En 1892, les jeux modernes sont remis au goût du jour par un homme, Pierre Frédy, baron de Coubertin. Inspiré par les Jeux de Much Wenlock qui se disputaient outre-manche, le baron présenta son projet « olympique », pour la première fois, le 25 Novembre 1892, lors du cinquième anniversaire de la création de l'union des societés françaises de sports olympiques. Figure emblématique des JO, le baron pensait surtout à placer le sport au coeur des préoccupations éducatives. Portrait.
Pierre Frédy est né le 1er Janvier 1863 à Paris. Enfant dans une famille aristocratique, il passe son enfance au château de Mirville en Seine-Maritime aux côtés de ses parents. Rapidement, Pierre Frédy s'intéresse au sport, peu en vogue à l'époque, et à l'Histoire. Plus tard, il marquera l'Histoire du sport, à tout jamais. Le petit grandit et fait de la réforme du système éducatif français son cheval de bataille, à l'abri des joutes politiques et militaires qui agitent l'hexagone. Le baron de Coubertin cherche avant tout à promouvoir ses idées sur la scène internationale. L'oeuvre de sa vie ne sera présentée qu'en 1892, il souhaite rétablir les Jeux. Sa proposition ne convint alors qu'un petit groupe d'héllénistes. Le plus dur est à faire. Le baron va parcourir le monde, donner des conférences, écrire près de 60 000 pages et articles, et créer des comités de soutien au sport, afin de prouver le bien fondé de son idée. En 1896, c'est la consécration les Jeux Olympiques modernes sont rétablis, la fréquence quadriennale est adoptée. Pour l'occasion, Pierre de Coubertin est élu à la tête du Comité International Olympique. La figure emblématique des jeux modernes présidera le CIO jusqu'en 1925; année de sa démission, son objectif rempli, les Jeux inscrits dans la durée. Son rêve olympique n'a pas de limites. En 1900, il parvient à organiser les Jeux dans sa ville natale, Paris. Une première. La manifestation ne se déroule pas comme il l'aurait souhaité : les Jeux ne sont qu'un complément à l'exposition universelle, et son projet de construction d'un grand stade reprenant les ors d'Athènes, ses statues et ses colonnes est rejeté. Le baron en tire les conséquences, et dépense beaucoup d'argent, pour que les Jeux soient reconnus comme tels et plus comme un complément de l'exposition universellle. Comme ce sera encore le cas à Saint Louis en 1904, pour les premiers Jeux hors d'Europe. Après Saint-Louis et ses cinq mois de « compétitions d'exercice physique et de sport », les Jeux s'installent à Londres, en 1908. Juste récompense pour les anglais qui ont largement inspiré Pierre de Coubertin, tant dans son rêve olympique que dans son idée de réforme du système éducatif. A Londres, l'engouement populaire grandit. Le White City Stadium, enceinte sportive construite spécialement pour les Jeux, accueille la grande majorité des disciplines. Wimbledon reçoit le tennis, Henley-on-Thames l'aviron. Les Jeux de Londres sont un virage dans l'Histoire du sport. Un virage, les JO en connaitront un autre, 4 ans plus tard, en Suède. A Stockholm en 1912, où de nouvelles disciplines sont introduites. Les domaines artistiques sont valorisés. Les premiers progrès en matière de technologie se font sentir. Pierre de Coubertin propose le Pentathlon et le décathlon, qui auront le succès espèré.
La seconde guerre mondiale entrainera une interruption de 8 années de Jeux, au grand désespoir de Pierre de Coubertin. Quelques années plus tard, le retour à la paix est signé et les athlètes du monde entier se retrouve en Belgique à Anvers. 1924 et 1928 seront elles aussi les années du changement. A Paris, d'abord, pour la deuxième fois en 25 ans. La couverture médiatique de l'evenement est immense. La première émission de radio en direct y est effectuée. Aussi, le nombre de nations représentées augmente. Pour sa dernière en tant que président du CIO, le baron a réussi sa mission. Puis à Amsterdam, pour la première « sans » le baron. La flamme symbolique reste allumée durant toute la durée des Jeux, la parade, et la cérémonie d'ouverture sont revues. Une nouvelle tradition olympique nait, aux Pays-Bas. Les J.O passeront par Los Angeles en 1932, le peuple américain trouve un abri et oublie la crise économique. Le style hollywoodien envahira même le sport.
Le cortège olympique reviendra en Europe en 1936 avec les Jeux de Berlin, qui seront les derniers du Baron. L'Olympiade est éclaboussée par la montée du nazisme en Allemagne, mais enmenés par le Baron, qui mène son dernier combat, les athlètes participent aux Jeux. Seuls quelques pays n'y prennent pas part. Les J.O se dérouleront comme prévu, Jesse Owens en deviendra la star, malgré la propagande, en faveur de la race aryenne, visible sur les affiches et programmes. Le Baron vit outre-Rhin les derniers jeux de son existence, il s'éteint le 2 septembre 1937 à Genève, en Suisse, des suites d'une crise cardiaque.
Le Baron Pierre de Coubertin est enterré à Lausanne en Suisse mais son coeur est inhummé près du sanctuaire d'Olympie. Depuis son décès une « médaille Pierre de Coubertin » est distribuée. Elle est l'oeuvre du CIO et récompense les athlètes qui ont eu un comportement exemplaire lors d'une olympiade. Celle-ci est considérée par beaucoup comme un des récompense les plus importante qu'un sportif peut se voir attribuée. De nombreuses rues, stades, places, esplanades, collèges et complexes sportifs portent actuellement son nom. Par ailleurs des ouvrages retraçant sa vie et son oeuvre sont disponibles en librairie.
Article réalisé par Paul Barcelonne / Images : tripadvisor – e-monsite - empower-sport