer (Usa, Gerolsteiner) à 11'21"
5. Alexandre Vinokourov (Kaz, Team T-Mobile) à 11'21"
(différence : 0 seconde)
Classement général à l’arrivée
1. Lance Armstrong (Usa, Discovery Channel) en 86h15'02"
…
5. Alexandre Vinokourov (Kaz, Team T-Mobile) à 11'01"
6. Levi Leipheimer (Usa, Gerolsteiner) à 11'21"
(différence : + 20 secondes)
Article réalisé par Nicolas Gréno l Image : Getty Images
L'image du jour : Quand Vino se prend pour un sprinteur
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